Le système économique des grandes courses de voile
Le Particulier pour BoursoraMag•23/05/2020 à 07:30 Temps de lecture: 2 min

Le système économique des grandes courses de voile (Crédits photo : Shutterstock)
La France est l'un des pays qui compte le plus grand nombre de compétitions de voile. Les retombées économiques sont considérables et permettent de faire tourner tout un secteur. Vendée Globe, Route du Rhum, Transat Jacques Vabre... Plongeons au cœur de ces grandes courses qui contribuent au développement économique de notre pays.
Les courses en solitaire au cœur d'une dynamique économique française
Les courses en solitaire ne sont pas qu'une grande aventure pour une poignée d'hommes et de femmes, prêts à prendre tous les risques pour traverser des océans. On l'ignore parfois, mais le monde de la voile bénéficie à l'ensemble du pays par ses retombées économiques et les nouvelles technologiques qu'il fait émerger.
La Bretagne et le Sud de la France : deux pôles attractifs
Cette filière industrielle est principalement basée dans le sud de l'Hexagone et en Bretagne. En effet, les bateaux les plus performants du monde, des monocoques aux multicoques, y sont construits. Là aussi se rassemblent les architectes et l'on retrouve le plus grand nombre de chantiers navals.
En matière de grandes compétitions sur l'eau, la France domine avec des courses mythiques comme le Vendée Globe (que l'on pourrait comparer pour les alpinistes à l'ascension de l'Everest) ou encore la Transat Jacques Vabre.
Sur les côtes bretonnes, on parle de Bretagne Sailing Valley. Un secteur réunissant plus de 160 acteurs cumulant 205 millions d'euros de chiffre d'affaires dont 56 millions d'euros dus exclusivement à la voile de compétition, selon les données de Bretagne développement. Près de 57 % de la filière locale commercialise avec l'international et une entreprise sur quatre a déjà collaboré avec des laboratoires de recherche en Bretagne sur des projets de voile de compétition.
Courses de voile : un système gagnant-gagnant
L'intérêt pour les grandes entreprises est multiple car, en plus de travailler main dans la main avec le secteur, elles participent également au financement des quelques 201 écuries en compétition.
Le budget d'une course de grande envergure comme le Route du Rhum ou la Transat Jacques Vabre est souvent le même. Dans ce dernier cas, il s'agit d'un partenariat entre la ville du Havre, la marque Jacques Vabre et la ville d'arrivée, ainsi que l'ensemble des sponsors de la compétition. Les frais d'inscription des compétiteurs représentent 6 % du budget total de la course. En moyenne, c'est un budget global de 2,5 millions d'euros qu'il faut gérer.
Le sponsoring : une composante majeure de l'économie d'une course de voile
Le sponsoring permet à la société de profiter, le temps d'une course, d'une large campagne de publicité à moindre coût (entre 2 et 3 millions d'euros pour voir le nom de sa société associé à un monocoque ou multicoques sur une course comme le Vendée Globe ou la Transat). Cela contribue en outre directement ou indirectement à l'essor technologique de tout un secteur en aidant les skippers à financer leur bateau. Car l'ensemble des innovations développées se retrouvent, quelques années plus tard, sur les bateaux vendus aux particuliers.
Le coût de construction d'un bon monocoque ou multicoques atteint parfois plusieurs millions d'euros hors coûts de fonctionnement. En aidant à sa construction, l'entreprise enregistre des retombées économiques significatives surtout si son champion gagne la course. Sodebo estime ainsi à plus de 143 millions la valeur des retombées depuis 1998 pour un investissement annuel de 2,5 millions d'euros. Un investissement plus que rentable.