La rétrospective Jeff Koons divise les amateurs d'art
Partenaire•28/11/2014 à 08:30 Temps de lecture: 2 min

À l'image de cette sculpture en porcelaine, baptisée 'Mickael Jackson et Bubbles', l'art de Jeff Koons divise l'opinion. Certains la trouvent kistch, hideuse, voire indigne de figurer dans un musée, quand d'autres estiment qu'il s'agit d'un hommage louable à la culture populaire.
La rétrospective consacrée à Jeff Koons, qui fait partie des événements culturels les plus attendus de l'année en France, a ouvert ses portes le mercredi 26 novembre au Centre Pompidou à Paris. C'est l'occasion rêvée pour le public hexagonal de juger sur pièces une centaine d'oeuvres de l'un des artistes les plus polémiques du moment. Cet ancien businessman est souvent fustigé pour son côté mercantile, et pour le prix faramineux de ses créations qui contribuerait à faire gonfler la bulle spéculative du marché de l'art contemporain. Imaginez, l'une de ses sculptures les plus célèbres, le fameux "Balloon Dog" ("chien ballon" en Français), s'est envolée l'an dernier contre 58, 4 millions de dollars lors d'une vente aux enchères chez Christie's ! Cette somme en fait tout simplement l'artiste le plus cher de l'histoire pour une oeuvre vendue de son vivant. Alors, Jeff Koons est-il un artiste à part entière ou juste un roi du marketing ? Un peu des deux. . .
Un artiste souvent incompris
L'artiste américain reconnaît volontiers que son oeuvre est difficile d'accès. Derrière des pièces en apparence simples et clinquantes se cache en fait une charge de travail monumentale. Jeff Koons travaille en effet avec une centaine d'assistants afin de mettre en oeuvre des techniques de pointe, entre informatique et travail manuel. Pour créer "Equilibrium" par exemple, qui se présente sous une forme d'aquarium où flottent des ballons de basket, il a dû faire appel au prix Nobel de chimie Richard P. Feynman.
D'un point de vue technique, l'artiste se rapproche de la perfection. Ses oeuvres sont d'un réalisme saisissant, et d'une qualité plastique irréprochable. Mais sur le fond, ses créations peuvent paraître dérisoires. Un homard en aluminium, un Mickael Jackson et sa guenon en porcelaine, un popeye en acier, des jouets gonflables en métal, des photos pornographiques le représentant avec son ex-femme, la Cicciolina. . . Et pourtant, elles ne s'éloignent pas vraiment de la logique d'un Andy Wahrol ou d'un Keith Haring, qui prenaient eux aussi appui sur la culture populaire pour créer, et n'hésitaient pas à marketer leur art ou à collaborer avec des marques. D'ailleurs, Jeff Koons est considéré par certains comme le dernier représentant du pop-art, et lui-même se considère comme le représentant des classes moyennes.
Pour vous faire votre propre idée de l'oeuvre de Jeff Koons, nous vous invitons à vous rendre au Centre Pompidou d'ici le 27 avril prochain. Ne manquez surtout pas cette rétrospective si vous êtes intéressé par son parcours, car la plupart des pièces, trop chères pour les musées, sont issues de collections privées et sont donc rarement exposées pour le grand public. C'est l'occasion ou jamais !