Boursorama le 06/09/2013 à 10:30
Après deux ans de chute, l'once d'or est reparti à la hausse depuis juillet. Le moment opportun pour se repositionner sur des mines d'or restructurées explique Alain Corbani, gérant du fonds Global Gold & Precious chez Finance SA.
Quelles sont les caractéristiques du fonds Global Gold & Precious créé en 2000, dont vous assurez la gestion depuis fin 2008 et qui vient dintégrer la gamme des fonds proposés par Finance SA ?
Alain Corbani : Cest un fonds dédié aux mines dor. Lindice de référence est le Footsie Gold Mines. Global Gold & Precious compte 35 lignes en portefeuille et 85% de ces valeurs sont nord-américaines. Nous investissons sur les grandes mines dor cotées mais également sur des mines moins connues du grand public de petite et moyenne taille. Lapproche dinvestissement est fondamentale : les valeurs sont sélectionnées sur des critères de solidité de bilan, de rentabilité et de réputation et parcours des dirigeants de ces entreprises. Il sagit dune gestion de conviction.
Le cours de lonce a baissé ces deux dernières années de 1 800 dollars en septembre 2011 à 1 200 dollars début juillet avant de repartir toutefois ces dernières semaines à la hausse. Pourquoi investir aujourdhui sur un fonds aurifère et métaux précieux?
A.C : En Bourse, le secteur des mines dor a baissé de 60% au cours des deux dernières années et retrouvé ses niveaux dil y a quinze ans alors que le cours de lor a été multiplié par quatre sur la même période. Pendant ce temps, jobserve que les restructurations en cours dans le secteur des mines dor ont été les plus importantes en vingt ans : changements de management, révisions des budgets dexploration, spécialisation sur les actifs les plus rentables. Conséquence, la rationalisation des actifs aurifères va se traduire, à prix de lor constant, par une amélioration des marges de ces sociétés. Cet assainissement des fondamentaux est une condition préalable à la réévaluation de leur cours de Bourse...
Certes mais la demande dor est-elle bien orientée actuellement ?
A.C : Nous observons actuellement une réorientation de la demande dor vers des acteurs de long terme (banques centrales) au détriment des investisseurs de court terme (ETF). La demande des acheteurs particuliers est de son côté élastique, variant en fonction de lévolution du cours du métal. Après une période de désaffection, les investisseurs commencent à revenir sur cette classe dactifs. Depuis juillet, lonce dor a effectivement regagné du terrain de 1 200 à 1 400 dollars lonce. En Inde, la baisse de la roupie devrait entraîner des mauvais chiffres de consommation au cours du trimestre en cours.
Lor a traditionnellement un statut de valeur refuge. La reprise économique en cours ne risque t-elle pas de remettre en question le rebond récent du cours du métal jaune et de pénaliser davantage les mines d'or ?
A.C : Attention aux idées reçues ! Le métal jaune nest pas forcément une valeur refuge. De même, il nest pas corrélé sur longue période à lévolution du dollar. En revanche, dans une période de création monétaire débridée, la demande en or des banques centrales, notamment en provenance des pays émergents, a tendance à augmenter.
Sur quelles mines dor investissez-vous ?
A.C : Notre première capitalisation est Barrick Gold Corp (9% du fonds), une société aurifère dont la capitalisation boursière avoisine les 20 milliards de dollars. Cest le plus gros producteur dor. Le titre a particulièrement sous-performé lindice. La société a commis des erreurs, des acquisitions peu opportunes entre autre, mais le cours a été sanctionné alors que ses fondamentaux restent solides. Suivent Goldcorp Inc. et True Gold Mining Inc..