Noublions pas le combat incessant qua mené Victor Hugo pour la défense du patrimoine, lui qui écrivit ces lignes qui résonneront étrangement aux oreilles de certains élus et aménageurs contempo-rains : « Guerre aux démolisseurs », Victor HUGO, 1825
«
le vandalisme fleurit et prospère sous nos yeux. Le vandalisme est architecte
le vandalisme est applaudi, encouragé, admiré, protégé, consulté, subventionné, défrayé, naturalisé. » VH
« À quoi servent ces monuments ? disent-ils. Cela coûte des frais dentretien, et voilà tout. Jetez-les à terre, et vendez les matériaux. Cest toujours cela de gagné. Depuis quand ose-t-on, en pleine civilisation, questionner lart sur son utilité ? Malheur à vous si vous ne savez pas à quoi lart sert ! » VH
Victor Hugo écrivit ces deux pamphlets (1825 et 1832) pour « arrêter le marteau qui mutilait la face du pays » en détruisant nos édifices historiques. Il plaida la cause de larchitecture du Moyen-Âge et dénonça violemment le vandalisme des « ignobles spéculateurs » qui, avec lassentiment des municipalités, agrandissaient leur « carré aux choux » en jetant à bas nos monuments nationaux. Hugo stigmatisa lindifférence criminelle des autorités et exigea le vote dune loi pour la protection de notre patrimoine architectural.
150 ans plus tard : les élus communiquent a grand frais sur le patrimoine JEP, et vendent le lendemain lespace publique, Patrimoine et environnement aux promoteurs concentrationnaires.
« Que peut-il ? Tout. Qua-t-il fait ? Rien. Avec cette pleine puissance, en huit mois un homme de génie eût changé la face de la France, de lEurope peut-être. Seulement voilà, il a pris la France et nen sait rien faire. Dieu sait pourtant que le Président se démène : il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète ; il cherche à donner le change sur sa nullité ; cest le mouvement perpétuel ; mais, hélas ! cette roue tourne à vide. Lhomme qui, après sa prise du pouvoir a épousé une princesse étrangère est un carriériste avantageux. Il aime la gloriole, les paillettes, les grands mots, ce qui sonne, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir. Il a pour lui largent, lagio, la banque, la Bourse, le coffre-fort. Il a des caprices, il faut quil les satisfasse. Quand on mesure lhomme et quon le trouve si petit et quensuite on mesure le succès et quon le trouve énorme, il est impossible que lesprit néprouve pas quelque surprise. On y ajoutera le cynisme car, la France, il la foule aux pieds, lui rit au nez, la brave, la nie, linsulte et la bafoue ! Triste spectacle que celui du galop, à travers labsurde, dun homme médiocre échappé ».
Victor HUGO, dans « Napoléon III, le petit »