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UE-Blocage au sommet sur le budget 2021-2027, amputé par le Brexit
information fournie par Reuters 21/02/2020 à 01:02

    * Aucun progrès en vue d'un accord sur le budget de l'UE
    * Un trou de 75 mds d'euros sur 2021-2027 avec le Brexit
    * Le point de départ des négociations fixé à 1,074% du
revenu
national brut (RNB)

    par Sabine Siebold et John Chalmers
    BRUXELLES, 21 février (Reuters) - Les dirigeants des
Vingt-Sept n'ont fait aucune avancée jeudi lors des négociations
sur le budget conjoint pour la période 2021-2027, amputé de 75
milliards d'euros après le retrait du Royaume-Uni de l'Union
européenne (UE). 
    Alors que le budget pluriannuel de l'UE représente la
traduction la plus concrète des priorités des Etats membres,
l'équation s'annonce encore plus délicate à résoudre qu'à
l'accoutumée.
    Le bloc doit en effet concilier le financement de défis
coûteux comme la lutte contre le réchauffement climatique et la
perte de recettes résultant du départ fin janvier du
Royaume-Uni, deuxième contributeur net au budget communautaire
derrière l'Allemagne. 
    "J'espère que nous allons faire des progrès
considérables(...) C'est une tâche compliquée et de grandes
divergences doivent être surmontées", a déclaré la chancelière
allemande Angela Merkel à son arrivée au sommet européen. 
    Pour le cycle septennal à venir, le point de départ des
négociations budgétaires s'établit à 1,074% du revenu national
brut (RNB) des Etats membres - c'est-à-dire la richesse qu'ils
produisent chaque année - soit un montant de 1.095 milliards
d'euros.
    
    EMMANUEL MACRON VEUT UN "ACCORD AMBITIEUX"
    Après deux ans de querelles entre l'UE et les dirigeants des
Etats membres autour de centièmes de point de pourcentage, de
nombreux diplomates restent sceptiques sur la capacité d'aplanir
les divergences lors du Conseil extraordinaire de jeudi et
vendredi. 
    "Nous devons acter du départ des Britanniques; pour autant
il serait inacceptable d'avoir une Europe qui compense le départ
des Britanniques en réduisant ses moyens", a affirmé le
président français Emmanuel Macron. "Je passerai tout le temps
qu'il faut pour aller vers un accord ambitieux."
    Les dirigeants de l'UE ont présenté leurs positions un à un
avant que le président du Conseil européen, Charles Michel, ne
s'entretienne avec chacun d'entre eux dans la nuit afin de
trouver un nouveau point de départ lors de la reprise des
négociations vendredi matin. 
    Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte - dont le pays
fait partie des quatre contributeurs nets au budget
communautaire, surnommés les "quatre frugaux", qui veulent
limiter le budget européen à 1,0% du RNB - a indiqué qu'il ne
pourrait pas ratifier un budget qui alloue un tiers des "fonds
de cohésion" au développement des pays les plus pauvres et un
tiers au soutien des agriculteurs.
    "Je ne peux pas signer cette proposition. Elle n'est tout
simplement pas bonne", a-t-il dit devant des journalistes avant
les négociations.
    Ceux qui souhaitent maintenir le statu quo sont également
restés inflexibles. 
    "De nouveaux domaines de dépenses, comme la recherche ou
l'immigration, la défense ou l'innovation sont des domaines
politiques importants, mais ils ne peuvent pas se faire au
détriment de la cohésion et de la politique agricole commune", a
déclaré le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki.
    Désormais deuxième contributeur net, la France veut
préserver les aides aux agriculteurs mais s'inquiète de l'impact
fiscal d'un budget plus important recherché par le groupe
informel des "amis de la cohésion", composé d'une quinzaine de
pays de l'Est et du Sud. 
    Au-delà des contributions des Etats membres, le budget
européen est abondé par les droits de douane perçus sur les
importations entrant sur le marché unique, par une part de TVA,
ainsi que par les amendes infligées par la Commission européenne
à des entreprises enfreignant les règles de la concurrence.
    
    RECHERCHE DE NOUVELLES RESSOURCES
    Côté dépenses, le premier poste est la Politique agricole
commune (Pac) avec les subventions versées aux agriculteurs
européens, devant la Politique de cohésion, qui vise à réduire
les inégalités au sein du bloc.
    A ces deux volets de dépenses, qui représentent à eux seuls
plus des deux tiers du budget de l'UE, s'ajoutent notamment des
dépenses pour la gestion des frontières, la recherche, la
sécurité ou encore l'aide au développement.
    L'Autriche, le Danemark, les Pays-Bas et la Suède veulent
limiter le budget européen à 1,0% du RNB. Quant à l'Allemagne,
premier contributeur net, elle est prête à aller un peu plus
loin même si le chiffre de 1,07% est trop élevé pour elle.
    A titre de comparaison, la Commission européenne a soumis
une proposition à 1,1% du RNB et le Parlement européen,
co-décisionnaire sur le sujet, souhaite quant à lui un budget
plus élevé, à 1,3% du RNB.
    Pour générer de nouvelles recettes dans un contexte
post-Brexit, des nouvelles ressources sont envisagées mais les
dirigeants des Vingt-Sept sont divisés sur la proposition d'une
nouvelle taxe sur les plastiques non recyclés ou encore le
partage des recettes des marchés européens du carbone.
    Les responsables européens préviennent cependant que le
temps presse et que faute d'accord, l'Union pourrait risquer de
commencer l'année 2021 sans fonds pour financer la protection de
ses frontières, la recherche ou les programmes d'échanges pour
les étudiants.

 (Bureaux européens de Reuters, version française Arthur Connan)
 

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