Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

TotalEnergies : une vie après le pétrole
information fournie par Le Revenu 08/06/2021 à 15:17

TotalEnergies compte investir plus de 2 milliards de dollars chaque année dans les énergies renouvelables tout en se développant dans les biocarburants et le biogaz et vise la neutralité carbone à l'horizon 2050. (© L. Zylberman / TotalEnergies)

TotalEnergies compte investir plus de 2 milliards de dollars chaque année dans les énergies renouvelables tout en se développant dans les biocarburants et le biogaz et vise la neutralité carbone à l'horizon 2050. (© L. Zylberman / TotalEnergies)

Le géant de l'énergie veut croître dans les renouvelables et maintenir son dividende. Découvrez notre analyse complète et notre conseil sur l'action TotalEnergies.

La machine est lancée et on ne l'arrêtera plus. La chasse aux émissions de CO2 a commencé il y a plusieurs années mais la crise sanitaire et les gigantesques plans de relance qui lui succéderont sont en train de la placer au centre du jeu économique.

La plupart des constructeurs automobiles ont déjà acté la mort programmée des moteurs thermiques et misent tout sur l'électrique. L'industrie aéronautique espère trouver son salut dans les biocarburants, l'hydrogène ou... les huiles de fritures usagées. De quoi assécher sérieusement les pompes des stations essence, et les profits de ceux qui les remplissent. Un environnement évidemment peu propice au premier pétrolier français.

Total – ou plutôt TotalEnergies – est d'ailleurs à la peine en Bourse depuis plusieurs années. Son action est largement battue par le CAC 40 sur un, trois et cinq ans. Mais le géant de l'or noir n'a pas dit son dernier mot.

En avance sur les autres

Le groupe dirigé par Patrick Pouyanné a parfaitement conscience des évolutions en cours sur le marché de l'énergie. Alors que certains de ses concurrents – américains notamment – optent pour la politique de l'autruche, TotalEnergies s'est emparé du sujet avec conviction. Le français est «nettement en avance sur les autres [majors] dans la mise en place d'une vraie stratégie pour faire face à la transition énergétique», confirment les analystes de Morgan Stanley.

Ses capacités brutes de production d'électricité renouvelable (principalement solaire et éolien) dépassent déjà 7 gigawatts (GW). Loin devant les 2,5 GW développés par BP ou l'unique gigawatt de Shell.

D'ici 2025, TotalEnergies vise 35 GW, contre 20 GW pour BP. Un objectif qui pourrait en outre être dépassé. Les capacités en opération, en construction et en développement pour 2025 atteignaient déjà 36 GW en mars dernier. Pour atteindre cet objectif, le groupe compte investir plus de 2 milliards de dollars par an dans les renouvelables et l'électricité.

En 2021, le montant devrait même approcher les 3 milliards de dollars, soit près de 25% des investissements totaux de l'entreprise et un peu moins de la moitié de ses dépenses de croissance.

Le moins mauvais des hydrocarbures

Aux côtés des renouvelables, TotalEnergies compte sur un autre relais de croissance en dehors de ses activités historiques : le GNL. Transportable par bateau, le gaz naturel liquéfié a acquis un statut de matière première globalisée à même de concurrencer le pétrole ou le charbon partout sur la planète.

Beaucoup moins polluant que les autres hydrocarbures, le gaz aura probablement un rôle important à jouer dans la transition énergétique, en remplacement du charbon et pour pallier la nature intermittente du solaire et de l'éolien.

Selon l'Agence internationale de l'énergie, la demande en GNL devrait croître de 2 à 4% par an d'ici 2030. TotalEnergies compte investir de l'ordre de 2 milliards de dollars par an dans ce secteur pour atteindre une génération de trésorerie supérieure à 4 milliards en 2025.

15% d'électricité en 2030

Ces efforts doivent lui permettre de progressivement s'extraire de sa dépendance au pétrole pour devenir un vrai groupe «multiénergies». D'ici dix ans, les ventes d'énergie du groupe pourraient provenir à 30% seulement de l'or noir, contre 55% en 2019. Le gaz se taillerait la part du lion, à 50% (40% en 2019), en raison de la montée en puissance du GNL.

Le poids de l'électricité (essentiellement renouvelable) triplerait pour atteindre 15%, et les biocarburants, anecdotiques aujourd'hui, pointeraient à 5%. Dès 2025, l'activité dans les renouvelables et l'électricité devrait dégager un flux de trésorerie de 1,5 milliard de dollars.

Un chiffre élevé, que ne renieraient pas nombre de pure players des énergies renouvelables, mais encore loin des milliards tirés de la production de pétrole.

Dividende sécurisé

Troisième pilier de la stratégie de TotalEnergies, le groupe va continuer à investir significativement dans l'exploitation d'or noir. Car ce sont les profits de cette activité qui permettront de financer les lourds investissements dans le renouvelable et le paiement du dividende pendant encore plusieurs années.

La chasse aux volumes est toutefois terminée. L'objectif, désormais, est d'aller chercher des barils peu coûteux à produire afin de garder le point mort – niveau du prix du brut au-dessus duquel l'entreprise couvre ses dépenses, y compris le paiement du dividende – aux environs de 40 dollars. Un niveau sous lequel une baisse durable du cours du pétrole est peu probable à ce stade, au vu notamment de la reprise économique qui se profile.

À plus long terme, la baisse de la demande d'or noir liée au bouleversement de l'industrie du transport mettra du temps à se concrétiser, alors que l'offre pourrait finir par flancher compte tenu du sous-investissement chronique qui touche l'industrie depuis 2015.

Rendement de 7%

Dans ce contexte, TotalEnergies devrait être en mesure de déployer sa stratégie et de s'assurer un avenir au-delà de 2050. De quoi rendre confiant dans la capacité du groupe à maintenir son dividende.

À 2,64 euros par action, il offre un rendement particulièrement attrayant de 7% au cours actuel. Il justifie à lui seul de garder le titre en fond de portefeuille. D'autant que la perspective de réaliser une plus-value sur l'action est réelle.

À 10,5 fois le profit net estimé pour 2021, elle subit une décote de 11% sur ses multiples historiques et demeure très loin des niveaux de valorisation atteints par certains producteurs d'énergies renouvelables.

Évoquée par certains, une mise en Bourse des activités «vertes» de TotalEnergies permettrait sans doute de réduire cet écart de valorisation. Mais elle est totalement exclue par Patrick Pouyanné. Le PDG préfère conserver une structure – qui a su prouver son efficacité par le passé – totalement intégrée. L'avenir pourrait lui donner raison.

Achetez l'action TotalEnergies. [FP] Objectif : 44 euros.

Profil : dynamique.

Prochain rendez-vous : résultats semestriels, le 29 juillet.

Une stratégie validée par les actionnaires

Le 28 mai, les actionnaires ont acté, au moins symboliquement, le mouvement engagé par le pétrolier vers les énergies renouvelables. Ils ont validé le changement de nom (et de logo) de l'entreprise qui devient dès lors TotalEnergies. L'assemblée générale a aussi approuvé à plus de 90% la résolution – à vocation purement consultative – qui présentait la stratégie «climat» du groupe. Enfin, le PDG, Patrick Pouyanné, a été reconduit dans ses fonctions pour trois ans avec 77,39% des suffrages.

Actionnariat

Actionnaires individuels : 8,5%

Salariés : 6,4%

Blackrock : 5,3%

Le capital de TotalEnergies est très éclaté. Seul Blackrock détient plus de 5% du tour de table. Près de 70% des actions sont entre les mains d'investisseurs étrangers, dont 32% d'institutionnels américains. Mais l'actionnariat garde un fort ancrage en France, via notamment le poids des salariés et des centaines de milliers d'actionnaires individuels qui détiennent ensemble près de 15% du capital et plus de 18% des droits de vote.

Le Saviez-vous sur TotalEnergies ?

Poids lourd

Total est le premier producteur français d'énergies, loin devant EDF et Engie .

Dividendes par milliards

Chaque année, le groupe verse environ 7 milliards d'euros de dividendes à ses actionnaires via un paiement trimestriel.

Deux fois la France

TotalEnergies produit près de 3 millions de barils de pétrole par jour (un peu moins depuis la crise sanitaire). Soit deux fois la consommation française d'or noir.

Employeur

Le groupe compte plus de 100.000 salariés de 150 nationalités différentes dans le monde, dont environ 36.000 dans l'Hexagone.

Électrifier ses pompes

En Europe, TotalEnergies compte équiper progressivement 500 stations-service de bornes de recharge électrique.

Valeurs associées

Euronext Paris -0.21%

Cette analyse a été élaborée par Le Revenu et diffusée par BOURSORAMA le 08/06/2021 à 15:17:01.

Agissant exclusivement en qualité de canal de diffusion, BOURSORAMA n'a participé en aucune manière à son élaboration ni exercé aucun pouvoir discrétionnaire quant à sa sélection. Les informations contenues dans cette analyse ont été retranscrites « en l'état », sans déclaration ni garantie d'aucune sorte. Les opinions ou estimations qui y sont exprimées sont celles de ses auteurs et ne sauraient refléter le point de vue de BOURSORAMA. Sous réserves des lois applicables, ni l'information contenue, ni les analyses qui y sont exprimées ne sauraient engager la responsabilité BOURSORAMA. Le contenu de l'analyse mis à disposition par BOURSORAMA est fourni uniquement à titre d'information et n'a pas de valeur contractuelle. Il constitue ainsi une simple aide à la décision dont l'utilisateur conserve l'absolue maîtrise.

BOURSORAMA est un établissement de crédit de droit français agréé par l'Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (« ACPR ») et par l'Autorité des Marchés Financiers (« AMF ») en qualité de Prestataire de services d'investissement et sous la surveillance prudentielle de la Banque Centrale Européenne (« BCE »).

Conformément à la réglementation en vigueur, BOURSORAMA établit et maintient opérationnelle une politique de gestion des conflits d'intérêts et met en place des mesures administratives et organisationnelles afin de prévenir, identifier et gérer les situations de conflits d'intérêts eu égard aux recommandations d'investissement diffusées. Ces règles contiennent notamment des dispositions relatives aux opérations financières personnelles afin de s'assurer que les collaborateurs de BOURSORAMA ne sont pas dans une situation de conflits d'intérêts lorsque Boursorama diffuse des recommandations d'investissement.

Le lecteur est informé que BOURSORAMA n'a aucun conflit d'intérêt pouvant affecter l'objectivité des analyses diffusées. A ce titre, le lecteur est informé qu'il n'existe pas de lien direct entre les analyses diffusées et les rémunérations variables des collaborateurs de BOURSORAMA. De même, il n'existe pas de liens financiers ou capitalistiques entre BOURSORAMA et les émetteurs concernés, en dehors des engagements contractuels pouvant régir la fourniture du service de diffusion.

Il est rappelé que les entités du groupe Société Générale, auquel appartient BOURSORAMA, peuvent procéder à des transactions sur les instruments financiers mentionnés dans cette analyse, détenir des participations dans les sociétés émettrices de ces instruments financiers, agir en tant que teneur de marché, conseiller, courtier, ou banquier de ces instruments, ou être représentées au conseil d'administration de ces sociétés. Ces circonstances ne peuvent en aucune manière affecter l'objectivité des analyses diffusées par BOURSORAMA.

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.