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Attaques de drones contre des installations pétrolières saoudiennes
information fournie par Reuters 15/09/2019 à 00:53

    * Les opérations ont été revendiquées par les Houthis du
Yémen
    * Mike Pompeo accuse l'Iran des attaques
    * La production pétrolière a été perturbée
    * Ryad doit s'adapter à la menace aérienne

 (.)
    par Stephen Kalin et Rania El Gamal
    RYAD, 15 septembre (Reuters) - Deux installations de la
compagnie pétrolière saoudienne Aramco, dont le plus grand site
mondial de transformation de brut, ont été attaquées samedi par
des drones dans l'est de l'Arabie saoudite, provoquant des
incendies maîtrisés et une perturbation de la production.
    Les attaques ont été revendiquées par le mouvement yéménite
Houthi. Un porte-parole du mouvement a déclaré à la chaîne de
télévision Al Masirah que les attaques de ce genre allaient
s'intensifier.
    Selon la chaîne, une dizaine de drones ont été utilisés pour
cette double opération menée dans les provinces saoudiennes
d'Abkaïk et Khouraïs, au sud-ouest de Dhahran, à un millier de
kilomètres de Sanaa, la capitale du Yémen contrôlée depuis cinq
ans par les Houthis.
    Le ministre saoudien de l'Energie, le prince Abdoulaziz ben
Salman, a déclaré dimanche que les attaques avait provoqué
l'interruption partielle de la production de pétrole brut et de
gaz de la compagnie Aramco. 
    Selon le ministre, cité par l'agence officielle saoudienne
SPA, 5,7 millions de barils par jour sont concernés, soit près
de la moitié de la production saoudienne, ou 5% du commerce
quotidien mondial du pétrole. 
    La direction d'Aramco a indiqué qu'aucune victime n'était à
déplorer. Selon un journaliste de Reuters, l'incendie à Abkaïk
semblait avoir été maîtrisé en début de soirée. 
    
    POMPEO ACCUSE L'IRAN
    Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a accusé l'Iran
d'être responsable des attaques de drone contre des
installations pétrolières saoudiennes.  
    "Téhéran est derrière une centaine d'attaques contre
l'Arabie saoudite tandis que (le président Hassan) Rohani et
(son ministre des Affaires étrangères Mohamad Javad) Zarif
prétendent s'engager dans la diplomatie", écrit-il sur Twitter.
    "Au milieu de tous ces appels à une désescalade, l'Iran
vient de lancer une attaque sans précédent contre
l'approvisionnement énergétique de la planète."
    Selon l'agence SPA, Donald Trump, lors d'une conversation
téléphonique avec le prince héritier Mohamed ben Salman, a
déclaré que les Etats-Unis étaient prêts à coopérer avec
l'Arabie saoudite pour "garantir sa sécurité".
     L'administration américaine s'est dit prête à exploiter les
réserves pétrolières d'urgence des Etats-Unis si nécessaire pour
compenser toute perturbation des marchés pétroliers après cet
acte d'agression, a déclaré la porte-parole du secrétaire à
l'Energie. 
    Abkaïk se trouve à une soixantaine de kilomètres au
sud-ouest du QG d'Aramco à Dhahran. "Une attaque couronnée de
succès contre Abkaïk serait pour le marché pétrolier et
l'économie mondiale l'équivalent d'une grave attaque cardiaque",
estime Bob McNally, ancien du Conseil national de sécurité de la
Maison blanche lors de la guerre d'Irak en 2003 et qui dirige
aujourd'hui le Rapidan Energy Group.
    Le site d'Abkaïk traite le brut extrait à Ghawar, un
super-gisement pétrolier conventionnel sans équivalent dans le
monde, et alimente les terminaux de Ras Tanura et Juaymah.
    A Khouraïs se trouve le deuxième plus grand gisement
pétrolier saoudien.
    
    "PENDANT LONGTEMPS, LES SAOUDIENS N'ONT JAMAIS 
    VRAIMENT CRAINT QUE LEURS INSTALLATIONS PÉTROLIÈRES
    SERAIENT FRAPPÉES DEPUIS LE CIEL"
    Dans un communiqué, la coalition militaire sous commandement
saoudien qui combat les Houthis indique que "des investigations
sont en cours pour déterminer les responsables de la préparation
et de l'exécution de ces attaques terroristes".
    Les mesures nécessaires seront prises pour "protéger les
ressources de la nation, la sécurité internationale de l'énergie
et assurer la stabilité de l'économie mondiale", ajoute le
colonel Turki al Malki, porte-parole de la coalition.
    L'Arabie saoudite a pris la tête en mars 2015 d'une
coalition militaire sunnite combattant les Houthis, proches de
l'Iran chiite.
    Ryad accuse Téhéran d'utiliser la rébellion yéménite comme
un outil d'une politique de déstabilisation du Moyen-Orient.
    Dans un tweet agrémenté du mot-dièse #Aramco, le général
iranien Qassem Soleimani, qui dirige la Force Al Qods, unité
d'élite des Gardiens de la révolution islamique chargée des
opérations extérieures, a salué samedi la "résistance" des
Houthis.
    Les Houthis ont déjà procédé à des attaques au drone ou à
des tirs de missiles contre le territoire saoudien. Le mois
dernier, le gisement de Chaïbah a été pris pour cible. En mai,
des stations de pompage avaient été visées.
    "C'est une situation relativement nouvelle pour les
Saoudiens", analyse Kamran Bokhari, directeur du Center for
Global Policy basé à Washington, qui rappelle que les
dispositifs de sécurité étaient plutôt conçus pour parer des
attaques à la voiture piégée. 
    "Pendant longtemps, ils n'ont jamais vraiment craint que
leurs installations pétrolières seraient frappées depuis le
ciel", ajoute-t-il.

 (avec Tuqa Khalid et Parisa Hafez à Dubaï
Tangi Salaün, Henri-Pierre André et Arthur Connan pour le
service français)
 

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