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Soudan-Les manifestants maintiennent la pression sur l'armée
information fournie par Reuters 14/04/2019 à 23:12

 (.)
    par Khalid Abdelaziz
    KHARTOUM, 14 avril (Reuters) - Le mouvement à l'origine de
la vague de contestation au Soudan a appelé dimanche à la
poursuite des manifestations afin d'obtenir le transfert
immédiat du pouvoir à un gouvernement civil de transition placé
sous la protection de l'armée, qui s'est déclarée à l'écoute des
manifestants. 
    Dans un communiqué, l'Association des professionnels
soudanais (SPA) appelle la population à poursuivre le vaste
sit-in de protestation lancé le week-end dernier et "à exercer
toute forme de pression pacifique pour atteindre les objectifs
de la révolution".
    Ces objectifs, ajoute-t-elle, passent par "le transfert
immédiat du pouvoir à un gouvernement civil de transition
approuvé par la Coalition pour la liberté et le changement et
protégé par les forces armées soudanaises".
    Les manifestations qui secouent le Soudan depuis décembre
ont abouti jeudi dernier à la destitution du président Omar
Hassan al Béchir, au pouvoir depuis trente ans, et à la mise en
place d'un conseil militaire dirigé par le général Abdel Fattah
al Bourhan Abdelrahman.
    Le nouveau chef du conseil militaire soudanais a promis
samedi qu'un gouvernement civil serait formé après des
consultations avec l'opposition et que la période de transition
ne dépasserait pas deux ans.  
    Le conseil militaire a annoncé dimanche la mise à la
retraite du ministre de la Défense Aouad Ibn Aouf, qui avait
brièvement pris la tête de la transition jeudi après la chute de
Béchir avant de renoncer le lendemain à ses fonctions. 
    L'armée a également annoncé la nomination du général Abou
Bakr Mustafa à la tête du puissant Service national des
Renseignements et de la Sécurité (NISS) en remplacement de Salah
Abdallah Mohamed Saleh, plus connu sous le nom de Salah Gosh,
qui a démissionné samedi. 
    Lors d'une conférence de presse à Khartoum, le porte-parole
du conseil militaire, Shams El Din Kabbashi, a déclaré que le
conseil était prêt à travailler avec des groupes d'opposition à
l'établissement d'un nouveau gouvernement civil.
    "Sur la question du Premier ministre et du gouvernement, la
balle est maintenant dans le camp des forces politiques", a dit
Sham El Din Kabbashi. "S'ils sont prêts aujourd'hui à approuver
quoi que ce soit, nous sommes prêts à le mettre en oeuvre."
    
    POURSUITE DU SIT-IN 
    Le général Omar Zaïn al Abidine, autre membre du conseil
militaire, a déclaré que l'opposition aurait une semaine pour
présenter des propositions.
    Le chef du conseil militaire, Abdel Fattah al Bourhan
Abdelrahman, a dit avoir invité les principaux partis
d'opposition et les organisateurs de la contestation à une
réunion. Mais la SPA et les partis d'opposition rassemblés sous
la bannière de la Coalition pour la liberté et le changement ont
dit ne pas avoir été invités. 
    "Nous soumettrons nos propositions pour le gouvernement au
conseil militaire", a déclaré à Reuters un porte-parole de la
SPA.
    Selon un correspondant de Reuters, des hommes politiques peu
connus et des parlementaires fidèles au parti de Béchir ont
assisté à la réunion.
    Le conseil militaire a également annoncé un certain nombre
de nouvelles décisions, parmi lesquelles le limogeage des
ambassadeurs du Soudan à Washington et à Genève et la libération
de tous les militaires et policiers ayant participé aux
manifestations de ces derniers mois.
    Les manifestations qui secouent le Soudan depuis décembre
ont culminé avec l'organisation d'un vaste sit-in à Khartoum qui
rassemble des milliers de Soudanais depuis le 6 avril et a déjà
abouti à la chute du président Béchir, après trente années de
pouvoir. 
    Selon le porte-parole du conseil militaire, l'ancien régime
avait donné ordre de disperser les manifestants "quel qu'en soit
le prix", mais l'armée a refusé.
    Dimanche soir, jusqu'à quatre mille personnes étaient encore
présents devant le ministère de la Défense, même si certains
manifestants ont repris le travail, pour la première fois depuis
des jours. L'atmosphère du sit-in était détendue, des soldats
buvant le thé et discutant avec les manifestants. 
    L'Association des professionnels soudanais réclame que des
civils intègrent le conseil de transition, que les proches de
l'ancien président le quittent, que l'ancien chef des
renseignements Salah Gosh soit arrêté et que le procureur
général du pays soit limogé.
    "Nos revendications sont claires et n'ont pas été
satisfaites. Allons-nous rentrer chez nous? Notre sit-in est
l'arme la plus puissante entre nos mains", a écrit sur Twitter
la SPA. 

 (Omar Fahmy
Jean-Stéphane Brosse pour le service français)
 

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