* FedEX propose 8 euros/action TNT, soit 4,4 milliards
* Prime de 33% sur le cours de clôture de TNT du 2 avril
* OPA approuvée à l'unanimité par les organes de TNT
* UPS proposait 9,50 euros lors de son OPA de 2013
* Forte hausse de l'action TNT Express
(Recomposition de certains paragraphes relatifs aux analystes)
par Rama Venkat Raman et Toby Sterling
AMSTERDAM, 7 avril (Reuters) - Le groupe de messagerie et de
logistique américain FedEx FDX.N a lancé mardi une OPA amicale
de 4,4 milliards d'euros sur son homologue néerlandais TNT
Express TNTE.AS , tentant de réussir là où son concurrent
United Parcel Services UPS.N avait échoué voici deux ans pour
des questions de concurrence.
FedEx et TNT Express ne pensent pas qu'ils connaîtront des
difficultés au regard du droit de la concurrence et que la
transaction sera réalisée au premier semestre 2016.
"C'est une opération bien plus simple", a déclaré le
président de TNT Express Anthony Burgmans, faisant référence à
la tentative précédente d'UPS.
"Nous avons étudié tout ça dans le moindre détail et nous
sommes très confiants. La dernière fois, nous pensions que
c'était jouable mais délicat; cette fois-ci, nous sommes autant
certains que nous pouvons l'être que l'opération passera à
Bruxelles".
A la suite de la tentative d'OPA ratée d'UPS, TNT avait
lancé un programme de restructuration comportant en particulier
la cession d'actifs en contrepartie de lourds investissements
dans le réseau routier pour conserver sa clientèle dans un
marché européen affaibli.
A la différence de FedEx, UPS disposait déjà d'un important
réseau européen lorsqu'il a tenté de racheter TNT Express à
raison de 9,50 euros par action en 2013, opération bloquée à
l'époque par la Commission européenne pour des raisons de
concurrence.
UPS a déposé un recours contre la décision de l'exécutif
européen mais on ne sait pas encore à quelle date le jugement
sera rendu.
"Il n'y a pas le moindre risque réglementaire", estime André
Mulder, analyste de Kepler Chevreux.
PEU DE RISQUES D'UNE SURENCHÈRE
André Mulder juge improbable une contre-offre d'un
concurrent tel que Deutsche Post DPWGn.DE , dans la mesure où
ce dernier risquerait d'atteindre le seuil de 30% de part de
marché en Europe, sur lequel UPS avait buté.
FedEx a une part de marché de 2% en Europe et n'a
pratiquement aucun segment redondant avec ceux de TNT, dont la
part de marché est de 15%, ajoute-t-il. "FedEx a bien manoeuvré
et ses concurrents ne peuvent pratiquement rien faire".
FedEx propose huit euros par action ordinaire TNT Express et
compte ainsi s'ouvrir l'accès au réseau routier européen de sa
cible, laquelle pourra, elle, bénéficier de la plateforme de
distribution mondiale de son repreneur.
L'offre représente une prime de 33% sur le cours de clôture
de l'action TNT (six euros) du 2 avril en Bourse d'Amsterdam.
L'action TNT Express était en hausse de 30% à 7,80 euros en
Bourse d'Amsterdam. Elle avait perdu 17% sur l'espace d'une
année, alors que l'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam avait
gagné 21% dans le même temps.
L'OPA soutient les Bourses européennes en matinée, avec un
indice EuroStoxx 50 .STOXX50E qui gagne un peu plus de 1%.
L'offre de FedEx a été approuvée et recommandée à
l'unanimité par le conseil de surveillance de TNT Express et
PostNL PTNL.AS , le principal actionnaire de TNT Express, qui
apportera sa participation de 14,7%. L'action PostNL gagne 12,8%
en Bourse d'Amsterdam.
"Le prix de FedEx est attrayant", observe Maarten Bakker,
analyste d'ABN Amro, qui lui non plus ne prévoit pas l'entrée en
lice de nouveaux candidats. "FedEx étant le prédateur le plus
logique de TNT Express, nous pensons que les chances d'une
surenchère sont minces".
Frederick Smith, le directeur général de FedEx, estime que
l'opération va "rapidement élargir notre portefeuille" de
services internationaux.
Pour Tex Gunning, son homologue de TNT Express, l'offre de
FedEx est "une bonne nouvelle" même si jusqu'alors le groupe
néerlandais s'employait à préparer son avenir en tant qu'entité
autonome.
TNT a publié au quatrième trimestre 2014 une perte nette de
137 millions d'euros. Il prévoit un bénéfice d'exploitation
cette année mais table aussi sur 250 millions d'euros de charges
de restructuration supplémentaires dans les deux ans à venir.
(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc
Joanny)
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