(Actualisé avec Johnson, Espagne) LONDRES, 24 mai (Reuters) - Theresa May a annoncé vendredi sa démission, ouvrant la voie à l'arrivée au pouvoir d'un nouveau Premier ministre qui pourrait vouloir une rupture plus nette entre le Royaume-Uni et l'Union européenne pour sortir de l'impasse sur le Brexit. Theresa May, qui "regrette profondément" de ne pas avoir pu mener à bien la sortie de l'UE, désormais prévue le 31 octobre, quittera ses fonctions de chef du Parti conservateur le 7 juin. Le processus de désignation de son successeur débutera la semaine suivante. Voici les premières réactions à son départ : AU ROYAUME-UNI BORIS JOHNSON, candidat à la succession de Theresa May "Une déclaration très digne de @theresa_may. Merci d'avoir servi notre pays et le Parti conservateur avec dévouement", écrit-il sur Twitter. Il a aussi loué sa patience et son stoïcisme lors d'une conférence économique en Suisse. "Nous quitterons l'UE le 31 octobre, accord ou pas", a-t-il dit. JEREMY CORBYN, chef de file de l'opposition travailliste "Elle a enfin compris ce que le pays sait depuis des mois: elle ne peut pas gouverner, pas plus que son parti divisé et en pleine désintégration", dit-il dans un communiqué. "Le Parti conservateur a été complètement incapable de s'occuper du Brexit et il est incapable d'améliorer la vie de la population ou de s'occuper de ses besoins les plus urgents. Le Parlement est dans une impasse et les conservateurs n'offrent aucune solution aux principaux défis de notre pays." "Le prochain dirigeant conservateur devra laisser le peuple décider de l'avenir de notre pays avec des élections anticipées immédiates." NIGEL FARAGE, chef de file du Parti du Brexit "Il est difficile de ne pas avoir de la sympathie pour Mme May, mais politiquement, elle a mal évalué l'état d'esprit du pays et de son parti", a-t-il déclaré dans un communiqué. "Deux chefs conservateurs pro-européens sont désormais partis. Soit le parti en tire les leçons, soit il meurt", a-t-il ajouté, évoquant le départ de Theresa May et de son prédécesseur David Cameron. EN EUROPE JEAN-CLAUDE JUNCKER, président de la Commission européenne "Juncker a suivi l'annonce faite par la Première ministre May ce matin sans joie personnelle", a déclaré la porte-parole de la Commission Mina Andreeva lors d'un point de presse. "Le président a beaucoup aimé et apprécié travailler avec la Première ministre May. Il respectera et établira également des relations de travail avec le nouveau Premier ministre, quel qu'il soit. Notre position sur l'accord de retrait, il n'y a pas de changement sur ce point", a-t-elle ajouté. ANGELA MERKEL, chancelière allemande "J'ai toujours très bien travaillé avec la Première ministre britannique", a-t-elle déclaré à la presse à Munich. "La rupture entre la Grande-Bretagne et l'Union européenne constitue une transition majeure et, quoi qu'il arrive, le gouvernement allemand fera le nécessaire pour parvenir à un bon partenariat, à une sortie ordonnée et à une bonne coopération". PRÉSIDENCE FRANÇAISE Une "clarification rapide" des intentions du Royaume-Uni concernant le Brexit est nécessaire, a déclaré vendredi la présidence française. "Il est trop tôt pour spéculer sur les conséquences de cette décision. Les principes de l’UE continueront à s’appliquer, notamment la priorité a préserver le bon fonctionnement de l’UE, ce qui nécessite une clarification rapide. "Nous ne pouvons pas rester dans l'incertitude indéfiniment". L'Elysée a par ailleurs salué le "travail courageux" de Theresa May. LEO VARADKAR, chef du gouvernement irlandais "Nous pourrions assister à l'élection d'un Premier ministre eurosceptique décidé à refuser l'accord de retrait et à opter pour un 'no deal', mais il est également possible qu'un gouvernement britannique favorable à une relation plus étroite avec l'UE et à un deuxième référendum soit formé. "Quoi qu'il arrive, nous allons garder notre sang-froid. Nous allons renforcer nos alliances à travers l'Union européenne et nous veillerons à ce que l'Irlande surmonte tout cela." MARK RUTTE, Premier ministre néerlandais "L'accord entre l'Union européenne et le Royaume-Uni pour un Brexit ordonné reste sur la table", a-t-il déclaré sur Twitter après s'être entretenu avec Theresa May pour lui exprimer sa gratitude et lui présenter ses respects. GOUVERNEMENT ESPAGNOL "Un Brexit dur semble être une réalité presqu'impossible à éviter", a déclaré la porte-parole du gouvernement Isabel Celaa lors d'une conférence de presse à l'issue du conseil des ministres. Le gouvernement espagnol s'est préparé à tous les scénarios de Brexit, a-t-elle ajouté. DANS LES MILIEUX ECONOMIQUES ET FINANCIERS MOODY'S, agence de notation financière "L'incertitude autour du Brexit est clairement négative pour le crédit. Elle pèse sur les décisions d'investissement et de recrutement et, in fine, sur la croissance. La démission de la Première ministre augmente également le risque d'un Brexit sans accord", a commenté Sarah Carlson, chef analyste de la dette souveraine du Royaume-Uni. (Bureaux de Reuters; Nicolas Delame, Jean-Philippe Lefief et Danielle Rouquié pour le service français)
RÉACTIONS à l'annonce de la démission de Theresa May
information fournie par Reuters 24/05/2019 à 16:17
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