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RDC-Victoire de Tshisekedi à la présidentielle confirmée, Fayulu conteste
information fournie par Reuters 20/01/2019 à 05:00

 (.)
    par Giulia Paravicini et Stanys Bujakera
    KINSHASA, 20 janvier (Reuters) - La Cour constitutionnelle a
confirmé dimanche matin la victoire de Félix Tshisekedi à
l'élection présidentielle du 30 décembre en République
démocratique du Congo (RDC), une décision immédiatement
contestée par un autre candidat d'opposition, Martin Fayulu, qui
s'est auto-proclamé président du pays.
    L'élection doit ouvrir la voie à la première transition
pacifique du pouvoir dans l'histoire de la RDC dont le président
sortant, Joseph Kabila, en place depuis 2001, avait décidé de ne
pas se représenter en application des dispositions sur la
limitation des mandats présidentiels.
    Selon les résultats annoncés le 10 janvier par la Commission
électorale nationale (Céni), Félix Tshisekedi a remporté
l'élection avec 38,57% des suffrages devant Martin Fayulu et le
candidat choisi par Joseph Kabila, l'ancien ministre de
l'Intérieur Emmanuel Ramazani Shadary.
    Mais ces résultats ont été contestés par Martin Fayulu, qui
accuse le gouvernement de Kabila et Félix Tshisekedi, soutenu
par l'ancien président de l'Assemblée nationale Vital Kamerhe,
d'avoir conclu un accord en vue d'un partage du pouvoir.
    L'équipe de campagne de Fayulu affirme que l'ancien
dirigeant d'Exxon Mobil a recueilli 61,51% des voix contre
seulement 18,86% pour Tshisekedi.  
    La plainte pour fraude déposée par Fayulu devant la Cour
constitutionnelle a été considérée comme "irrecevable", a
déclaré dimanche le président de l'instance, Benoît Luamba.
    Cette décision "confirme que la Cour constitutionnelle est
au service d'un régime dictatorial (...) en validant des
résultats falsifiés", a réagi Fayulu dans un communiqué.
    Il s'agit d'"un coup d'Etat constitutionnel", a ajouté le
candidat de la coalition d'opposition Lamuka, qui dénonçait la
semaine dernière "des résultats qui n'ont rien à voir avec la
réalité des urnes".  
    
    SUSPICION
    La suspicion régnait avant même la proclamation des
résultats officiels, des observateurs ayant signalé des
irrégularités et des rumeurs faisant état d'un accord entre le
gouvernement de Kabila et Tshisekedi.
    L'équipe de campagne de Tshisekedi et Kabila ont nié avoir
conclu un tel accord.
    Dans un entretien téléphonique, le porte-parole du
gouvernement a déclaré que le parti au pouvoir avait "pris note"
de la décision de la Cour constitutionnelle.
    "Félix Tshisekedi va devenir le cinquième président de la
République", a dit Lambert Mende.
    A l'annonce de la décision, des partisans de Tshisekedi se
sont réunis dans les rues de la capitale Kinshasa pour célébrer
la victoire du candidat de l'Union pour la démocratie et le
progrès social (UDPS).
    "Nous sommes heureux que la voix du peuple congolais ait pu
être entendue et qu'une passation démocratique et pacifique
puisse avoir lieu", a déclaré un porte-parole de Félix
Tshisekedi, fils du chef de file historique de l'opposition en
RDC, Etienne Tshisekedi.  
    L'annonce de la Cour constitutionnelle, vue par certains
comme à la solde de Kabila, ne devrait cependant pas faire taire
les critiques et pourrait provoquer un regain des violences dans
le pays.
    A Genève, le bureau des droits de l'homme de l'Onu a fait
état vendredi de 34 morts, 59 blessés et 241 "arrestations
arbitraires" depuis l'annonce des résultats de la Céni une
semaine plus tôt.
    La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), qui
avait déployé 40.000 observateurs le jour du scrutin, a déclaré
que le vainqueur annoncé par la Céni ne correspondait pas à
celui issu de son propre décompte. 
    Elle n'a pas donné le nom de celui qu'elle considère comme
le vainqueur. Selon un document que Reuters a pu consulter, il
s'agit de Martin Fayulu avec 62% des voix, Tshisekedi et
Ramazani étant tous deux crédités d'environ 16,9% des suffrages.
    L'Union africaine (UA) avait demandé le report de la
proclamation des résultats définitifs, faisant part de ses
"doutes sérieux" quant aux résultats provisoires du scrutin, une
demande rejetée par la RDC.  

 (Jean Terzian pour le service français)
 

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