par Guy Faulconbridge et Robin Emmott LONDRES/LUXEMBOURG, 14 octobre (Reuters) - Un accord atténuant les effets de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne est toujours dans la balance alors que des diplomates rapportent lundi que les Européens veulent davantage de concessions de Boris Johnson et jugent improbable qu'un pacte soit trouvé d'ici la fin de la semaine. A dix-sept jours de la date théorique du divorce, fixée pour l'heure au 31 octobre, les discussions qui vont s'enchaîner toute la semaine pourraient déterminer si le départ des Britanniques se fera de manière ordonnée, s'il se fera au contraire dans le désordre ou si le divorce sera une nouvelle fois repoussé. Le Premier ministre britannique affirme depuis son arrivée à Downing Street, en juillet, qu'il procédera "coûte que coûte" au divorce, accord ou non, à la date du 31 octobre - même si une loi adoptée à l'initiative des députés anti-"No Deal" de Westminster le contraint à demander un report s'il n'obtient pas un accord avec les Européens. "Un accord est possible, et possible ce mois-ci, peut-être même cette semaine, mais nous n'y sommes pas encore", a déclaré le chef de la diplomatie irlandaise, Simon Coveney. "Il reste beaucoup de travail à faire, j'espère par conséquent que nous pourrons faire plus de progrès aujourd'hui", a-t-il ajouté à son arrivée à Luxembourg pour une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE. Négociateurs européens et britanniques se sont rencontrés lors du week-end. Après la réunion des ministres des Affaires étrangères, ce lundi à Luxembourg, ce sera au tour des chefs d'Etat et de gouvernement de se saisir en direct du dossier dès leur arrivée à Bruxelles pour le sommet européen de jeudi et vendredi. LONDRES ET DUBLIN DISENT VOIR UN "CHEMIN" Johnson, qui doit exposer ce lundi son programme législatif dans le cadre du "discours de la reine" prononcé devant le Parlement, espère pouvoir boucler un accord avant le sommet de Bruxelles. Mais il lui faudra alors affronter son Parlement, où il n'a plus de majorité. Le Parlement de Westminster siégera samedi prochain, une première depuis la guerre des Malouines, en 1982. Car le Premier ministre britannique doit livrer deux parties à la fois: face aux Européens et face à son Parlement. Le principal obstacle reste la frontière irlandaise, et la question à résoudre se résume ainsi: comment éviter que les 500 km de frontière entre la province britannique d'Irlande du Nord et la république d'Irlande ne deviennent le "cheval de Troie" par lequel transiteraient des marchandises à même de porter préjudice à l'intégrité du marché unique européen sans ériger de contrôles douaniers susceptibles de porter atteinte aux accord de paix de 1998 qui ont mis fin à trente années de "troubles" en Irlande du Nord ? Pour tenter de sortir de l'impasse, Boris Johnson s'est entretenu jeudi dernier avec son homologue irlandais Leo Varadkar au Thornton Manor, près de Liverpool. Dans un communiqué commun, les deux dirigeants ont dit "distinguer un chemin vers un possible accord" [nL5N26V5CX Et Varadkar est allé plus loin. "Je pense, a-t-il dit, qu'il est possible de parvenir à un accord (...) qui permette au Royaume-Uni de quitter l'Union européenne de manière ordonnée et que l'accord soit trouvé d'ici la fin octobre, même s'il y a loin de la coupe aux lèvres." On ignore cependant ce sur quoi les deux dirigeants se sont précisément entendus. A Downing Street, une source a déclaré samedi que le Royaume-Uni se trouvait encore loin de la conclusion d'un accord sur le Brexit avec l'Union européenne et a ajouté que les prochains jours seraient décisifs pour éviter un "No Deal". (avec Gabriela Baczynska à Bruxelles Henri-Pierre André pour le service français, édité par Sophie Louet)
Nouvelle semaine décisive pour le Brexit, "nous n'y sommes pas encore", dit Dublin
information fournie par Reuters 14/10/2019 à 11:57
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