
Les Français sont appelés aux urnes les 23 et 30 mars 2014
Les 23 et 30 mars, les Français sont appelés à élire leurs conseillers municipaux et leurs maires. Loin des excès de ces dernières années, les futurs élus de nos « chères » communes devront pour certains réfréner leurs propensions naturelles à dépenser.
La bataille des Municipales offre bien quelques duels politiques suivis de près par les médias nationaux : Anne Hidalgo contre Nathalie Kosciusko-Morizet à Paris ou Jean-Claude Gaudin contre Patrick Menucci à Marseille. Mais au-delà des affrontements politiques classiques entre les partis, les maires, qu’ils soient de droite ou de gauche, devront le plus souvent affronter une situation financière sous contrainte. C’est la Cour des comptes qui a tiré l’alarme en octobre dernier : si l’endettement des administrations locales reste peu élevé en comparaison de celui de l’Etat (9,5% de l’endettement public), il existe des facteurs de déséquilibre inquiétants, en particulier les dépenses de fonctionnement qui atteignaient, en 2012, 35% du budget des administrations locales et 50% pour les communes ! A l’instar des départements et des régions, les maires sont clairement rappelés à l’ordre par les sages de la rue Cambon.
Selon l’Institut Montaigne qui a publié en décembre une étude sur la gestion des dix plus grandes villes françaises, leurs dépenses ont ainsi progressé en moyenne plus vite que l’inflation : +28% sur la période 2002-2012 . Si les cas de surendettement sont rares, Paris (qui est aussi un département), Nice, Bordeaux et Lille se montrent particulièrement dépensières avec un budget dépassant 2000 euros par habitant. Contrairement à l’Etat, les mairies ne peuvent pourtant s’endetter pour régler leurs dépenses de fonctionnement (risque de placement sous tutelle de l’Etat) mais les mairies n’ont pas lésiné sur les grands travaux au cours de la dernière décennie.
Selon cette étude, la dette des dix plus grandes villes françaises a augmenté de 1 milliard depuis 2008 pour atteindre 7 milliards . Si ces villes consacraient la totalité de leur capacité d’autofinancement à rembourser leur dette, il faudrait 1,2 année à Strasbourg, 4 ans à Paris et Lyon et 12 ans à Marseille et Lille pour se désendetter complètement. Et l’Institut d’expliquer que les marges de manœuvre financière, qui passeraient par une hausse des impôts locaux (taxe foncière et taxe d’habitation) et un accroissement des transferts financiers de l’Etat, sont quasi-nulles. Dans un contexte de ras-le-bol fiscal, les futurs maires n’auront guère le choix que de faire des économies coûte que coûte pour contenir la hausse de l’endettement de leurs villes respectives. Après le temps de la campagne et des promesses de dépenses, viendra le temps de la gestion sous contrainte financière.
Retrouvez notre page spéciale consacrée aux Municipales 2014 : flux de dépêches, vidéos etc. pour suivre au plus près l’actualité de la campagne.
J.G
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