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Macron et Merkel relancent la bataille de la Commission européenne
information fournie par Reuters 19/06/2018 à 18:36

    * Deux propositions polémiques faites par Paris et Berlin
    * Une Commission réduite pour plus d'efficacité
    * Les listes transnationales reviennent sur le tapis

    MESEBERG, Allemagne, 19 juin (Reuters) - Emmanuel Macron et
Angela Merkel ont relancé mardi la bataille de la réduction du
nombre de commissaires européens, un chiffon rouge pour les
petits pays, et ont prôné la création de listes transnationales
pour les élections au Parlement de Strasbourg, une idée
française rejetée par les députés européens.
    Le président français et la chancelière allemande se sont
mis d'accord sur ces deux points qui ne font pourtant pas partie
des débats actuels lors de leur tête-à-tête de Meseberg
(Allemagne), où ils ont décidé de renforcer la zone euro.
    "Nous voulons nous employer à des réformes
institutionnelles, il est nécessaire de réduire le nombre de
commissaires, je partage l'idée qu'il faudra que des grands pays
renoncent à leur poste de commissaire, nous y sommes prêts,
prêts à des listes transnationales pour 2024", a déclaré Angela
Merkel lors d'une conférence de presse commune.
    La réduction du nombre de commissaires, actuellement un par
Etat membre, soit 27 après le Brexit, est une vieille
revendication des pays favorables à l'intégration, qui estiment
que la situation actuelle nuit à l'efficacité de la Commission.
    Les commissaires européens, estiment Paris et Berlin,
agissent souvent comme des représentants de leur pays d'origine
et défendent les intérêts de leurs capitales plutôt que
l'intérêt général de l'UE, malgré leur serment d'indépendance.
    Jusqu'en 2004, les "grands" pays comme la France,
l'Allemagne, l'Espagne et le Royaume-Uni, disposaient de deux
commissaires et les "petits" d'un seul.
    Après l'élargissement à dix pays en 2004, il a été décidé
que tous seraient mis sur un pied d'égalité avec un seul
représentant et les "grands" avaient plaidé pour une réduction
de la taille de l'exécutif européen qui prendrait la forme d'une
rotation, Paris et Berlin ayant même dit à l'époque être prêts à
ne pas siéger constamment à Bruxelles.
    
    BOUSCULER LES GRANDS PARTIS
    C'est cette proposition, qui avait été rejetée après un
débat homérique par les petits pays, que les deux capitales
viennent de ressusciter, ce qui risque de provoquer de nouveaux
affrontements, les traités étant révisés à l'unanimité.
    Angela Merkel et Emmanuel Macron se sont aussi prononcés en
faveur de la constitution de listes nationales pour les
élections européennes de 2024, une proposition française qui
avait pourtant été rejetée en février dernier par le Parlement
européen pour le scrutin de mai 2019.  
    Le président français avait critiqué le mode de désignation
actuel sur des listes nationales donnant trop de poids aux
partis, lors de son discours de la Sorbonne, en septembre 2017.
    "Je ne laisserai pas à ces grands partis européens le
monopole du débat sur l’Europe et les élections européennes !
Parce qu’il faut que les citoyens le refondent, par la base, par
le bas, par le vrai", avait-il déclaré.
    Les députés européens l'ont totalement contredit en
reconduisant le système des "Spitzenkandidaten", ou têtes de
listes, qui seront les candidats de leurs formations politiques
respectives, pour la présidence de la Commission européenne,
lors des élections européennes de 2019.
    Ce mécanisme avait permis à Jean-Claude Juncker d’accéder à
la présidence de la Commission européenne, en 2014, après avoir
été candidat au Parlement européen pour le Luxembourg et désigné
par le Parti populaire européen, sorti vainqueur du scrutin,
pour diriger l’administration bruxelloise.
    Les listes transnationales sont censées faire élire des
députés détachés du lien avec leur pays d'origine et encourager
l'émergence d'un mouvement centriste comme La République en
marche qui pourrait bousculer la domination traditionnelle des
conservateurs et des sociaux-démocrates à Strasbourg. 

 (Marine Pennetier, avec Yves Clarisse, édité par Arthur Connan)
 

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