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Les USA présentent le volet économique de leur plan pour le Proche-Orient
information fournie par Reuters 25/06/2019 à 19:23

 (actualisé avec ouverture de la conférence, déclarations de
Kushner)
    par Matt Spetalnick et Stephen Farrell
    MANAMA/JERUSALEM, 25 juin (Reuters) - La première phase du
plan de paix pour le Proche-Orient établi par Washington a été
lancée mardi à Bahreïn avec la présentation du volet économique
qui ambitionne d'investir 50 milliards de dollars sur dix ans
dans la région, même si les Palestiniens ont dénoncé la primauté
de l'aspect économique sur le politique et seront absents.
    Les Palestiniens ne pourront vivre dans la prospérité sans
qu'une solution politique équitable leur soit proposée, mais il
ne saurait y avoir de paix entre Israéliens et Palestiniens sans
projet économique préalable, a déclaré mardi Jared Kushner,
gendre et conseiller de Donald Trump et promoteur du projet.
    "Ce que nous avons élaboré, c'est le projet économique le
plus exhaustif jamais créé pour les Palestiniens et le
Proche-Orient", a-t-il déclaré.
    "Nous pouvons transformer cette région pour qu'elle passe de
victime des conflits passés en modèle de commerce et de progrès
partout dans le monde", a-t-il ajouté.
    "Ce que je veux dire aux Palestiniens, c'est que, malgré ce
que disent ceux qui vous ont abandonnés par le passé, le
président Trump et l'Amérique ne vous ont pas abandonnés. Cet
atelier est pour vous."
    Lors de cet "atelier", pour reprendre le terme employé par
Jared Kushner, les Etats-Unis entendent présenter des
investissements pour les territoires palestiniens, afin,
notamment d'édifier d'un "corridor" reliant la Cisjordanie à la
bande de Gaza.   
    Aucun représentant de l'Organisation de libération de la
Palestine (OLP) ou de l'Autorité palestinienne n'a pris part à
la conférence de Manama, les Palestiniens refusant tout dialogue
avec l'administration Trump depuis que le président américain a
reconnu Jérusalem comme capitale d'Israël en décembre 2017.
    La Maison blanche a dit avoir renoncé à inviter une
délégation gouvernementale israélienne en raison de l'absence de
représentants de l'Autorité palestinienne.
    L'attitude de l'Arabie saoudite et des pays du Golfe sera
observée de près, notamment leur volonté d'effectuer ou non des
dons pour un projet qui suscite le rejet ou l'exaspération dans
le monde arabe. 
    Ryad, qui tient à ménager Washington, a assuré à ses alliés
arabes qu'il n'approuverait rien qui puisse nuire aux
revendications fondamentales des Palestiniens.
    Si la conférence se concentre sur l'aspect économique, les
pays du Golfe espèrent qu'elle servira aussi à mettre en exergue
une solidarité avec les Etats-Unis pour la ligne dure que
ceux-ci ont adoptée à l'égard de l'Iran, a dit un diplomate de
haut rang d'un pays arabe.
    
    "COURAGE"
    Plus de la moitié des 50 milliards de dollars
d'investissements espérés par l'administration américaine
seraient dépensés dans les territoires palestiniens, le reste
dans la région - en Egypte, au Liban et en Jordanie. Certains
projets verraient le jour au Sinaï, où ils pourraient profiter
aux Palestiniens dans l'enclave de Gaza.
    Le corridor de transport entre l'enclave côtière et la
Cisjordanie coûterait à elle seule 5 milliards de dollars. Le
plan propose également d'engager près d'un milliard de dollars
pour bâtir un secteur touristique palestinien, une idée à
première vue incongrue étant donné l'insécurité dans la région
et les fréquentes flambées de violence entre forces israéliennes
et groupes armés palestiniens.
    Washington espère que les riches pétromonarchies du Golfe ou
des investisseurs privés financeront l'essentiel de la facture,
a déclaré Jared Kushner.
    Dans deux entretiens accordés à Reuters, le gendre de Donald
Trump a ajouté qu'il considérait son projet comme capable de
changer la donne au Proche-Orient, contrairement à l'avis de
nombreux experts de la région. 
    "Je ris quand ils attaquent ce plan en tant qu'accord du
siècle. Ce sera l'occasion du siècle s'ils ont le courage de la
saisir", a-t-il assuré.
    Agé de 38 ans, Jared Kushner est issu comme son beau-père du
milieu des promoteurs immobiliers new-yorkais et semble traiter
le processus de paix au Proche-Orient comme une simple
transaction, observent analystes et anciens responsables de
l'administration.
    De sérieux doutes subsistent sur la capacité du plan à
attirer les investisseurs tant qu'aucune solution politique ne
sera en vue dans le conflit israélo-palestinien.
    
    "NOUS VERRONS BIEN" SI L'ARGENT ARRIVE
    Les responsables palestiniens rejettent l'approche
américaine dans son ensemble qu'ils jugent trop biaisée en
faveur d'Israël et soupçonnent l'administration Trump de vouloir
les priver d'un Etat pleinement souverain.
    L'absence de proposition politique, que Washington promet
pour une deuxième phase d'ici l'automne, est non seulement
déplorée aussi par l'ensemble des pays arabes avec lesquels
Israël cherche à normaliser ses relations. 
    S'exprimant dans un entretien à la chaîne Al Jazeera qui
sera diffusé ce mardi, Kushner a livré un rare aperçu de ce que
pourrait être le volet politique du projet. Il a confié qu'un
accord sortirait du cadre de l'initiative de paix arabe de 2002.
    Un potentiel accord se situerait "entre l'initiative de paix
arabe et la position israélienne", a-t-il dit. 
    L'initiative de paix arabe, proposée par l'Arabie saoudite
et adoptée en 2002 au sommet arabe de Beyrouth, prévoit que les
pays arabes normaliseraient leurs relations avec Israël s'il se
retirait de tous les territoires occupés en 1967 et si une
solution équitable était trouvée au problème des réfugiés
palestiniens chassés de leurs foyers lors du conflit de 1948.
    Des responsables américains au fait du dossier ont indiqué
que Kushner a renoncé à la solution à deux Etats, qui prévoit la
création d'un Etat palestinien indépendant en Cisjordanie, à
Jérusalem-Est et dans la bande de Gaza. Les Nations unies et de
nombreux pays sont favorables à cette solution.  
    En Israël, Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, proche de
Donald Trump, a promis dimanche d'examiner le plan Kushner de
manière "juste et ouverte".
    Quelques hommes d'affaires israéliens sont attendus à
Manama, de même que, selon Kushner, des hommes d'affaires
palestiniens qu'il a refusé de nommer.
    "L'argent est important. L'économie est importante, mais la
politique l'est plus encore", a déclaré dimanche Mahmoud Abbas,
président de l'Autorité palestinienne.
    "Nous saluons tous ceux qui souhaitent nous aider, que ce
soit à Manama ou ailleurs. Mais, pour le moment, nous rejetons
l'accord du siècle", a-t-il poursuivi, reprenant les termes
utilisés par Donald Trump. 
    "Nous verrons bien si quelqu'un vit assez longtemps pour
voir venir ces 50 ou 60 milliards de dollars", a ajouté Abbas.

 (avec Nidal Al Mughrabi à Gaza et Rami Ayyub à Ramallah; Jean
Terzian, Jean-Stéphane Brosse et Jean-Philippe Lefief pour le
service français)
 

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