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Les tensions commerciales laisseront des traces durables-Aurel BGC
information fournie par Reuters 15/03/2019 à 16:35

    PARIS, 15 mars (Reuters) - Les tensions commerciales ont un
impact particulièrement sensible sur le secteur industriel et
même si un accord entre la Chine et les Etats-Unis serait un
élément positif en soi, le conflit en lui-même laissera des
traces durables, estime Aurel BGC.
    Amorcé en mars 2018, le conflit a fini par conduire les deux
parties à s'asseoir à la table des négociations mais les
discussions se prolongent et la rencontre prévue initialement
d'ici la fin du mois entre les présidents Donald Trump et Xi
Jinping, semble devoir attendre quelques semaines
supplémentaires.  
    Les Etats-Unis entendent obtenir de la Chine l'engagement de
mettre fin à des pratiques telles que les transferts forcés de
technologie ou ce qu'ils jugent être des infractions au droit de
la propriété intellectuelle, mais les négociations durent
maintenant depuis des mois sans résultat concret à ce jour.
    "Il ressort des enquêtes IHS Markit que les perspectives
d'activité négatives résultent essentiellement des craintes sur
le commerce international, plus que d'autres sources
d'incertitudes économiques", observe Aurel BGC dans son point
mensuel de mars. 
    Selon ces enquêtes, le secteur manufacturier de la zone euro
a subi en février sa première contraction depuis plus de cinq
ans, pénalisé par les tensions commerciales, le ralentissement
de la croissance mondiale et la sortie prochaine du Royaume-Uni
de l'Union européenne.    
    Cette mauvaise passe n'a été qu'en partie compensée par le
dynamisme du secteur des services, moins dépendant des échanges
commerciaux, suivant ces mêmes enquêtes.  
    
    L'IMPACT DES TWEETS DE TRUMP
    Pour Aurel BGC, des facteurs "plus domestiques" peuvent
peser sur les économies mais "les risques économiques semblent
se concentrer sur le commerce extérieur".
    L'intermédiaire met en avant l'indicateur des perspectives
du commerce mondial de l'Organisation mondiale du commerce
(OMC), revenu en janvier à son plus bas niveau depuis mars 2010
à 96,3. En dessous de 100, cet indice atteste d'une croissance
du commerce international en deçà de son potentiel.
    Les plus fortes baisses par rapport à la tendance touchent 
l'exportation, le fret aérien international, l'automobile,
l'électronique et les matières premières agricoles, "frôlant ou
enfonçant de précédents planchers depuis la crise financière".
    "Cela confirme que les tweets de Trump ont un impact assez
sensible", a déclaré Christian Parisot, directeur de la
recherche et chef économiste d'Aurel BGC lors d'une présentation
à la presse.
    Ce ralentissement économique mondial est donc très concentré
sur l'industrie et à l'intérieur de ce secteur, les segments qui
souffrent le plus sont les biens intermédiaires et les biens
d'investissement.
    
    UN "CHOC INDUSTRIEL"
    Aurel BGC note aussi que l'indice JP Morgan Global
Manufacturing PMI a encore baissé en février, à 50,6 contre 50,8
en janvier, au plus bas depuis juin 2016, plombé surtout par les
contre-performances des biens intermédiaires.
    "Ce contexte laissera des traces et entraînera peut-être des
changements plus durables dans le comportement des chefs
d'entreprise", observe Christian Parisot. 
    "Même s'il y a un accord commercial, ça ne rebondira pas
forcément immédiatement et ça laissera des traces en termes de
profitabilité sur le secteur industriel, d'autant plus que Trump
s'échauffe à présent pour s'en prendre à l'Europe", a-t-il
ajouté, faisant référence notamment aux menaces qui planent sur
les importations d'automobiles européennes aux Etats-Unis.
    Le ralentissement économique induit par les conflits
commerciaux est en définitive "un choc pour les chefs
d'entreprise, un choc qui explique que les marchés se focalisent
sur Trump et Xi Jinping", a poursuivi Christian Parisot.
    Le segment des biens de consommation parvient en revanche à
tirer son épingle du jeu et c'est pourquoi "la bonne surprise
pourrait venir de la consommation intérieure", a-t-il ajouté.
    Il y a donc lieu de penser que "la situation s'améliorera
dans le courant de l'année avec une baisse de l'incertitude"
tant dans le dossier commercial que dans celui du Brexit, note
Jean-Louis Mourier, économiste d'Aurel BGC.
    "Si l'on s'attache aux seuls facteurs économiques, le
tassement de la croissance mondiale devrait être ponctuel et les
perspectives économiques seraient plus favorables pour le second
semestre 2018", estime donc Aurel BGC. Toutefois, "le 'choc
industriel' pourrait être plus durable que l'anticipent
aujourd'hui les marchés". 

 (Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc
Angrand)
 

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