par Olivia Oran et Heather Somerville
NEW YORK/SAN FRANCISCO, 25 novembre (Reuters) - Trois
employés de rang intermédiaire de Goldman Sachs GS.N à San
Francisco ont quitté la banque d'investissement pour rejoindre
Uber Technologies UBER.UL ces derniers mois, a-t-on appris de
plusieurs sources informées de ces changements, qui illustrent
une tendance de fond profitant aux start-ups de la Silicon
Valley au détriment des banques de Wall Street.
Uber, spécialiste des véhicules de tourisme avec chauffeur,
a déjà débauché par le passé des responsables de la branche
consacrée aux entreprises technologiques chez Goldman Sachs,
dont son directeur financier Gautam Gupta ou la responsable du
développement Cameron Poetzscher.
Ce genre de recrues permet de développer la stratégie de
l'entreprise et de gérer les transactions financières telles que
les levées de capitaux, dont elles pouvaient précédemment
s'occuper en tant que banquiers quand elles étaient de l'autre
côté de la barrière.
Uber est en pleine expansion et compte désormais environ
5.000 employés contre seulement 550 début 2014.
Actuellement valorisée environ 51 milliards de dollars (48
milliards d'euros), l'entreprise a évoqué en août une
introduction en Bourse dans un délai de 18 à 24 mois. Elle a
déjà levé 7,4 milliards de dollars de capitaux lors de plusieurs
tours de table avec des investisseurs et elle est la plus grande
"licorne (unicorn)", le terme désignant les start-ups valorisées
au moins un milliard de dollars et non cotées en Bourse.
Plus généralement, les données manquent pour évaluer
précisément un éventuel exode des banques vers les entreprises
des nouvelles technologies. Certains cas semblent toutefois
emblématiques, comme le passage de Ruth Porat, la directrice
financière de Morgan Stanley MS.N , chez Alphabet GOOGL.O , la
holding de Google, ou le départ de Michael Evans, ancien
vice-président et responsable de l'Asie chez Goldman, devenu
président du géant chinois du commerce en ligne Alibaba
BABA.N .
Au-delà du cadre de vie et de l'ambiance de travail, si les
banquiers acceptent des baisses de salaires pour rejoindre la
Silicon Valley, c'est qu'ils se laissent séduire par la
perspective de rejoindre des entreprises en forte croissance
offrant la promesse de rémunérations en actions ou en
stock-options susceptibles de largement compenser à terme la
perte de revenus initiale.
L'attrait peut même se faire ressentir dès l'entrée sur le
marché du travail.
Ainsi, d'après la Harvard Business School, 20% de ses
diplômés de la promotion 2015 sont partis vers des entreprises
technologiques. Ils n'étaient que 11% en 2011.
(Bertrand Boucey pour le service français, édité par Benoît Van
Overstraeten)
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