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Les portefeuilles de Roland Laskine : le « game changer » est réel, mais le doute est inhérent à la vie boursière
information fournie par OBJECTIF RENDEMENT10/11/2023 à 11:23

(Crédits photo : Adobe Stock -  )

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Le 10 novembre 2023

La détente des taux d'intérêt a conduit à un changement de comportement des marchés. Elle a permis de rompre avec les trois mois de baisse quasi continue que nous avons connus de la fin juillet à la dernière semaine d'octobre. Depuis le point bas du 27 octobre, date à partir de laquelle les investisseurs ont misé à raison sur un maintien en l'état des taux directeurs de la Réserve Fédérale américaine, Wall Street a enchaîné sept séances de hausses consécutives. Ceci en fait la meilleure série haussière depuis deux ans. Les indices européens ont réagi plus modérément, pour la simple raison que la décision de la Banque Centrale Européenne de laisser ses taux directeurs inchangés a été inspirée par une inquiétante multiplication des signes de récession dans la zone euro, ce qui n'est pas le cas outre-Atlantique. Depuis la fin octobre, l'indice CAC 40 a malgré tout regagné à la clôture de jeudi près de 5%. L'EuroStoxx 50, a réalisé le même parcours.

Laskine

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Le « game changer » dont nous parlions la semaine dernière est réel. La menace permanente de nouveaux resserrements monétaires de la part des instituts monétaires ne permettait pas de réunir les conditions nécessaires à un épanouissement haussier des actions. Avec des taux d'intérêt sur les placements à sans risque qui atteignaient les 5% pour le 10 ans aux Etats-Unis et 3,6% sur les emprunts français, la tentation était forte de se replier sur les placements obligataires. La décrue intervenue depuis la semaine dernière, en direction des 4,5% pour les Fed Funds américain et des 3,2% pour l'équivalent français a fait retomber la pression. Même si Jerome Powell, le président de la Fed, est venu calmer l'enthousiasme des investisseurs en déclarant ce jeudi que l'institution d'émission américain « n'hésiterait pas à relever encore les taux si nécessaire », les acteurs du marché parient toujours sur un maintien du statu quo pour le mois de décembre. Les anticipations évoluent même vers des attentes de réduction des taux directeurs aux Etats-Unis, avec 50% des intervenants prêts à miser sur une baisse de 25 points de base dès le mois de mai prochain.

Le changement de ton est conforté par les bons résultats publiés par la plupart des entreprises au titre du troisième trimestre. Selon les dernières statistiques établies par la société Facset, 82% des sociétés de l'indice S&P500 ont fait état de résultats par action supérieurs aux attentes. En Europe, les publications sont moins avancées, mais les données collectées par la société LSEG montrent que parmi les sociétés de l'indice Stoxx600 ayant déjà communiqué leurs performances trimestrielles, 55,3% d'entre elles ont dépassé les attentes. C'est moins qu'aux Etats-Unis, mais plus que le scénario initial.

Laskine

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Les prises des positions auxquelles nous avons procédées la semaine dernière nous ont permis de profiter du redressement, mais avec des succès très différents selon nos portefeuilles. Sur les trois derniers mois de baisse des marchés, nos deux sélections d'ETF Monde et de fonds ISR parviennent à enregistrer une performance positive (respectivement +0,95% et 0,47%), alors que l'indice CAC 40 cède 4,3% et la référence européenne l'EuroStoxx50 3,53%. Le portefeuille Défensif, toujours plombé par l'effondrement du cours d'Euroapi et de Sanofi, affiche un recul de 6%. Le renforcement des lignes Hermès International, LVMH, L'Oréal et Air Liquide réalisé jeudi dernier, ainsi que les entrées de Bouygues et Pernod Ricard, nous donnent pleine satisfaction. Nous guettons un rebond d'Euroapi pour liquider le reste de la position, mais celui tarde à venir. S'agissant du portefeuille Offensif, le bilan de nos acquisitions est plus contrasté : les achats effectués la semaine dernière sur Téléperformance, Unibail-Rodamco-Westfield, Saint-Gobain et Getlink sont gagnants, mais ceux réalisés sur ArcelorMittal, Capgemini, Eiffage et Imerys n'ont toujours pas décollé. Toutes les positions sont pour l'instant maintenues.

Notre stratégie d'ici à la fin de l'année : la vie boursière n'est pas un long fleuve tranquille. Impossible de se reposer sur ses acquis ! A peine une bonne nouvelle est-elle annoncée que le doute s'empare du marché sur sa capacité à tenir la trajectoire que le plus grand nombre avait envisagée. Le mois de novembre a démarré sur des décisions fortes de la part des banques américaine et européenne, mais il serait puéril de penser que l'inflation rentrera sagement dans les clous (c'est-à-dire en direction des 2% conformément aux souhaits de nos grands argentiers). La marche sera longue et difficile, avant que la pression sur les prix retombe définitivement. Même si tous les indicateurs vont dans le sens d'une détente, personne n'empêchera des analystes financiers de mettre en exergue la menace d'un ralentissement de la croissance, voire d'une récession, qui ne sont autre que des maux nécessaires pour vaincre l'inflation. Dès lors, c'est la question d'un risque de dégradation des résultats des entreprises que sera immanquablement mise en avant. Le doute étant inhérent à la Bourse, l'investisseur est en permanence condamné à évoluer dans un monde incertain. Le jeu est ainsi fait, il faut en accepter les règles ! Notre conviction maintes fois répétée était que tant que les taux d'intérêt resteraient orientés à la hausse, il ne serait pas possible de franchement revenir à l'achat sur les actions. Maintenant que le mouvement est enclenché, nous n'avons aucune raison de maintenir une allocation d'actifs ultra-prudente. Les achats récents et les renforcements de positons auxquels nous procédés vont dans le sens de la tendance, notre stratégie va donc consister à utiliser nos liquidités (entre un quart et un tiers des positions dans nos différents portefeuilles) pour accompagner le rebond si celui-ci se poursuit dans les semaines à venir. Si ce n'est pas le cas, les liquidités seront maintenues et serviront d'amortisseur. Compte tenu des faibles perspectives de croissance dans le monde - surtout dans la zone euro - notre sentiment est que les valeurs croissance, notamment celles appartenant au secteur de la technologie, devraient continuer de surperformer le marché. C'est en tout cas ce qui semble se dessiner à Wall Street.

Bonne lecture et bon week-end à tous,

Roland Laskine

3 commentaires

  • 22 novembre17:33

    Un grand laïus complètement creux qui dit l'inverse et son contraire ...
    M. Laskine , merci de nous épargner cette prose sans odeur et sans saveur


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