BEYROUTH, 4 mai (Reuters) - Les bombardements de l'armée syrienne et des forces russes qui la soutiennent ont repris samedi dans le dernier secteur du nord-ouest du pays aux mains des rebelles, rapportent des témoins. Les positions visées pour la cinquième journée consécutive se trouvent dans la "zone de désescalade" instaurée en septembre en vertu d'un accord russo-turc qui a permis d'éviter une offensive en règle lourde de menaces pour les trois millions de civils qui y vivent. Selon un porte-parole du Front de libération national (FLN), mouvement rebelle soutenu par la Turquie, les forces gouvernementales ont été repoussées dans la région de Qalaat al Madiq. L'agence de presse officielle Sana annonce quant à elle que l'armée a détruit samedi des positions djihadistes dans le sud de la province d'Idlib et le nord de celle d'Hama, en réponse à ce qu'elle appelle des violations répétées de l'"accord de désescalade". Le coordinateur humanitaire des Nations unies dans la région assure, lui, que des écoles, des centres de santé et des zones résidentielles ont été touchés. Il accuse les forces gouvernementales de procéder à des bombardements sans précédent depuis au moins 15 mois, notamment à l'aide de barils d'explosifs largués par hélicoptère. Après une accalmie nocturne, les largages se sont encore intensifiés samedi, a déploré Ahmad al Dbis, membre de l'Union des organisations de soins et de secours médicaux (UOSSM), une ONG dont le siège se trouve aux Etats-Unis. Une cinquantaine de personnes ont, selon lui, été tuées ces derniers jours. La Défense civile syrienne, active dans les zones contrôlées par les rebelles, fait état d'une trentaine de morts et l'Observatoire syrien des droits de l'homme en signale 67. D'après Mustafa al Hadj Youssef, directeur de la Défense civile à Idlib, les bombardements ont fait 130.000 déplacés. L'accord russo-turc prévoyait la création d'une zone démilitarisée dans le sud de la province d'Idlib et le départ des djihadistes qui s'y trouvent, mais Moscou estime qu'il n'a pas été respecté. Tahrir al Cham, mouvement islamiste issu du Front Nosra, ancienne branche locale d'Al Qaïda, est la force dominante de la région, mais d'autres groupes rebelles ralliés au FLN y sont toujours présents. (Tom Perry avec Suleiman al-Khalidi à Amman et Khalil Ashawi en Turquie, Jean-Philippe Lefief pour le service français)
Les bombardements s'intensifient dans le dernier bastion rebelle de Syrie
information fournie par Reuters 04/05/2019 à 16:39
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