(Actualisé avec les CDS de Deutsche Bank, cours actualisés) 
    LONDRES/PARIS, 11 février (Reuters) - Les valeurs bancaires 
européennes rechutent lourdement jeudi en Bourse, effaçant la 
totalité du rebond amorcé la veille, en raisons des craintes 
persistantes de dégradation de leur rentabilité et de leur 
solvabilité face à la détérioration des perspectives de 
croissance.  
    L'indice Stoxx  .SX7P  du secteur perd 5,6% et il a touché 
son plus bas niveau depuis août 2012.  
    Les résultats inférieurs aux attentes de la Société générale 
 SOGN.PA , qui n'a en outre pas confirmé son objectif de 
rentabilité des fonds propres pour 2016, sont venus s'ajouter à 
un contexte général déjà très défavorable.   
    L'action de la banque française chute de 12%. 
    Credit Suisse  CSGN.VX , en repli de 7,4%, a quant à elle 
inscrit un plus bas de 25 ans. La valeur boursière de la 
deuxième banque helvétique a été divisée par deux depuis 
octobre.  
    Au total, la capitalisation cumulée des banques européennes 
a fondu de près de 400 milliards de dollars (354 milliards 
d'euros) depuis la fin de l'année dernière.  
    Le mouvement de défiance des investisseurs vis-à-vis du 
secteur, limité début janvier aux valeurs italiennes, s'est peu 
à peu propagé à l'ensemble du compartiment, y compris à des 
poids lourds comme Credit Suisse ou Deutsche Bank  DBKGn.DE , en 
raison des craintes sur leurs marges et sur leur exposition au 
secteur de l'énergie, dont la qualité de crédit se détériore 
rapidement. 
    A Francfort, Deutsche Bank, déjà chahutée lundi et mardi 
avant de rebondir mercredi, abandonne près de 8%. Le coût 
d'assurance à cinq ans de l'exposition à la dette subordonnée de 
la banque via des CDS a atteint ce jeudi un niveau record de 540 
points de base. Le CDS à cinq ans sur la dette senior a atteint 
275 pdb, au plus haut depuis 2011, selon des données Markiet.  
     
    LE REBOND DE DEUTSCHE BANK EFFACÉ 
    "Le risque de crédit pesant sur les valeurs bancaires à 
cause du pétrole ne faisant qu'augmenter, le sentiment 
d'aversion au risque sur les marchés progresse en raison de la 
crainte d'un risque systémique imminent à l'instar de celui 
causé par la faillite de Lehman Brothers en 2008", explique 
Sylvain Loganadin, analyste de FXCM.  
    "Deutsche Bank pourrait devenir le Lehman Brothers européen 
en cas de faillite et pourrait être l'épicentre de la prochaine 
crise économique à venir", ajoute-t-il.  
    A Londres, HSBC  HSBA.L  et Standard Chartered  STAN.L  
abandonnent respectivement 4,2% et 5,1% tandis que l'indice des 
banques britanniques  .FTNMX8350  recule de 4,1%, au plus bas 
depuis 2009. Les deux groupes, très présents en Asie, sont 
pénalisés par le recul de près de 4% de la Bourse de Hong Kong 
sur la journée  .HSI .  
    En Suède, Svenska Handelsbanken  SHBa.ST , Swedbank 
 SWEDa.ST  et Nordea Bank  NDA.ST  décrochent de 3,4% à 4,3%  
après la décision de la Riksbank, la banque centrale suédoise, 
d'abaisser son taux directeur de 15 points de base, à -0,50%. 
  
    Les taux négatifs pratiqués désormais par plusieurs des 
grandes banques centrales pèsent sur la rentabilité des 
établissements de crédit.  
    A Athènes, la chute des valeurs bancaires, très volatiles, 
atteint 16%  .FTATBNK .  
    Les inquiétudes des investisseurs sur le secteur se 
manifeste aussi par une hausse des "credit default swaps" (CDS), 
des instruments dérivés utilisés comme assurance contre un 
risque de défaut d'un émetteur: l'indice ITraxx Senior 
Financials  ITEFA5Y=TE  bondit de 34,1%. 
    Dans ce contexte très nerveux, Natixis  CNAT.PA  se 
distingue avec un gain de 6,6% au lendemain de l'annonce de 
résultats et d'un dividende meilleurs qu'attendu.   
     
 
 (Atul Prakash, avec Alexandre Boksenbaum-Granier à Paris,; Marc 
Angrand pour le service français)