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Le Sénat acquitte Trump et tourne la page de "l'impeachment"
information fournie par Reuters 05/02/2020 à 23:22

    * Le président est jugé non coupable d'abus de pouvoir et
d'entrave au Congrès
    * L'arithmétique parlementaire protègeait Donald Trump
    * Mitt Romney, seul républicain à voter pour la destitution
    * La procédure lancée par les démocrates a creusé les
divisions

 (Actualisé après le vote, citations)
    par Susan Cornwell et David Morgan
    WASHINGTON, 5 février (Reuters) - Le procès en destitution
de Donald Trump s'est achevé sans surprise mercredi au Sénat par
l'acquittement du président des Etats-Unis, jugé depuis le mois
dernier pour abus de pouvoir et entrave à l'action du Congrès. 
    La chambre haute a jugé le président non coupable d'abus de
pouvoir par 52 voix contre 48, soit le reflet quasi fidèle du
rapport de forces entre la majorité républicaine et la minorité
démocrate, Mitt Romney étant le seul républicain à se ranger du
côté des démocrates. Elle a ensuite jugé le président non
coupable d'entrave aux travaux du Congrès par 53 voix contre 47,
Romney rejoignant son camp. 
    Donald Trump était le troisième président des Etats-Unis à
faire l'objet d'un procès en destitution après Andrew Johnson en
1868 et Bill Clinton en 1998, tous deux ayant eux aussi été
acquittés. Mis en cause dans le scandale du Watergate, Richard
Nixon avait démissionné en 1974 avant un vote de la Chambre des
représentants sur son éventuelle destitution. 
    Mercredi, les sénateurs ont voté tour à tour, sous les yeux
du président de la Cour suprême John Roberts, qui dirigeait le
procès ouvert le 16 janvier dernier devant le Sénat transformé
pour l'occasion en tribunal. 
    Ce vote met fin à une procédure initiée cet automne par les
démocrates, majoritaires à la Chambre des démocrates, et
concrétisée par la mise en accusation formelle du président
américain le 18 décembre dernier en séance plénière. 
    Donald Trump était accusé d'avoir fait pression sur son
homologue ukrainien Volodimir Zelenski et conditionné le
déblocage d'une aide militaire à l'ouverture par les autorités
ukrainiennes d'enquêtes contre Joe Biden, son possible
adversaire démocrate à l'élection présidentielle de novembre.
    L'acte d'accusation dressé par les démocrates lui reprochait
en outre d'avoir fait obstacle à l'action du Congrès lors des
enquêtes qui ont suivi devant différentes commissions de la
Chambre des représentants en bloquant la transmission de
documents et les témoignages de ses principaux conseillers, dont
John Bolton, son ex-conseiller à la sécurité nationale.
    
    ROMNEY ISOLÉ
    L'arithmétique du Sénat ne laissait aucun doute sur l'issue
du procès puisque l'accusation devait réunir une majorité des
deux tiers, soit 67 voix, pour obtenir la destitution du 45e
président des Etats-Unis, mais que seul Mitt Romney, parmi les
53 sénateurs républicains, avait annoncé qu'il sanctionnerait le
président en exercice. 
    Romney, ancien candidat à la présidentielle de 2012, a
justifié sa décision en jugeant Donald Trump coupable d'un
"épouvantable abus de la confiance publique". 
    "Ce qu'il a fait n'était pas 'parfait'," a-t-il dit,
allusion à l'expression employée par Donald Trump pour décrire
sa conversation avec le président Zelenski. "Non, c'était une
grossière attaque contre nos droits électoraux, notre sécurité
nationale et nos valeurs fondamentales."
    Les échanges acrimonieux qui se sont multipliés au Sénat
depuis l'ouverture du procès ont illustré la polarisation
extrême de la classe politique et de la société américaines,
exacerbée par le contexte d'une année électorale au terme de
laquelle les démocrates espèrent prendre leur revanche sur Trump
et le priver d'un second mandat à la Maison blanche.
    Trump et les siens ont affirmé que les démocrates,
incapables de digérer la défaite d'Hillary Clinton en novembre
2016, se sont comportés en "putschistes" soucieux de mener à
terme leur "chasse aux sorcières" que le président américain
dénonce sans répit depuis son entrée en fonction.
    Les démocrates, dont une partie était à l'origine réticente
à lancer une procédure d'"impeachment" a priori vouée à l'échec,
ont jugé eux que la gravité des faits imputés à Trump était
telle que s'abstenir aurait constitué une indignité.
    Ces tensions ont trouvé leur prolongement mardi soir lors du
traditionnel discours annuel sur l'état de l'Union prononcé par
le président devant le Congrès réuni à la Chambre des
représentants. Donald Trump a évité de serrer la main de Nancy
Pelosi, la présidente démocrate de la Chambre, qui a déchiré la
copie du discours qu'il lui avait remise.  
    
    PUTSCHISTES VS DICTATEUR
    Intervenant à la veille du vote au Sénat, le chef de la
majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a exhorté la
chambre haute à voter l'acquittement pour faire tomber la
"fièvre clanique" et éviter que "l'abus de pouvoir commis par la
Chambre des représentants" ne vienne détruire les institutions
et mettre à bas l'oeuvre des Pères fondateurs des Etats-Unis.
    En retour, Edward Markey, sénateur démocrate du
Massachusetts, a prévenu que si les républicains l'acquittaient,
"une majorité dans cette assemblée aurait fait du président
Trump un dictateur".
    Dans une interview accordée au New York Times, Nancy Pelosi
estime que même si le Sénat acquitte Trump, les démocrates
auront réussi à démasquer ses agissements qui, dit-elle, le
rendent inaptes à la charge présidentielle et donc à une
réélection dans neuf mois.
    Le procès devrait se poursuivre, hors de l'enceinte du
Sénat, sur les estrades et lors des débats de la campagne
électorale.
    Le président des Etats-Unis a promis de s'exprimer
publiquement sur le sujet jeudi à la mi-journée (17h00 GMT).
    "Le président Trump a été totalement innocenté et il est
temps de s'occuper à nouveau du peuple américain", a déclaré le
directeur de campagne de Donald Trump, Brad Parscale, dans un
communiqué. 
    Le procès ne semble guère avoir modifié la perception qu'ont
les Américains de leur président. Selon un sondage Reuters/Ipsos
effectué lundi et mardi, 42% des Américains sont satisfaits de
son action alors que 54% la désapprouvent. Ils étaient
respectivement 43% et 53% en septembre dernier, avant le
lancement de la procédure d'impeachment. 

 (Susan Cornwell, David Morgan et Richard Cowan
version française Henri-Pierre André et Jean-Stéphane Brosse)
 

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