YAOUNDE, 7 octobre (Reuters) - Le président sortant Paul Biya, au pouvoir depuis 36 ans, est le grand favori de l'élection présidentielle organisée dimanche au Cameroun et devrait obtenir un nouveau mandat de sept ans. Plusieurs partis d'opposition se sont alliés afin de tenter de profiter du mécontentement d'une partie des 24 millions d'habitants, dont nombre d'entre eux vivent dans une précarité extrême et accusent Biya de diriger le pays comme s'il s'agissait d'un fief personnel. Mais les chances de l'opposition, incarnée en premier lieu par le candidat du Front social-démocrate Joshua Osih, sont minces au regard de l'histoire du pays. En 2011, Paul Biya a été élu avec 78% des suffrages, une élection que Washington a qualifiée de "faussée". "Il y a de nombreux problèmes. Nous n'avons pas de routes, pas d'hôpitaux. Nous sommes pauvres. Biya doit s'en aller", a déclaré Emmanuel Bassong, homme d'affaires âgé de 31 ans, lors d'un meeting de l'opposition samedi dans la capitale Yaoundé. Le Cameroun connaît des violences en raison du soulèvement de séparatistes anglophones dans le sud-ouest du pays, qui protestent depuis un an contre la marginalisation dont ils se disent victimes de la part du gouvernement du président Biya, très majoritairement composé de francophones. En octobre 2017, les séparatistes ont proclamé l'indépendance d'un Etat baptisé "Ambazonie", déclenchant une riposte de l'armée camerounaise. Cette crise est la plus importante que Paul Biya, âgé de 85 ans, a eu à gérer depuis son arrivée au pouvoir. Les séparatistes ont annoncé qu'ils empêcheraient la tenue du scrutin dans les régions anglophones, où vivent 5 millions de personnes, soit un cinquième de la population. Des habitants de la région ont confié à Reuters qu'ils n'iraient pas voter à cause de l'insécurité. A Yaoundé, des milliers d'affiches à la gloire de Paul Biya ornent les rues et les grands immeubles d'affaires, soulignant le soutien dont bénéficie le président sortant. "Il n'y a pas le moindre doute sur la victoire, la partie est déjà gagnée", a déclaré samedi le porte-parole du gouvernement à propos du risque de voir l'opposition battre Biya. Issa Tchiroma Bakary a ajouté que les séparatistes "rêvaient" s'ils pensaient pouvoir empêcher la tenue du scrutin. (Edward McAllister; Jean Terzian pour le service français)
Le président camerounais Paul Biya brigue un nouveau mandat
information fournie par Reuters 07/10/2018 à 04:51
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