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Le dernier pari de May en échec, les appels à sa démission se multiplient
information fournie par Reuters23/05/2019 à 01:14

    * May fera campagne jeudi, une décision sera prise vendredi
    * Conservateurs et travaillistes rejettent sa dernière
proposition
    * Les appels à une démission de May se multiplient
    * Trois ans après le référendum sur le Brexit, les
Britanniques
vont devoir élire jeudi leurs députés européens
    * Le scrutin devrait tourner au désastre pour le parti Tory

 (Ajoute Rees-Mogg, Telegraph §4-15)
    par William James et Kylie MacLellan
    LONDRES, 23 mai (Reuters) - L'ultime pari de Theresa May sur
le Brexit a échoué au Royaume-Uni, où des élus de son propre
Parti conservateur ont rejeté ses propositions et l'appellent
mercredi à quitter la tête du gouvernement.
    Selon un parlementaire conservateur, la dirigeante ne
démissionnera pas dès ce mercredi et elle fera campagne jeudi
pour les élections européennes.
    Elle rencontrera vendredi le chef du Comité 1922, qui réunit
l'ensemble des députés conservateurs à l'exception de ceux qui
siègent au gouvernement, et c'est alors qu'une décision sera
prise, a encore déclaré ce parlementaire.
    D'après un responsable éditorial du Telegraph, le chef du
Comité 1922 attend de Theresa May qu'elle annonce lors de la
réunion de vendredi qu'elle démissionnera d'ici au 10 juin.
    La Première ministre britannique, qui a échoué par trois
fois depuis la mi-janvier à faire adopter l'accord de retrait
négocié avec les Européens, a abattu mardi sa dernière carte,
optant pour des relations commerciales plus étroites avec
l'Union européenne et proposant de voter sur l'opportunité d'un
second référendum pour faire adopter son projet de loi sur
l'accord de retrait (WAB).  
    Mais son plan a fait long feu dans les rangs de l'opposition
travailliste, avec lequel May a tenté vainement de négocier un
compromis pendant six semaines, comme dans son propre Parti
conservateur.
    "Il reste une dernière chance de sortir (de l'UE) de manière
ordonnée. Mais le moment est venu pour la Première ministre
Theresa May de partir. Et sans délai", écrit Tom Tugendhat,
président conservateur de la commission des Affaires étrangères
à la Chambre des communes, dans une tribune parue dans le
Financial Times.
    "Elle doit annoncer sa démission après les élections
européennes de jeudi", ajoute-t-il, ce scrutin européen auquel
les Britanniques n'auraient jamais dû prendre part et qui risque
de tourner au désastre pour le parti Tory.
    Cette défiance s'est encore illustrée avec la démission,
mercredi, d'Andrea Leadsom, ministre chargée des Relations avec
le Parlement.  
    Dans un sondage YouGov paru mercredi, le Parti conservateur
émerge seulement à la cinquième place, avec 7% des intentions de
vote (contre 23% aux précédentes élections européennes, en
2014).
    Exploitant la colère, l'impatience et le sentiment de
trahison de l'électorat "brexiter", Nigel Farage, figure de
proue du référendum de 2016, fait largement la course en tête
avec son Parti du Brexit, lancé le mois dernier seulement, mais
crédité de 37% des intentions de vote.
    Le Parti travailliste paie également ses divisions sur le
Brexit: avec 13% des intentions de vote (contre 25% en 2014), il
est distancé par les Libéraux Démocrates (19%) et talonné par
les écologistes du Green Party (12%), deux partis favorables au
maintien dans l'UE.
    
    "ELLE DOIT PARTIR"
    "L'examen en seconde lecture proposé sur le WAB est
clairement voué à l'échec, gaspiller davantage de temps sur les
espoirs perdus de salut de la Première ministre n'a donc aucun
sens. Elle doit partir", a déclaré à Reuters l'élu conservateur
Andrew Bridgen.
    "Il est désormais évident que la majorité écrasante du
parti, au Parlement, parmi ses militants et dans son électorat,
est désormais d'accord: elle doit partir."
    Le député conservateur Jacob Rees-Mogg, l'un des chefs de
file des "Brexiters", a déclaré mercredi que le nouveau plan
proposé par May était pire que les précédents et a dit
s'attendre à ce qu'il soit massivement rejeté par la Chambre des
communes.  
    Des sources citées par des médias britanniques assurent que
le départ de May est d'ores et déjà acté, mais que le calendrier
n'a pas encore été fixé. D'autres suggéraient qu'une annonce
pourrait être faite dans la soirée.
    Du côté de l'opposition travailliste, pas question non plus
de venir au secours de May. "Je pense sincèrement qu'il serait
judicieux que la Première ministre renonce à mettre ce plan aux
voix", a déclaré Keir Starmer, porte-parole du Labour pour le
Brexit, au micro de la BBC. 
    "Je pense franchement que la Première ministre ferait bien
d'admettre sa défaite et annoncer aujourd'hui qu'elle ne mettra
pas ce projet aux votes parce qu'il va clairement dans la
mauvaise direction", a-t-il ajouté.
    Pour sa part, le Parti unioniste démocrate (DUP) d'Irlande
du Nord, dont May a besoin pour disposer d'une majorité absolue
à la Chambre des communes depuis l'échec des législatives
anticipées de juin 2017, a estimé dès mardi que les "erreurs
fatales" de l'accord original n'avaient pas disparu.
    
    "TANT QUE JE SERAI LÀ"
    Theresa May souhaite soumettre ce projet de loi à la Chambre
des communes dans la semaine du 3 juin. Il n'est pas certain
qu'elle puisse se maintenir au 10, Downing Street jusqu'à cette
date.
    La dirigeante conservatrice a pourtant tenu tête deux heures
durant à ses détracteurs lors d'une séance de questions-réponses
à la Chambre des communes, exhortant les élus à soutenir son
projet.
    "En temps voulu, un autre Premier ministre se tiendra à
cette place. Mais tant que je serai là, j'aurai pour tâche
d'être claire avec cette assemblée à propos des faits. Si nous
voulons mettre en oeuvre le Brexit, nous devrons voter cette loi
sur l'accord de retrait", leur a-t-elle dit.
    A Bruxelles, la Commission européenne indique sobrement
qu'elle suit "étroitement et patiemment" le débat en cours au
Royaume-Uni, où l'impasse reste totale.
    Initialement fixée au 29 mars, la date du Brexit a été
repoussée au 12 avril puis au 31 octobre prochain, dans le cadre
d'un report "flexible", avec possibilité de sortir dès que
l'accord de retrait négocié en novembre dernier avec les
Européens aura été ratifié par le Royaume-Uni.
    
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 (avec Elizabeth Piper, Guy Faulconbridge et Costas Pitas
Jean-Philippe Lefief, Henri-Pierre André et Nicolas Delame pour
le service français)
 

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