(AOF) - L'action Virbac (-0,74% à 337,50 euros) affiche une des plus fortes baisses de l'indice SBF120 au lendemain de l'annonce d'une croissance de ses revenus de 4,9% à taux de change et périmètre constants en 2023 "grâce à un niveau record d’activité au quatrième trimestre". Ce recul intervient après "un bond de 28% en décembre grâce à la révision inattendue de ses objectifs" le 19 décembre, rappelle Stifel. Le broker ne voit "pas de justification pour une prime" par rapport à ses concurrents. Jefferies reste aussi à Conserver.
Virbac affiche 1,24 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2023 après un chiffre d'affaires du quatrième trimestre à 321,7 millions d'euros, en croissance de 9,1% sur un an.
La société souligne que "grâce à la dynamique de (ses) gammes petfood, spécialités, dentaire et dermatologie qui réalisent des croissances à deux chiffres", le segment des animaux de compagnie progresse de 10,9% au quatrième trimestre à taux constants.
Sur le segment des animaux d'élevage, Virbac affiche une croissance à taux constants de 12,5%, alors que l'intégralité de ses gammes par espèces enregistre des progressions "importantes", particulièrement les segments aquaculture et ruminants.
En 2023, le ratio "résultat opérationnel courant avant amortissement des actifs issus d'acquisitions" sur "chiffre d'affaires" est toujours anticipé autour de 15% à taux de change constants.
Objectifs de rentabilité confirmés
Le spécialiste de la santé animale a aussi réaffirmé son objectif de croissance pour 2024: il vise une fourchette de 4% à 6% avec un ratio Ebit ajusté sur chiffre d'affaires "autour de 15%" à taux de change constants, qui devait atteindre 20% à l'horizon 2030.
Stifel reste à Conserver sur la valeur avec un objectif de cours relevé de 293 à 349 euros après avoir rehaussé ses objectifs de bénéfices conformément aux perspectives présentées par la direction. Il signale qu'il existe "peu d'espace pour une surprise positive".
TP Icap Midcap reste également à Conserver avec un objectif de cours de 280 euros, malgré une performance "plus qu'honorable au regard de la normalisation du marché": le broker note que le titre s'échange, sur le fondement du consensus, à un ratio valeur d'entreprise sur chiffre d'affaires de 2,2 pour 2024 quand "la moyenne des transactions sectorielles depuis 2014 s'établit à 5 fois le chiffre d'affaires".
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points clés
- Sixième mondial de la santé animale avec 7 % du marché ;
- Chiffre d'affaires de 1,22 dM€, avec 4 filières spécialisées – animaux de compagnie, porcs, volailles & ruminants, aquaculture ;
- Montée de l’international : 42 % des revenus pour l’Europe, devant les pays émergents (33 %), notamment le Chili, la Chine et l’Inde puis l'Amérique du nord (13 %) ;
- Modèle d'affaires sur 4 piliers : bien-être des animaux de compagnie et services aux vétérinaires, positionnement du portefeuille de vaccins, réussite des projets de R&D et croissance externe ;
- Capital contrôlé par la famille fondatrice Dick (49,8 % des titres et 66,1 % des droits de vote), Marie-Hélène Dick Madelpuech présidant le conseil d’administration de 7 membres et Sébastien Huron assurant la direction générale ;
- Bilan quasiment non-endetté avec 857 M€ de capitaux propres.
Enjeux
- Plan stratégique 2030 :
- priorités commerciales aux Virbac Busters, l’extension géographique des produits clés, entrée sur de nouveaux marchés (petfood et les animaux d’élevage aux USA, antiparasitaires et petfood en Chine…),
- 20% de marge opérationnelle d'ici 2025-2030 et R&D sur chiffre d'affaires à 7% ;
- Stratégie d’accélération du développement international et d’amélioration de la compétitivité par la digitalisation des systèmes et de la production industrielle ;
- Stratégie d'innovation riche de + 9 000 brevets et ouverture d’un 9 ème centre de R&D, au Vietnam :
- fondée sur 3 piliers - alternatives aux antibiotiques et aux médicaments traditionnels, recours aux technologies respectueuses de l’environnement, et open innovation fondée sur les partenariats -universités, laboratoires de recherche publics, sociétés de biotechnologie et start-up ;
- Stratégie environnementale 2025:
- 4 grands objectifs : recul de 50 % du recours aux essais thérapeutiques sur animaux, de 5 % des consommations d’énergie, de 10 % des émissions carbone, de 5 % de la DCD (demande chimique en oxygène) et de 5 % du volume des déchets,
- réduction des emballages et du recours à l’eau,
- ligne de financement « verte » ;
- Après le renforcement des positions en Inde, 3ème filiale du groupe, expansion attendue aux États-Unis et en Chine (animaux de production et de compagnie) et lourds investissements industriels notamment à Carros en France dans les vaccins et les plateformes de biotechnologie ;
- Retombées de l’accélération de la R&D à 8,5 % des revenus et de la montée des investissements à 100 M€ dont 20 à 25 M€ dans le foncier en France.
Défis
- Contreperformance persistante du Chili, notamment sur les gammes antiparasitaires et antibiotiques, et limitations dans les capacités de production de vaccins pour chien et chat ;
- Attente de la mesure exacte des conséquences de la cyberattaque de juin 2023 ;
- Retards réglementaires dans la construction de l’usine de Nîmes dédiée aux animaux de compagnie ;
- Après une stabilité du chiffre d’affaires semestriel, perspectives 2023 abaissées : hausse du chiffre d’affaires de 0 à 4 %, marge opérationnelle de 12 à 13 %.
En savoir plus sur le secteur Pharmacie
L'oncologie, priorité des géants pharmaceutiques
La déconvenue boursière de Sanofi enregistrée fin octobre 2023 souligne le nouveau cap pour le groupe, qui a dorénavant fixé l'oncologie comme priorité numéro 1. Les efforts sur ce segment, où les thérapies avancent le plus vite, impliquent notamment des investissements en R&D qui pèsent sur la rentabilité. Sanofi a donc annoncé une baisse de son bénéfice par action en 2024 et l'abandon de son objectif d'une marge opérationnelle de 32 % en 2025. Merck vient, lui, de dévoiler une nouvelle alliance. Il va verser jusqu'à 22 milliards de dollars au groupe japonais Daiichi Sankyo dans le cadre d'un partenariat sur des traitements expérimentaux contre le cancer. Si certains experts estiment que les États-Unis représentent près de la moitié des dépenses mondiales d'oncologie (médicaments et traitements), soient 196 milliards de dollars en 2022, les dépenses chinoises dans ce domaine ont plus que doublé en cinq ans, passant de 5 à 11,8 milliards de dollars.
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