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La BCE aidera-t-elle la France ?
information fournie par Partenaire 25/07/2019 à 11:45

La BCE aidera-t-elle la France ?

La BCE aidera-t-elle la France ?

Dans un rapport mensuel présenté le 6 juin dernier, le Fond Monétaire International (FMI) a appelé la France à « procéder à un effort budgétaire structurel ambitieux », en clair à se serrer la ceinture, afin de réduire sa dette publique, jugée « trop élevée » et « inquiétante ». Cerise sur le gâteau, un évènement de taille vient de se produire : la France a dépassé le niveau d'endettement de l'Italie. Se pose alors la question de savoir si l'hexagone n'est pas le pays le plus à risque en zone euro...

Les faits

Alors que la dette italienne culmine à un peu plus de 2'350 milliards, on vient d'apprendre qu'au 1er trimestre 2019, la dette publique française (c'est-à-dire la dette de toutes les administrations publiques : Etat, administrations de sécurité sociale, administrations locales et organismes divers d'administration centrale) a augmenté de 1,9% par rapport au trimestre précédent.

Elle s'établit désormais à 2358,9 milliards d'euros, soit 99,6% du PIB hexagonal (en hausse de 1,2 point). Sur un an, elle a augmenté de 2,7%.

La contribution de l'Etat à la dette augmente de 42 milliards d'euros, tandis que celles des administrations de sécurité sociale baisse de 1,2 milliards. Sur un an, la dette publique augmente de 2,7%.

La contribution de l'Etat à la dette augmente de 42 milliards d'euros, tandis que celles des  administrations  de  sécurité  sociale  baisse  de  1,2  milliards.  Sur  un  an,  la  dette publique augmente de 2,7%

La contribution de l'Etat à la dette augmente de 42 milliards d'euros, tandis que celles des administrations de sécurité sociale baisse de 1,2 milliards. Sur un an, la dette publique augmente de 2,7%

Le poids de la dette publique

Comme le montrent les données de l'INSEE, le poids de la dette publique française a presque doublé en une vingtaine d'années . Alors qu'elle représentait 56% du PIB fin 1995, elle s'approche aujourd'hui du seuil symbolique des 100%. C'est-à-dire que le montant de la dette publique est aussi élevé que toutes les richesses produites par la France en un an.

Le poids de la dette publique

Le poids de la dette publique

Si la dette était déjà sur une trajectoire d'augmentation avant le début de la crise financière, elle a explosé entre 2008 et 2010, passant d'environ 65% à plus de 85% pendant cette période. Elle n'a jamais retrouvé ses niveaux antérieurs depuis.

Deux manières de voir la dette

Il existe deux manières de mesurer la dette d'un pays : en valeur absolue (en milliards d'euros), ou en pourcentage du PIB . Ce deuxième instrument permet de mettre en perspective l'augmentation de la dette par rapport à la richesse, et donc de comparer l'endettement de pays de tailles différentes.

Deux manières de voir la dette

Deux manières de voir la dette

Selon ce calcul, l'endettement français (98.5% contre 20% en 1980) est moindre que celui de l'Italie (132.5%). Cependant, comme on le constate sur le graphique ci-dessus que depuis 1996 la France s'endette (en %) plus rapidement que l'Italie.

Rappelons qu'en soit, ce n'est pas tellement le niveau de la dette qui importe mais plutôt le niveau du déficit public lié aux exigences de Bruxelles.

Vive Mario Draghi !

Si certains pays (dont la Suisse) ont beaucoup à craindre de la baisse des taux, la France (et l'Italie) voit d'un bon œilla récente et future évolution des taux.

En effet, les taux négatifs devraient faciliter la tâche de Bercy, alors même que l'Etat doit emprunter un montant record de 200 milliards d'euros cette année (montant net des rachats de titres).

Il s'agit bien évidemment d'une bonne nouvelle au niveau de la charge de la dette. Le gouvernement français s'est même permis le luxe de réviser ses prévisions de charges à la baisse lors du récent débat budgétaire.

Cela étant dit, sans trop d'efforts, l'exécutif peut ainsi espérer faire des économies conséquentes sur la dépense publique.

En septembre dernier, le projet de loi de finances prévoyait un taux de l'OAT à dix ans de 2,15 % fin 2019, etune charge de la dette de 42,1 milliards d'euros.

Les émissions de dette de la France

Les émissions de dette de la France

Six mois plus tard, en avril de cette année, premier changement de pied : cette fois les experts de Bercy disaient s'attendre à un taux de 1,25 % fin 2019 pour une charge de la dette de 37,1 milliards.

Aujourd'hui le calcul pointe vers des taux à -0.08% et une charge de la dette qui pourrait bientôt s'approcher des 30 milliards.

Les charges de la dette en baisse

La tendance n'est pas nouvelle: en effet, sous l'effet de la baisse des taux, le poids de la charge de la dette en points de PIB baisse en continu depuis 2000, hors épisodes de crise (2008 et 2011).

L'Etat verse chaque année environ 2% du PIB en intérêts sur la dette contre 3% en 2000 et probablement moins de 1,5% en 2021. En vingt ans, la part de la charge de la dette aura baissé de moitié.

En valeur absolue cette fois, la charge de la dette stagne depuis les années 2000 alors que les recettes de l'Etat augmentent significativement.

Il faudrait donc ... s'endetter maintenant !

Cette « manne » inespérée va relancer le débat concernant l'opportunité pour l'Etat français de multiplier les investissements, notamment dans l'écologie et les réformes. Ce d'autant plus que certaines institutions, dont l'OCDE, appellent depuis un certain moment le gouvernement français à poursuivre et même aller plus loin dans les réformes entreprises depuis l'élection d'Emmanuel Macron.

Par ailleurs, de nouvelles réformes permettraient au peuple français d'inverser son opinion à l'égard de l'action de l'Etat. Tous les rapports qui se succèdent sur la réforme de l'Etat soulignent cette tension grandissante entre des demandes qui évoluent et des moyens de plus en plus contraints.

Le chantier de la réforme de l'Etat est immense. Le rapport Cap 2022 prône la rupture. Il propose de construire les services publics autour de l'usager, de généraliser la transparence, par exemple en rendant publiques les évaluations (des hôpitaux, des lycées...), d'externaliser plus de tâches vers des associations ou des entreprises et de donner plus de liberté aux agents de l'Etat. Ce dernier contrôlant le travail a posteriori.

Qu'on se le dise, l'endettement excessif de la France posera problème lorsque les taux remonteront fortement. Cependant, vu le niveau d'inflation et le manque de croissance en zone euro, ce scénario est maintenant repoussé aux calendes grecques. La France et d'autres pays endettés pourraient (devraient) y voir une opportunité pour relancer leurs investissements pour faire repartir une croissance atone depuis si longtemps.

Commentaire de John PLASSARD, spécialiste en Investissement chez Mirabaud

17 commentaires

  • 25 juillet 13:24

    Commencer par faire un audit sur le budget de l état soumis à référendum chacun pourra juger du délire de gestion qui existe depuis...40 ans Un petit exemple le déficit sécu organisé au profit des labos. Les intérêts d une dette fictive inventée par l industrie financière.... y'a du lourd c est peut être pour ça que de Rugy faisait des réunions de travail ...informelles la quête de la super idée. ?


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