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La Banque de France surveille les stratégies de recherche de rendement
information fournie par Newsmanagers 30/06/2016 à 16:45

(NEWSManagers.com) -

Dans un environnement de taux bas en France à court terme, le comportement de certaines institutions financières, à la recherche de rendements, peut être porteur de risques pour la stabilité financière. Bien que ces stratégies ne semblent pas encore être significatives chez les banques, assureurs et fonds d'investissement français, " les risques associés sont néanmoins attentivement suivis et analysés" , indique la Banque de France dans une étude intitulée " Evaluation des risques du système financier" .

Dans un environnement de taux d'intérêt bas, les souscriptions de parts d'organisme de placement collectif se caractérisent par une réorientation nette vers les fonds diversifiés et les fonds actions, offrant de meilleures perspectives de retour sur investissement. Les gestionnaires d'actifs, à la recherche de rendement, intensifient

leurs placements vers des titres plus longs et émis par des émetteurs non-résidents de la zone euro et à profil de risque plus élevé (émetteurs privés en particulier sociétés non financières). Malgré ces réallocations de portefeuilles, la performance globale moyenne des fonds non monétaires a baissé en rythme annuel sur 2015

et est même devenue négative début 2016 (-5,3% en mars 2016).

La durée de vie résiduelle moyenne des titres de créance des OPC non monétaires continue d'augmenter (6,7 années fin 2015 contre 6,4 fin 2014 et 5,5 fin 2013) exposant ces fonds au risque d'une remontée brutale des taux longs. Les dépréciations importantes subies par les fonds obligataires et diversifiés au deuxième trimestre 2015 suite à la hausse des taux longs illustrent ce facteur de risque. Plus généralement, l'environnement de taux bas en zone euro pourrait remettre en cause le leadership européen de la gestion monétaire française, incitant les investisseurs à se déporter vers des devises à taux positifs.

La faiblesse des taux d'intérêt fait également peser un risque de soutenabilité sur le modèle d'activité des organismes d'assurance. Certains ont déjà fait évoluer leur modèle en privilégiant la vente de contrats en unités de compte transférant les risques financiers vers l'assuré, tandis que l'on constate une très légère augmentation de la part des investissements en obligations d'entreprises non financières en 2015 et une hausse de la duration des actifs de 1%, qui pourraient entre autres être liés à un comportement de recherche de rendement.

La vigilance reste de rigueur pour l'immobilier commercial, dont les prix sur certains segments atteignent des niveaux élevés, particulièrement concentrés dans le secteur de l'immobilier de bureaux en Ile-de-France, avec un écart grandissant et significatif avec le rendement de ces biens. L'existence d'un excès d'offre sur le

marché immobilier commercial associé à un choc financier en cas de remontée des taux d'intérêt pourraient entrainer une chute générale des prix du secteur, qui serait susceptible de provoquer un défaut total ou partiel des détenteurs de fonds d'investissement immobiliers. À ce sujet, le Haut Conseil de Stabilité Financière

(HCSF) a publié en avril 2016 un rapport détaillé sur l'évolution et les risques de l'immobilier commercial et lancé une consultation auprès des principaux acteurs du marché.

En dépit des premiers signes de reprise sur le marché immobilier résidentiel, celui-ci est toujours susceptible de connaître une correction notamment en cas de resserrement brutal des conditions de financement, les prix n'ayant que peu baissé suite à la hausse des années 2000. En outre, la reprise pourrait entraîner une

aggravation des comportements risqués de la part des prêteurs et emprunteurs. Ainsi, si l'analyse des critères d'octroi ne fait pas apparaitre d'accroissement de la prise de risque des banques en 2015, le niveau d'endettement des ménages français, bien qu'inférieur aux niveaux des États-Unis ou du Royaume Uni, est en augmentation constante sur les deux dernières années, contrairement aux autres grands pays de la zone euro.

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