L'opposition syrienne salue l'accord russo-turc, Damas reste offensif
Reuters•18/09/2018 à 13:46
(Actualisé avec opposition et autres réactions, précisions) AMMAN/BEYROUTH, 18 septembre (Reuters) - Plusieurs représentants de l'opposition syrienne se sont félicités mardi de l'accord russo-turc conclu lundi sur la province d'Idlib, qui a permis d'éviter une offensive gouvernementale de grande ampleur et qui voue selon eux à l'échec les promesses de reconquête de Bachar al Assad. Saluant lui aussi l'accord, le gouvernement syrien a toutefois promis de poursuivre sa "guerre contre le terrorisme" pour "libérer" chaque mètre carré du territoire national. Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan se sont mis d'accord lundi sur la création d'une zone démilitarisée pour séparer les forces gouvernementales et la rébellion dans la province d'Idlib. Cette zone tampon sera en place à la mi-octobre et les rebelles "d'orientation radicale", y compris le Front Al Nosra, en seront exclus, ce qui signifie qu'ils devront quitter la région. L'accord a permis d'écarter au moins provisoirement l'hypothèse d'une vaste offensive dans la province d'Idlib, dernier grand bastion de l'insurrection. Outre les rebelles, trois millions de personnes vivent dans cette région du nord-ouest de la Syrie et les Nations unies craignaient une catastrophe humanitaire de grande ampleur. Erdogan, qui redoutait un nouvel exode en Turquie où s'entassent déjà 3,5 millions de réfugiés syriens, était très hostile à cette offensive. L'accord de lundi semble reconnaître à Ankara le droit d'intervenir dans la région, ce qui semblait inacceptable pour Damas. "L'accord d'Idlib préserve la vie des civils et empêche qu'ils soient directement pris pour cibles par le régime. Il enterre le rêve d'Assad de reprendre le contrôle de toute la Syrie", s'est félicité Moustafa Sedjari, membre de l'Armée syrienne libre. "Cette zone restera entre les mains de l'Armée syrienne libre et le régime comme ses partisans seront contraints d'entamer un processus politique sérieux qui mènera à une véritable transition et à la fin du régime d'Assad", a-t-il ajouté. "LA TURQUIE SOUS PRESSION" Le Comité des négociations mis sur pied pour représenter l'opposition aux pourparlers de Genève parle, lui, d'une "victoire du désir de vivre sur la volonté de tuer". Le "scénario de l'offensive est pratiquement exclu, en tout cas pour une période assez longue, et nous espérons que ce sera permanent", a déclaré Yahya al Aridi, porte-parole du Comité, joint par téléphone. La zone démilitarisée doit être surveillée par les forces russes et turques, ont précisé lundi Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan, sans expliquer comment ils comptent faire la distinction entre les rebelles "d'orientation radicale" et les autres. Selon le journal progouvernemental syrien Al Watan, la zone s'étendra sur 15 km autour de la ville d'Idlib. L'autorité de l'Etat devra y être rétablie d'ici à la fin de l'année, une fois que les insurgés auront remis toutes leurs armes lourdes et quitté les zones civiles, poursuit-il. Citant des sources diplomatiques russes, il ajoute que tous les mouvements rebelles hostiles à l'accord seront considérées "comme des terroristes à combattre". "Nous ne faisons pas confiance à la Turquie (...), mais il est utile qu'elle puisse mener cette lutte pour priver ces groupes de leurs armes", a commenté l'ambassadeur de Syrie au Liban dans un entretien accordé à la chaîne de télévision libanaise Al Djadid. "Je vois cela comme un test de la capacité de la Turquie à mettre en œuvre cette décision. Ils sont sous pression et je crois qu'ils vont essayer", a ajouté Ali Abdoul Karim. (Tom Perry et Ellen Francis, Jean-Philippe Lefief pour le service français)

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