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L'Iran flirte avec les limites de l'accord de 2015, selon l'AIEA
information fournie par Reuters27/06/2019 à 11:35

 (Actualisé avec réactions, incorpore la dépêche
IRAN-NUCLEAIRE/AIEA)
    par Francois Murphy
    VIENNE, 27 juin (Reuters) - Les stocks iraniens d'uranium
enrichi sont toujours inférieurs au plafond fixé par l'accord de
juillet 2015 sur le programme nucléaire de la république
islamique mais s'en rapprochent, a-t-on appris jeudi de sources
diplomatiques.
    L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a
vérifié mercredi que les stocks iraniens d'uranium faiblement
enrichi étaient à 200 kg environ, ont dit trois diplomates qui
suivent le travail de l'agence onusienne.
    Le Plan d'action global conjoint (PAGC) signé en juillet
2015 à Vienne par l'Iran et les puissances du P5+1
(Etats-Unis-Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et
Allemagne), qui encadre le programme nucléaire iranien en
échange d'une levée des sanctions, limite le stock iranien
d'hexafluorure d'uranium enrichi à 3,67% à 300 kg, soit, selon
les calculs de l'AIEA, 202,8 kg d'uranium.
    "Ils n'ont pas atteint la limite. Il est plus probable que
cela soit ce week-end, s'ils le font", a déclaré l'un de ces
diplomates.
    Un an jour pour jour après la décision de Donald Trump de
retirer les Etats-Unis de l'accord de 2015 et de rétablir des
sanctions contre l'Iran, les autorités iraniennes ont annoncé le
8 mai dernier qu'elles suspendaient certains engagements pris
dans le cadre du PAGC.
    L'Iran reproche aux autres signataires de l'accord,
Européens en tête, de ne pas avoir suffisamment agi pour le
protéger des sanctions rétablies par les Etats-Unis, qui
frappent très durement son économie. Pour Washington,
l'initiative de Téhéran relève d'un "chantage nucléaire".
    Le programme iranien produisant environ un kilogramme
d'uranium par jour, le plafond devrait être atteint non pas ce
jeudi comme l'avait annoncé l'Organisation de l'énergie atomique
iranienne mais plutôt en fin de semaine, précisent deux
diplomates à Vienne.
    Soit pratiquement au moment où les représentants de l'Iran,
de la "troïka" européenne et des deux autres pays signataires de
l'accord (Russie et Chine) se verront à Vienne pour discuter des
moyens de le sauver. Leur réunion est programmée pour vendredi.
    Une autre rencontre est prévue ce jeudi à Paris entre les
Européens et Brian Hook, responsable du dossier iranien au
département d'Etat américain.
    
    MACRON: "TOUTE SORTIE DE L'ACCORD SERAIT UNE ERREUR"
    Lors d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies,
les Européens ont martelé mercredi qu'il n'y avait "pas
d'alternative crédible et pacifique" au texte de 2015 et ont
exhorté l'Iran à rester dans les limites fixées par ce cadre.
 
    "Le retrait américain du JCPoA (ndlr, l'acronyme anglais de
l'accord) et le rétablissement de ses sanctions ont rendu le
JCPoA pratiquement inefficace", répliqué l'ambassadeur iranien
auprès des Nations unies, Majid Takht Ravanchi. L'accord est
dans un "état critique" et la république islamique ne peut pas
porter seule le "fardeau" de sa survie, a-t-il ajouté. 
    En déplacement à Tokyo avant le sommet du G20 à Osaka,
Emmanuel Macron a lui aussi insisté pour que l'Iran reste dans
le cadre fixé par l'accord de Vienne.
    "J'ai eu un échange avec le président (iranien Hassan)
Rohani il y a deux jours. J'ai indiqué que toute sortie de
l'accord serait une erreur et tout signal en ce sens à court
terme serait une erreur", a déclaré le président français à des
journalistes en marge de sa visite au Japon. 
    "Là, les tensions montent. Pour moi le premier élément c'est
qu'il n'y ait aucune sortie du cadre."
    L'avenir plus incertain que jamais de l'accord de 2015 vient
s'ajouter aux tensions militaires entre l'Iran et les Etats-Unis
dans le Golfe. 
    Trump, qui confirmait la semaine dernière avoir annulé in
extremis des frappes de l'armée américaine en riposte à la
destruction en vol d'un drone de l'US Navy, a estimé mercredi
qu'une guerre contre l'Iran "ne durerait pas très longtemps".
    L'Iran de son côté, par la voix du président du Parlement
Ali Larijani, a prévenu les Etats-Unis que toute nouvelle
violation de ses frontières les exposerait à une "réaction plus
forte".
    Le dossier iranien, même si la république islamique ne fait
pas partie du G20, sera l'un des sujets majeurs abordés ce
week-end au sommet d'Osaka.

 (avec Christopher Gallagher à Tokyo et Marine Pennetier à Paris
Henri-Pierre André pour le service français)
 

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