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L'interview de Marc-Antoine Collard (Rothschild & Cie Gestion) : « La Fed garde le cap »
information fournie par Boursorama 18/09/2014 à 19:45

La Fed ne peut pas se permettre de remonter trop rapidement ses taux au risque de déstabiliser les marchés.

La Fed ne peut pas se permettre de remonter trop rapidement ses taux au risque de déstabiliser les marchés.

Une remontée trop rapide des taux directeurs américains pourrait avoir des conséquences très négatives sur les marchés estime Marc-Antoine Collard, chef économiste chez Rothschild & Cie Gestion. Janet Yellen préfère temporiser.

Janet Yellen a prononcé les mots que les marchés voulaient entendre : les taux resteront à un niveau proche de zéro pendant une « temps considérable ». Comment interprétez-vous ce discours ?

Marc-Antoine Collard : La Fed garde le cap. Les fameux mots « temps considérable » ont été en effet gardés dans le communiqué et répétés à la conférence de presse. Il n’y a pas de changement majeur dans la tonalité du discours par rapport aux précédents. Certains économistes tablaient sur une inflexion du discours après la publication de statistiques (ISM manufacturier et non manufacturier) très positives. Pour autant, Janet Yellen regarde prioritairement le taux d’inflation et le marché du travail et l’évolution observée sur ces deux paramètres ne justifie pas un changement majeur de sa tonalité. Il est vrai qu’il existe un débat au sein du  FOMC (le comité fédérale de la Fed) avec l’opposition des deux « dissidents » Charles Plosser (Fed régionale de Philadelphie) et Richard Fischer (Fed régionale de Dallas) qui défendent une politique monétaire plus orthodoxe. Cependant, ils ne sont pas en mesure d’infléchir le discours de la Fed malgré leur visibilité médiatique.

Les marchés ont-ils intégré une remontée des taux américains en 2015 ?

M-A.C : Le discours de la Fed demeure très prudent car l’environnement macroéconomique reste incertain. L’inflation est plus faible que ce qui était anticipé. Idem pour les dernières statistiques sur le rythme des créations d’emplois qui s’avèrent plutôt décevantes. Si la Fed relevait trop rapidement son taux directeur, il y aurait en effet un risque asymétrique car la marge de manœuvre pour faire machine arrière serait alors quasiment nulle. En retardant la remontée du taux directeur, on risque peut-être une hausse du taux d’inflation au-delà de la cible fixée par la Fed (à 2%) mais le prix à payer sera plus faible qu’en cas de remontée prématurée. La Fed n’a pas fixé de calendrier prédéterminé et cela dépendra de l’évolution de la conjoncture américaine. La remontée des taux pourrait intervenir à mi-2015. Quant à la fin du QE3 (programme d’assouplissement quantitatif) en octobre, elle est parfaitement intégrée par le marché.

La croissance américaine peut-elle à nouveau tirer l’économie mondiale ?

M-A.C : L’économie américaine va mieux mais elle n’a pas retrouvé les rythmes de croissances enregistrés avant la crise de 2008-2009. Selon la Fed, la croissance devrait ressortir à 2,1% cette année et à 2,8% l’an prochain.

Propos recueillis par Julien Gautier

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