Bourse Euronext dans le quartier d'affaires de La Défense à Paris
par Diana Mandia
Les Bourses européennes ont terminé en ordre dispersé mardi, dans un contexte d'attentisme à la veille de la décision de la Réserve fédérale (Fed) américaine sur les taux d'intérêt.
À Paris, le CAC 40 a perdu 0,69% à 8.052,51 points. À Francfort, le Dax a avancé de 0,53% et à Londres, le FTSE 100 a reculé de 0,03%.
L'indice EuroStoxx 50 a fini en baisse de 0,08%, le FTSEurofirst 300 a perdu 0,10% et le Stoxx 600 a abandonné 0,04%.
Les marchés d'actions sont suspendus à la décision de la banque centrale américaine qui devrait annoncer mercredi une nouvelle baisse des taux d'intérêt, la troisième consécutive, et publiera ses perspectives économiques et en matière des taux, fondamentales pour les investisseurs à un moment de dissensions et de changements imminents au sein de l'institution.
Le climat de prudence est tel que les investisseurs ont révisé leurs prévisions de baisse des taux en 2026, car ils doutent de plus en plus que Kevin Hassett, favori pour succéder à Jerome Powell, dont le mandat de huit ans à la tête de la Fed prend fin en mai, se montre aussi "dovish" que l'espère le président américain Donald Trump.
"Après avoir été pris au dépourvu par les communications lors des cinq dernières décisions, les investisseurs misent tout sur une 'baisse restrictive', c'est-à-dire une baisse du taux directeur accompagnée de prévisions prudentes dans le communiqué, le dot plot et la conférence de presse", souligne Karl Schamotta, stratège chez Corpay à Toronto.
"Cela devrait permettre de maintenir les rendements américains à court terme à un niveau élevé et d'éviter une érosion du dollar jusqu'à la fin de l'année", ajoute-t-il.
Tout indice sur l'évolution future des taux sera crucial pour savoir si la récente reprise des marchés d'actions, fondée précisément sur les espoirs d'assouplissement monétaire dans la première économie mondiale, qui voit son marché du travail se refroidir, pourra se maintenir tout au long de l'année 2026.
Dans la zone euro, les opérateurs continuent pour leur part d'assimiler les déclarations d'Isabel Schnabel, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), qui a déclaré lundi dans une interview que la prochaine grande décision de l'institution de Francfort pourrait être un relèvement des coûts d'emprunt. Ces déclarations ont conduit les opérateurs à écarter tout nouvel assouplissement monétaire de la part de Francfort l'année prochaine.
En France, les députés doivent se prononcer ce mardi en fin de journée sur l'ensemble du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, un scrutin indécis dans une Assemblée nationale atomisée et dont un rejet constituerait un revers de taille pour le Premier ministre Sébastien Lecornu.
VALEURS
À Paris, Air France-KLM a plongé de 6,9% après que le groupe de transport maritime CMA CGM a annoncé prévoir une émission obligataire remboursable en actions Air France-KLM.
L'action EssilorLuxottica a également souffert mardi (-5,5%), les traders soulignant la concurrence croissante de la part de Google dans le domaine des lunettes connectées.
Un membre du conseil d'administration du groupe propriétaire de la marque Ray-Ban a par ailleurs dit mardi que le géant américain Meta détenait une participation d'au moins 3% dans le groupe français.
Nexans a fini en nette baisse (-6,38%), affecté par des informations parues dans la presse selon lesquelles il aurait annulé des appels d'offres liés au projet Great Sea Interconnector. Le groupe a toutefois déclaré mardi qu'il continuait l'exécution du projet "conformément à ses obligations contractuelles".
Ailleurs en Europe, Thyssenkrupp a plongé de 6,49% après avoir dit anticiper une perte nette pouvant atteindre 800 millions d'euros en 2026, en raison de provisions pour sa division sidérurgique.
Le secteur de la défense (+0,92%) a profité pour sa part d'informations favorables concernant les commandes militaires, l'agence Bloomberg ayant rapporté que les parlementaires allemands devraient approuver la semaine prochaine des contrats d'approvisionnement d'une valeur record de 52 milliards d'euros.
Rheinmetall, Hensoldt et Renk ont avancé de 3,5% à 5,8% à Francfort, tandis que Thales a pris 2,60% à Paris.
A WALL STREET
La Bourse de New York évolue en hausse prudente avant la décision de la Fed.
A l'heure de la clôture en Europe, le Dow Jones prend 0,29%, le Standard & Poor's 500 avance de 0,20% et le Nasdaq Composite gagne 0,12%.
Les investisseurs analysent également les dernières nouvelles concernant les exportations de Nvidia (-0,25%) vers la Chine.
Le président Donald Trump a annoncé lundi que les Etats-Unis allaient autoriser le groupe à exporter ses puces H200 vers la Chine en percevant une redevance pour chaque puce expédiée, mais une information publiée mardi par le Financial Times a ensuite tempéré l'optimisme initial en affirmant que Pékin allait limiter l'accès à ces puces par les entreprises chinoises.
LES INDICATEURS DU JOUR
Les exportations allemandes ont augmenté de manière inattendue en octobre par rapport au mois précédent et ont progressé de +0,1%, selon les données de l'Office fédéral de la statistique publiées mardi.
Aux Etats-Unis, le nombre d'offres d'emploi aux a légèrement augmenté en octobre, mais les embauches sont restées moroses alors que les employeurs sont confrontés à un environnement économique incertain.
TAUX
Les rendements des obligations d'État de la zone euro ont légèrement baissé mardi, après la forte hausse enregistrée la veille, les opérateurs écartant désormais une baisse des taux de la Banque centrale européenne (BCE) pour 2026.
Le rendement du Bund allemand à dix ans a reculé de 1,6 point de base à 2,8506%. Celui de l'obligation à deux ans a perdu 1 point de base à 2,1534%.
En France, le rendement de l'OAT à dix ans a abandonné 2,8 points de base à 3,5629%.
Le "spread", ou écart de rendement des obligations françaises à 10 ans et le Bund allemand à même échéance, qui reflète la prime de risque exigée par les investisseurs pour détenir de la dette française, ressort à 70,83 points de base à l'heure de la clôture des Bourses, en attendant le vote clé du PLFSS à l'Assemblée nationale.
Aux Etats-Unis, les rendements des bons du Trésor sont en légère hausse, après la publication de l'enquête Jolts sur le marché du travail et avant la décision de la Fed.
Le rendement des Treasuries à dix ans grappille 0,6 point de base à 4,1780%, tandis que celui de l'obligation à deux ans, le plus sensible aux anticipations sur les taux, prend 1,9 point de base à 3,6022%.
CHANGES
Le dollar est plutôt stable avant la décision de la Fed et gagne 0,06% face à un panier de devises de référence.
L'euro gagne 0,01% à 1,1637 dollar.
PÉTROLE
Les prix du pétrole reculent mardi lors d'une séance volatile, les investisseurs suivant de près les pourparlers de paix visant à mettre fin à la guerre en Ukraine, les inquiétudes concernant l'abondance de l'offre et la décision imminente sur les taux d'intérêt américains.
Le Brent perd 0,75% à 62,02 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) abandonne 0,95% à 58,32 dollars.
A SUIVRE LE 10 DÉCEMBRE :
LA SITUATION SUR LES MARCHÉS
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Kate Entringer)

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