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L'Open Arms rejette la proposition espagnole
information fournie par Reuters 18/08/2019 à 22:20

    * L'ONG espagnole dit que traverser la Méditerranée jusqu'à
Algésiras est impossible
    * Salvini accuse les secouristes de l'Open Arms de mentir
sur la
situation à bord
    * Le navire humanitaire est bloqué depuis plus de deux
semaines
    * Il reste 107 migrants à bord

 (Actualisé avec nouvelle offre de l'Espagne, §5)
    par Joan Faus
    MADRID, 18 août (Reuters) - L'ONG espagnole Open Arms, dont
le navire humanitaire à bord duquel se trouve une centaine de
migrants est bloqué depuis plus de quinze jours devant l'île
italienne de Lampedusa, a rejeté dimanche la proposition du
gouvernement espagnol de débarquer à Algésiras, à l'extrême sud
du pays.
    Une porte-parole de l'ONG a expliqué que la situation
sanitaire à bord de l'Open Arms ne permettait pas d'entreprendre
cette longue traversée de la Méditerranée.
    "Nous ne pouvons pas accepter d'aller dans un port espagnol
parce que nous sommes dans un état d'urgence humanitaire
extrême, ce dont ils (les migrants secourus) ont besoin, c'est
d'être débarqués maintenant. Il est impensable de naviguer six
jours, le temps qu'il nous faudrait pour arriver à Algésiras",
a-t-elle dit.
    "Nous mettrions en danger l'intégrité et la sécurité des
passagers secourus et de l'équipage."
    Madrid a par la suite proposé à l'ONG de débarquer dans le
port espagnol le plus proche, mais n'a pas obtenu de réponse. 
    Malgré un accord européen de répartition des 134 personnes
secourues par le navire au large de la Libye, le ministre
italien de l'Intérieur Matteo Salvini lui interdit l'accès au
port de Lampedusa. A la demande du président du Conseil Giuseppe
Conte, le chef de file de la Ligue, parti d'extrême droite, a
toutefois autorisé samedi le débarquement de 27 mineurs isolés
par des garde-côtes italiens. 
    Il reste 107 passagers à bord, et leur sécurité ne peut plus
être garantie, avait déclaré samedi l'ONG espagnole qui a
affrété le navire. Les conditions de vie se sont
considérablement dégradées et des rixes opposent fréquemment les
passagers excédés, souligne l'ONG. 
    
    "DE QUOI SALVINI A-T-IL BESOIN ? DE MORTS ?"
    Son fondateur, Oscar Camps, a tweeté dimanche après-midi une
vidéo sur laquelle on voit quatre migrants tentant de rejoindre
à la nage le rivage de Lampedusa après avoir sauté du bateau.
Ils sont rejoints par des sauveteurs qui les arrêtent.
    "Cela fait des jours que nous prévenons que le désespoir a
des limites", écrit-il. "De quoi Matteo Salvini a-t-il besoin
pour sa campagne ? De morts ?"
    L'Espagne et cinq autres Etats membres de l'Union européenne
(la France, l'Allemagne, la Roumanie, le Portugal et le
Luxembourg) ont accepté cette semaine de se répartir les
personnes secourues par l'Open Arms. Cet accord de répartition
reste d'actualité, a précisé le gouvernement espagnol.
    A Paris, une source au ministère de l'Intérieur a déclaré
que la France accueillerait "40 personnes qui sont en besoin de
protection" parmi les migrants secourus par l'Open Arms. 
    "L'Espagne agit toujours en cas d'urgences humanitaires", a
déclaré le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez,
qui appelle dans le même temps à la nécessité d'apporter une
solution européenne au défi que posent les migrations dans le
respect des "valeurs européennes de progrès et d'humanisme".
    Il critique aussi la "réponse inconcevable des autorités
italiennes", en particulier du ministre de l'Intérieur.
    Salvini, qui manoeuvre par ailleurs pour obtenir des
élections législatives anticipées, avait réaffirmé samedi que
l'Open Arms aurait pu gagner les côtes espagnoles après avoir
secouru les migrants et que l'ONG était pleinement responsable
de la détresse des passagers du navire humanitaire.
    Dimanche, il a estimé que la proposition du gouvernement
espagnol était une victoire pour son approche radicale de la
question migratoire. "Ceux qui tiennent bon sont ceux qui
gagnent", a-t-il écrit.
    Il a également accusé l'ONG de mentir sur l'état de santé
des migrants, ajoutant qu'une inspection médicale menée samedi à
bord de l'Open Arms par les autorités italiennes n'avait pas
conclu à une situation d'urgence sanitaire.
    "Ils nous disent de faire débarquer les malades, et il
s'avère qu'ils ne sont pas malades, ils nous disent de débarquer
les mineurs et il s'avère qu'un grand nombre d'entre eux ne sont
pas des mineurs (...) Ce sont de présumés mineurs et de présumés
réfugiés fuyant de présumées guerres", a-t-il déclaré dans une
vidéo diffusée sur Facebook.

 (avec Gavin Jones à Rome et Myriam Rivet à Paris
Jean-Philippe Lefief et Henri-Pierre André pour le service
français)
 

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