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Italie-La gauche résiste à Salvini en Emilie-Romagne
information fournie par Reuters 27/01/2020 à 16:54

 (Actualisé avec résultats définitifs, commentaires § 3-5-7-12)
    par Crispian Balmer
    ROME, 27 janvier (Reuters) - La Ligue n'est pas parvenue à
s'emparer de l'Emilie-Romagne, région du nord de l'Italie qui
reste aux mains du Parti démocrate (PD), à l'issue d'élections
locales aux enjeux bien plus larges.
    Matteo Salvini, chef de file du parti d'extrême droite qui
s'était investi sans compter dans la campagne, comptait sur une
victoire-choc pour faire vaciller la fragile coalition
gouvernementale formée en septembre par le PD et les
contestataires du Mouvement 5 étoiles (M5S), après la crise
qu'il a lui-même provoquée.
    Mais Stefano Bonaccini, président sortant de la région, l'a
emporté avec 51,4% des voix contre 43,6% pour Lucia Borgonzoni,
la candidate de la Ligue, que les sondages donnaient pourtant au
coude-à-coude avec son rival. 
    "La majorité sort renforcée" de ce scrutin, s'est félicité
Nicola Zingaretti, secrétaire du parti de centre gauche,
soulignant l'échec de Salvini dans sa tentative de
déstabilisation du gouvernement.
    "Salvini est le grand perdant de cette élection, qui était
considérée comme un ultimatum à son propos", a abondé le
président du Conseil, Giuseppe Conte, qui a estimé que la
coalition PD-M5S au pouvoir irait désormais au terme de la
législature, en 2023.
    Les électeurs d'Emilie-Romagne, qui se sont mobilisés en
masse, ont infligé un rare revers à Matteo Salvini, dont le
parti restait sur sept victoires régionales consécutives et qui
avait promis d'adresser un "ordre d'expulsion" au gouvernement
en cas de nouveau triomphe.
    "A mon sens, ce résultat fait du mal à l'aura
d'invincibilité de Salvini", a commenté Lorenzo De Sio, qui
enseigne la science politique à l'université Luiss de Rome.
    Les obligations d'Etat italiennes se sont redressées lundi,
avec des rendements tombant à leur plus bas niveau depuis près
de trois mois, les marchés ayant jugé ce résultat positif pour
la stabilité de l'exécutif, cinq mois après sa formation.
    
    LE M5S EN GRANDES DIFFICULTÉS
    Rien n'aurait obligé le gouvernement de Giuseppe Conte à
démissionner si Matteo Salvini avait gagné son pari mais la
perte de l'Emilie-Romagne aurait exacerbé les tensions au sein
de la coalition.
    "Je ne me sens pas vaincu. Parfois on gagne, parfois on
perd, mais si je perds, je serai content quand même et je
travaillerai deux fois plus dur", a promis dimanche soir le chef
de file de la Ligue, alors que les résultats partiels étaient
encore serrés.
    Lundi, il a déclaré à la presse avoir fait tout ce qui était
humainement impossible, et même un peu plus" pour tenter
d'arracher la région à la gauche, et s'est dit "absolument
satisfait" d'avoir fait baisser son score. Avant d'annoncer
qu'il allait prendre quelques jours de repos et partir à la
pêche.
    Son parti, associé à d'autres composantes de la droite, a en
revanche obtenu une victoire en Calabre, dans le Sud, mais
l'enjeu n'était pas comparable.  
    L'Emilie-Romagne, l'une des régions les plus prospères de la
Péninsule, est aux mains de la gauche depuis la Seconde Guerre
mondiale et une alternance aurait été historique. Signe de
l'ampleur des enjeux, la participation a atteint 68%, soit 30
points de plus que lors des régionales de 2014.
    Matteo Renzi, ancien président du Conseil qui dirige un
petit parti centriste membre de la coalition au pouvoir, a salué
la "belle et claire victoire" de Stefano Bonaccini.
    Si le PD est parvenu à se relancer, le M5S, son partenaire
au sein de la coalition gouvernementale, est tombé à 3,5% des
voix en Emilie-Romagne et un peu plus de 7% en Calabre, alors
qu'il était devenu la première force politique d'Italie lors des
législatives de 2018 avec 33%.
    Cette glissade s'est traduite par une vague de défections et
la démission de son chef de file Luigi Di Maio, le 23 janvier.
 
    Décidé à tirer parti de sa popularité croissante, Matteo
Salvini, qui était alors vice-président du Conseil et ministre
de l'Intérieur, a annoncé le 8 août que la coalition formée en
2018 avec le M5S n’était plus viable et a réclamé des
législatives anticipées, sans envisager que le parti
contestataire pourrait s'entendre avec le PD pour former un
nouveau gouvernement sans passer par la case électorale.

 (Avec Gavin Jones et Giulia Segreti
version française Jean-Philippe Lefief, édité par Bertrand
Boucey et Henri-Pierre André)
 

5 commentaires

  • 28 janvier 10:16

    C'est Moscou qui s'est détaché du PCF. Ils n'ont jamais rien changé et regrettent encore Stal ne. Un bel exemple de conservatisme. Mais quand tout le monde pense la même chose il est probable que personne ne pense. Aussi il est bon qu'il y ait un échange d'idées, c'est ce qui fait avancer. Le problème est de savoir vers où.


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