Idemia-L'internet des objets se répandra via la voiture connectée

information fournie par Reuters •24/05/2018 à 15:40

    * Idemia est issu de la fusion d'Oberthur et Morpho (Safran)
    * Introduction en Bourse envisagée d'ici 2020-2021
    * Son concurrent Gemalto est en cours de rachat par Thales

    par Cyril Altmeyer
    COLOMBES, Hauts-de-Seine, 24 mai (Reuters) - C'est la
voiture connectée et autonome qui permettra le véritable
démarrage de l'internet des objets, un marché à fort potentiel
mais pour l'instant décevant, a estimé jeudi Didier Lamouche,
PDG du spécialiste de la sécurité numérique Idemia.
    Le groupe, issu de l'acquisition par Oberthur Technologies
des activités d'identité et sécurité de Safran  SAF.PA  pour 2,4
milliards d'euros, vise une introduction à la Bourse de Paris
d'ici 2020 ou 2021, a-t-il réaffirmé lors d'un entretien accordé
à Reuters.
    Son principal concurrent Gemalto  GTO.AS , qui était favori
pour cette acquisition finalisée il y a tout juste un an, est
lui-même en train d'être racheté par Thales  TCFP.PA .   
    Détenu à 95% par le fonds d'investissement Advent, Idemia
réalise un chiffre d'affaires annuel d'environ trois milliards
de dollars (2,6 milliards d'euros) dans la sécurisation des
moyens de paiement et des transactions des institutions
financières ainsi que des smartphones et des objets connectés.
    Le marché de l'internet des objets démarre plus lentement
que prévu car il lui manque une utilisation marquante pour lui
permettre de se généraliser, à l'image de la biométrie qui doit
son essor à l'authentification par empreinte digitale disponible
sur des millions de smartphones dans le monde.
    "C’est un marché très fragmenté : les usages sont très
spécifiques client par client, il n’y a pas une application qui
envahit le monde", a expliqué Didier Lamouche.
    "Le marché est là mais il va falloir un usage qui le fasse
exploser, et je pense que ce sont la voiture autonome et la
voiture connectée qui vont le faire", a ajouté l'ex-PDG du
groupe informatique français Bull et de l'équipementier télécoms
STEricsson.
    Selon le cabinet Gartner, 305 millions de voitures
connectées circuleront en 2021. Cette année-là, les dépenses de
sécurisation de tous les objets connectés devraient avoir doublé
à 3,2 milliards de dollars par rapport au montant estimé pour
2018, estime l'institut.
    Idemia compte ainsi permettre de louer une voiture sans
passer au guichet de l'agence, simplement avec une clé digitale
reçue sur son smartphone et une caméra associant le visage du
conducteur au permis de conduire enregistré par le loueur.
    
    ACCÈS ACCÉLÉRÉ AUX STADES DE FOOT 
    Le groupe parie sur ces systèmes de reconnaissance faciale
pour gagner de nouveaux marchés dans des aéroports notamment en
Asie et en Afrique, après celui de Singapour, a précisé Didier
Lamouche.
    L'aéroport d'Abou Dhabi a opté, lui, pour un système de
reconnaissance d'iris en raison de la forte proportion de femmes
voilées voyageant dans le pays.
    Un passager peut ainsi enregistrer une seule fois son
passeport dans l'aéroport près de son domicile, celui-ci étant
ensuite comparé à son visage, puis à son bagage, grâce à des
caméras une fois dans l'aérogare, a expliqué Didier Lamouche.
    Ce système peut même être utilisé pour l'identification d'un
paiement dans une boutique hors taxes, accélérant le passage des
clients en caisse et aidant les concessionnaires d'aéroports à
augmenter le chiffre d'affaires de leurs commerces.
    Idemia mène aussi des expérimentations pour l'accès aux
stades pour trois équipes de football américain et pour les Red
Sox, l'équipe de baseball de Boston. 
    L'idée est de proposer un service payant d'entrée rapide au
stade pour les supporters ayant déjà enregistré leur passeport
grâce à un système de reconnaissance faciale qui peut en outre
être utilisé pour authentifier l'achat d'un hot dog ou d'une
bière pendant le match.
    Idemia compte proposer prochainement dans deux pays d'Europe
et au Japon ce système qui permet d'éviter les files d'attente,
considérées par des spécialistes de la sécurité comme des cibles
potentielles pour des terroristes.

 (Edité par Dominique Rodriguez)