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« Il faut tout faire pour relancer l'économie européenne » par Eric Galiègue (Cercle des analystes indépendants)
information fournie par Boursorama 10/10/2014 à 12:20

Taux de change de l'euro en dollar depuis 10 ans

Taux de change de l'euro en dollar depuis 10 ans

La baisse de l’euro et des matières premières devraient soutenir la croissance européenne mais pas de relance possible sans actions déterminées au niveau monétaire et budgétaire explique Eric Galiègue, président du bureau de recherche Valquant et membre du Cercle des analystes indépendants.

Au moment où les toutes dernières statistiques allemandes montrent un coup d’arrêt à l’activité industrielle Outre-Rhin, il faut tout faire pour relancer l’économie européenne. Pour relancer l’économie,  il faut agir à tous les niveaux, et en même temps…

Au niveau monétaire , les actions non conventionnelles de M. Draghi sont courageuses. Rappelons que la BCE, pour relancer le crédit et l’activité en zone €, a proposé aux banques des refinancements plus longs, moins couteux, et en représentation de collatéraux de moindre qualité. Mais rien n’y fait : le crédit ne redémarre pas. Selon le dernier rapport du FMI sur la stabilité financière mondiale, 70 % des banques européennes seraient incapables d’augmenter leurs crédits à l’économie de  5 à 15%... Donc la BCE a  décidé de racheter  sur le marché financier des ABS (titrisations) et des obligations bancaires sécurisées par des actifs. En fait, sous ces termes techniques, cette opération revient à un financement direct de l’économie européenne par la Banque Centrale. Il s’agit donc d’un transfert de risque de crédit des banques commerciales vers la banque centrale. Cette action est extrêmement volontariste et innovante pour l’économie européenne, qui demeure très dépendante et des financements bancaires…

Au niveau budgétaire , le lancement d’une « initiative de croissance » est proposée par la France et l’Italie. De nombreux responsables politiques demandent à l’Allemagne d’utiliser ses marges de manœuvre. Mais pour l’instant, l’heure est toujours à la rigueur budgétaire, à la réduction des déficits publics.  Et Madame Merkel fait la sourde oreille… C’est aussi au niveau européen qu’un plan de relance pourrait être décidé. La Commission Junker souhaite mettre en œuvre un programme d’investissement de 300 milliards d’€, qui représente environ 3% du PIB de la zone. Les financements de ces investissement en infrastructure, pourraient être levés facilement et à des taux bas sur le marché, et en utilisant des nouveaux dispositifs. Au total, comme d’ailleurs l’a proposé M. Draghi à Jackson Hole (la conférence annuelle des banquiers centraux aux Etats-Unis), un plan significatif  de relance de la demande est probable pour 2015…

Au-delà des initiatives des politiques monétaires et budgétaires, les marchés financiers pourraient venir à la rescousse de la croissance européenne. La baisse du cours de l’€ et la chute du prix des matières premières vont dans le sens d’une plus forte croissance…

La première évolution  de marché est la baisse accélérée de l’€ contre le $. La baisse rapide de septembre, de l’ordre de 5%, permet d’ores et déjà à notre monnaie de naviguer désormais  dans les « basses eaux » des dix dernières années…

Evolution du Brent et du WTI depuis un an

Evolution du Brent et du WTI depuis un an

L’euro, autour de 1,25 actuellement, ne fait que se rapprocher de sa parité théorique , définie par les Parités de pouvoir d’achat (PPA). Les économistes estiment que la valeur d’équilibre de l’euro est de l’ordre de 1,2-1,25 $. On peut donc valablement imaginer une poursuite de ce phénomène baissier. Goldman Sachs anticipe même la parité entre l’€ et le $...

L’effet macroéconomique de la baisse de l’euro, c’est  la hausse des exportations ; son effet microéconomique, c’est la hausse des bénéfices des entreprises exportatrices et /ou implantées en zone $.

La seconde évolution de marché est la baisse du prix des matières premières au premier rang desquelles il faut citer le pétrole. Depuis le début de l’été, les cours de l’or noir ont perdu quasiment 20%.

La baisse de l'euro a un effet d'entraînement favorable sur l'économie européenne.

La baisse de l'euro a un effet d'entraînement favorable sur l'économie européenne.

La baisse des cours du pétrole constitue une stimulation peut être plus importante encore que la baisse de l’euro . En effet, la facture pétrolière mondiale représente 5 % du PIB pour un baril à 100 $. Donc, toutes choses égales par ailleurs, la baisse de 20 $ le baril que nous venons de vivre, représente une stimulation économique brute, toutes choses égales par ailleurs, de l’ordre de 1 %. Le même raisonnement peut être appliqué aux autres matières premières, même si, bien sûr, elles pèsent moins que le pétrole.

Evidemment la dépréciation de l’euro alourdit la facture pétrolière, et la facture des matières premières en général, qui est exprimée en $. Mais il apparait que la baisse du pétrole est bien plus importante que la baisse de l’euro. L’effet demeure donc positif.

Si on additionne ces quatre effets, monétaire, budgétaire, effets baisse de l’euro et du prix des matières premières, la probabilité d’une vraie reprise économique européenne se renforce fortement…

Eric Galiègue

Le Cercle des analystes indépendants est une association constituée entre une douzaine de bureaux indépendants à l'initiative de Valquant, la société d’analyse financière présidée par Eric Galiègue, pour promouvoir l'analyse indépendante.

26 commentaires

  • 13 octobre 09:51

    On ne peut plus vivre sur le modèle "30 glorieuses" - c'est évident. La baisse du $, mat. premières et énergie donnerait un véritable "coup de fouet" à l'économie si le pays pouvait assainir ses structures et méthodes archaïques et coûteuses. L'écart avec l'infrastructure de l'Allemagne de notre "mille feuilles" au niveau des "Collectivités locales, Pôles, Agglomérations, Régions, Départements, Cantons, intercommunalité.... est 130 Milliards d'euros RECURRENTS !


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