PARIS, 16 janvier (Reuters) - Si 2018 a été une année "noire" pour les marchés, le contexte économique, monétaire et politique ne justifie ni la faiblesse actuelle des valorisations ni la défiance des investisseurs envers les actions, une situation qui constitue au contraire un point d'entrée à exploiter, estime M&G Investments. La société, qui gère plus de 300 milliards d'euros d'actifs, n'a pas échappé aux difficultés qui ont fait souffrir la quasi-totalité des classes d'actifs l'an dernier, et donc la plupart de ses fonds. Mais alors qu'elle avait opté pour une sous-pondération des actions début 2018, "nous sommes aujourd'hui quasiment au niveau maximum de notre exposition actions", a souligné mercredi Christophe Machu, gérant multi-actifs, lors d'une présentation. "Aujourd'hui, on est revenu à un contexte qu'on a connu en janvier 2016, à savoir que les marchés s'interrogent et se focalisent quasiment exclusivement sur le risque récessionniste", constate-t-il. "Or on n'a jamais connu un moment, y compris, en 1999, en 2001, en 2007, où on parlait autant d'un risque de récession alors qu'aujourd'hui, de notre point de vue en tout cas, on n'y est pas. Et c'est ce qui constitue un bon point d'entrée." Pour justifier son retour marqué sur les actions ces derniers mois, et particulièrement en décembre, M&G met notamment en avant une hausse des primes de risque et une baisse des valorisations que les fondamentaux ne valident pas. "Pour justifier les cours actuels, il faudrait que les profits baissent de 20% cette année en Europe, de 37% au Japon, de 7% aux Etats-Unis et de 29% en Chine", a souligné Christophe Machu. Or les consensus des prévisions des analystes tablent sur une croissance des bénéfices dans ces quatre grandes régions. UN COMPROMIS SUR LE COMMERCE COMME POSSIBLE CATALYSEUR Autre exagération aux yeux de M&G, celle de l'aversion au risque. "Fin 2018, on a observé des flux négatifs sur les actions encore plus importants qu'en 2008", rappelle Christophe Machu. "Pour nous, ce désamour est évidemment exagéré dans le sens où on est sur un contexte économique très différent de celui de 2008." M&G écarte en effet tout risque de récession à court ou moyen terme, aux Etats-Unis et a fortiori à l'échelle mondiale. Notamment en prenant en compte la probabilité accrue d'un compromis entre les Etats-Unis et la Chine sur le commerce. Pékin doit en effet prendre en compte le ralentissement de son économie tandis que Donald Trump est confronté simultanément à la dégradation de la conjoncture dans l'industrie et à la baisse de Wall Street, explique Florent Delorme, stratège macroéconomie du groupe. "Il y a encore quelques mois, l'administration américaine se targuait d'avoir une économie florissante, y compris dans sa dimension industrielle. Du coup, elle abordait les négociations avec la Chine d'un point de vue assez offensif", rappelle-t-il. "Mais Trump n'est plus du tout dans la même position qu'il y a trois mois: il doit lui-même subir les effets négatifs de sa propre politique. Tout ça devrait amener les deux parties à une négociation un peu plus constructive." "Cette dimension-là est centrale, c'est sans doute le catalyseur que le marché attend", conclut Florent Delorme. Voir aussi: LE POINT sur les perspectives de marché 2019 des gérants et stratèges (Marc Angrand, édité par Patrick Vignal)
GESTION 2019-Pour M&G, le "désamour" pour les actions est injustifié
information fournie par Reuters 16/01/2019 à 13:04
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