PARIS, 9 janvier (Reuters) - Après une année 2018 atypique à plus d'un titre pour la gestion d'actifs, l'évolution des marchés financiers en 2019 dépendra en grande partie de l'évolution de la prime de risque politique, avec à la clé un retour aux fondamentaux synonyme d'opportunités, estime Dorval Asset Management. Une baisse des tensions commerciales, un recul du risque politique lié à l'Italie et un Brexit sans désordre pourraient ainsi favoriser un atterrissage en douceur sur le plan économique et un retour sur les actions, estime la société de gestion, filiale à 50,1% d'Ostrum Asset Management (groupe Natixis) et dont l'encours dépassait 2,1 milliards d'euros à fin décembre. Un tel scénario trancherait donc fortement avec le bilan de 2018, marqué notamment par une chute des valorisations des actions, de plus de 3,5 points en matière de ratio cours/bénéfice (PER) pour l'indice mondial MSCI All Country .MIWD00000PUS . Une chute comparable à celles observées en 2002, en 2007 ou en 2010-2011, reconnaît François-Xavier Chauchat, économiste et membre du comité d'investissement de Dorval, "mais c'est la première fois que l'on a assisté à une telle baisse des PER sans récession, sans crise financière et sans krach obligataire". Il explique cette exception par un "krach politique rampant" conjuguant les tensions commerciales, la montée du populisme, la crise du budget italien et les incertitudes liées au Brexit. Après cette phase de "derating", la question centrale est celle de l'ampleur du ralentissement à venir de l'économie mondiale, qui peut aller "de l'atterrissage en douceur à la catastrophe", résume Dorval. UNE GESTION À ADAPTER À LA MATURITÉ DU CYCLE ÉCONOMIQUE "La bascule entre les deux dépendra de très peu d'éléments, essentiellement politiques", juge François-Xavier Chauchat, qui met surtout en avant l'enjeu lié à la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine. "Economiquement, les montants en jeu sont ridicules: 500 milliards de dollars sur 18.000 milliards d'échanges mondiaux. Mais les effets indirects, à travers les effets de confiance et les effets de marché (...), pourraient produire un ralentissement mondial plus fort que prévu par les modèles économiques", explique-t-il. Il penche néanmoins en faveur d'une issue positive des discussions commerciales en cours. "Si l'accalmie politique a lieu, et on va le savoir assez vite, toute une série de marchés - par exemple les petites valeurs en Europe et les cycliques, - peuvent en profiter", assure-t-il. Un diagnostic qui s'appuie aussi sur le constat d'un pessimisme excessif des investisseurs. "On est passé d'une extrême euphorie début 2018 à une aversion extrême au risque début 2019. Si la situation se dénoue positivement, il y a beaucoup d''upside' sur les actifs qui ont été les plus touchés par le krach politique de 2018", assure l'économiste. "Mais la toile de fond reste la même: nous sommes dans un cycle déjà très mûr. La toile de fond, ce n'est pas la reprise généralisée des actifs pour cinq ans: il faudra gérer année par année, presque mois par mois. Il ne faut pas rêver sur la durée d'un 'bull market'." En matière de thèmes d'investissement pour cette année, Dorval AM reste positionné entre autres sur la numérisation de l'économie, l'industrie "4.0" ou encore la transition énergétique, mais aussi sur les bénéficiaires de la baisse des cours des matières premières. (Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)
GESTION 2019-Pour Dorval, la prime de risque politique sera décisive
information fournie par Reuters 09/01/2019 à 11:37
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