France-Stabilisation des émissions corporate malgré la BCE-Moody's
Reuters•17/10/2016 à 01:05
* Volumes d'émissions attendus entre 60 et 65 mds en 2016 et 2017 * Graphique sur les volumes d'émissions : http://bit.ly/2e2kiWP * Les émetteurs prudents, les investisseurs plus sélectifs * Les prêts bancaires très compétitifs PARIS, 17 octobre (Reuters) - Les émissions obligataires des entreprises non financières françaises devraient se stabiliser autour de 60 à 65 milliards d'euros en 2016 et en 2017 dans un contexte de dynamisme du financement bancaire, de perspectives de croissance toujours faibles et de trésoreries abondantes, prévoit Moody's. Sur les neuf premiers mois de l'année, les émissions obligataires des entreprises non financières ont porté sur un montant de 51 milliards d'euros, contre 52 milliards pour la période correspondante de 2015, selon les données d'une étude publiée lundi par l'agence de notation. "Il y a eu un rattrapage massif fin août-début septembre après un début d'année marqué par des conditions de marché difficiles" a dit Guillaume Leglise, analyste chez Moody's, rappelant qu'à fin juin, le volume d'émissions était en baisse de 24,5% par rapport au six premiers mois de 2015. Les craintes liées à la baisse des matières premières, au ralentissement de l'économie chinoise, aux perspectives de normalisation de la politique monétaire américaine puis au vote britannique sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne ont pesé sur le marché en début d'année. Dans ce contexte, les volumes d'émissions ont essentiellement été portés par de grands émetteurs en catégorie d'investissement et par les besoins de financement de quelques opérations de fusions-acquisitions, comme le rachat d'Airgas par Air Liquide AIRP.PA ou de Darty par la Fnac FNAC.PA , relève Moody's. Une ou plusieurs opérations de Danone DANO.PA sont d'ailleurs toujours attendues après l'annonce de l'acquisition de l'américain WhiteWave pour 12,5 milliards de dollars, a rappelé Guillaume Leglise. Il relève que certains grands émetteurs, notamment dans le secteur des services aux collectivités, comme Engie ENGIE.PA ou EDF EDF.PA , ont été moins présents cette année qu'en 2015 du fait de programmes de cessions d'actifs qui ont réduit leurs besoins de financement. DES INVESTISSEURS PLUS SÉLECTIFS Les émetteurs en catégorie spéculative ont été moins actifs, les investisseurs se montrant beaucoup plus sélectifs et exigeants sur la liquidité des titres émis. Sur janvier-septembre, les volumes émis par des entreprises en catégorie spéculative n'ont été que de 10 milliards d'euros, dont 5,2 milliards levés par Altice ATCA.AS en avril, contre 12 milliards sur la période correspondante de 2015, au cours de laquelle le groupe de télécommunications et de médias n'avait sollicité le marché que pour deux milliards d'euros. "Les primo-émetteurs ont été inexistants sur la première partie de l'année et ce compartiment a été essentiellement animé par des émetteurs existants notés dans le haut de la fourchette de la catégorie", expliquent les analystes de Moody's. Ils relèvent toutefois que la notation moyenne des entreprises française ne s'est pas détériorée sur la période, restant inchangée à Ba1. S'ils soulignent que la baisse des rendements s'est accrue après la mise en oeuvre par la Banque centrale européenne (BCE) de son programme de rachat d'obligations d'entreprise, ils constatent qu'elle a essentiellement profité aux investisseurs en catégorie d'investissement, dont certains, comme Sanofi SASY.PA ou Henkel HNKG_p.DE , ont pu émettre à taux négatifs. DYNAMISME DES PRÊTS BANCAIRES En dépit de la poursuite de la baisse des rendements liée au programme d'assouplissement quantitatif de la BCE, les émetteurs n'ont pas accéléré leurs appels au marché. Pour les analystes de Moody's, cette prudence s'explique par la faiblesse des perspectives de croissance en France, qui freine les décisions d'investissement, et par des réserves de liquidités dans les entreprises en légère baisse mais encore très significatives, notamment après les très importantes opérations de refinancement effectuées en 2014. Ils notent aussi que les prêts bancaires ont été très compétitifs en 2016 du fait de l'environnement de taux bas et de la bonne santé générale des banques française. Le dynamisme des prêts bancaires, en hausse de 5,3% sur un an à fin août contre une progression de 3,2% un an auparavant, s'est traduit par un arrêt du mouvement de désintermédiation bancaire et un ralentissement des placements privés. Selon des données de Dealogic citées dans l'étude, les émissions sur le marché des placements privés "Euro PP" ont totalisé 1,5 milliard d'euros en France depuis le début de l'année contre 2,6 milliards sur la même période en 2015. Hors opérations éventuelles de fusions-acquisitions, les analystes de Moody's s'attendent en 2017 à un volume d'émissions comparables à celui de 2016 compte tenu de tombées de dettes d'un montant pratiquement équivalent (44 milliards d'euros contre 42 milliards cette année) et de la poursuite du rebond des émissions en catégorie spéculative. Ils n'excluent pas toutefois que la perspective de l'élection présidentielle puisse inciter certaines entreprises à se refinancer en amont de la période électorale. (Marc Joanny, édité par Marc Angrand)
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