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France-Pavageau, patron de Force ouvrière, poussé à la démission
information fournie par Reuters 15/10/2018 à 19:39

    * Des réunions cruciales annulées
    * La CFDT appelle Pascal Pavageau à démissionner
    * Les syndicats inquiets pour leur image

 (Actualisé avec conclusions du bureau confédéral §6 à §10)
    par Caroline Pailliez
    PARIS, 15 octobre (Reuters) - Le sort du secrétaire général
de Force ouvrière (FO), Pascal Pavageau, est de plus en plus
incertain après le tollé provoqué par la révélation de
l'existence d'un fichier interne contenant des commentaires
injurieux sur des cadres de l'organisation.
    Selon des analystes, son éviction pourrait modifier le
positionnement du troisième syndicat de France, opposant radical
à la politique d'Emmanuel Macron depuis qu'il a succédé en avril
à Jean-Claude Mailly à l'issue d'un congrès houleux.
    Le malaise est sensible chez les militants de FO, traversée
par de multiples courants, des anarchistes aux réformistes en
passant par les trotskistes.
    Le secrétaire général de la fédération FO de la métallurgie,
Frédéric Homez, a ouvert le feu en appelant vendredi à la
démission de Pascal Pavageau après la diffusion de notes sur 126
cadres, qui auraient été rédigées par des proches du nouveau
secrétaire général quand il faisait campagne.  
    Des responsables y sont qualifiés d'"ordure" ou de "bête",
d'autres sont l'objet de commentaires sur leur orientation
politique ou sexuelle.   
    Neuf des quatorze membres du bureau confédéral (BC),
instance suprême de FO, se sont réunis lundi en l'absence du
secrétaire général qui avait souhaité annuler la réunion, tout
comme celle réunion de la commission exécutive (CE), sa
direction élargie, qui devait avoir lieu mercredi. 
    Dans une déclaration consultée par Reuters, ils rappellent
les principes des droits de l'homme selon lesquels "nul ne doit
être inquiété de ses opinions" et "nul de doit faire l'objet
d'immixtions arbitraires dans sa vie privée". 
    "Tout doit être mis en oeuvre pour condamner et sanctionner
en conséquence toute pratique incompatible avec ces principes
fondamentaux", peut-on encore lire dans cette déclaration.
    "Des dispositions claires et incontestables en termes
d'organisations et de fonctionnement doivent être prises
corrigeant les dérives qui ont pu conduire à cette situation et
faisant en sorte qu'elle ne puisse plus se reproduire", ajoutent
les auteurs de ce texte.  
    Pour ces neuf membres du BC, la réunion de la CE, mercredi,
est "légitime et indispensable". 
    L'enjeu de cette réunion est d'importance car c'est cette
commission qui peut convoquer le Comité confédéral national
(CCN), sorte de parlement de FO composé des fédérations et des
unions départementales, qui a le pouvoir de destituer un
dirigeant et d'en nommer un nouveau. 
    Cet épisode rouvre les plaies du congrès d'avril, quand la
passation de pouvoir entre Jean-Claude Mailly et Pascal Pavageau
s'était déroulée de manière conflictuelle.  
        
    LES AUTRES SYNDICATS INQUIETS
    "(Pascal Pavageau) doit affronter une tempête interne qui
n'est que la réplique d'une tempête de plusieurs mois", a dit à
Reuters le président de la CFE-CGC, François Hommeril, pour
expliquer l'apparition de ce fichier dans les médias. 
    Eric Beynel, porte-parole de l'Union syndicale Solidaires,
qui appelle à davantage de mobilisation de la part des syndicats
pour contrer les réformes sociales du gouvernement, craint que
cet épisode n'ouvre la voie aux réformistes de FO, proches de
Jean-Claude Mailly. 
    Lundi matin, le secrétaire général de la CFDT, Laurent
Berger, a appelé son homologue de FO à démissionner, pour ne pas
entacher l'image du syndicalisme. 
    "Lorsqu'on n'est pas conforme à l'éthique qu'on s'est fixé
(..) il faut partir", a-t-il dit sur franceinfo, en souhaitant
qu'on ne fasse pas l'"amalgame" avec les autres syndicats.
    Une inquiétude perceptible dans d'autres organisations. "Je
ne veux pas que le syndicalisme soit affaibli", a ainsi déclaré
François Hommeril.
    "Ce n'est bon pour personne, c'est une évidence", a dit Eric
Beynel. "Si à l'intérieur des organisations syndicales on se
comporte comme les patrons qu'on dénonce, ça montre un manque de
cohérence." 
    La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, s'est dite dimanche
"choquée" et "scandalisée par cette histoire de fichiers
indignes". "Ça ne représente pas le syndicalisme français (...).
Je peux travailler avec FO mais pas avec des méthodes comme ça",
a-t-elle déclaré à l'émission Questions politiques de France
Inter, franceinfo et Le Monde. 
    Pour Jean-Dominique Simonpoli, directeur de l'association
Dialogues et ancien responsable de la CGT, cette situation doit
amener les organisations syndicales à se réformer.
    "Peut-être que ça pose la question de la manière dont les
contre-pouvoirs sont organisés au sein des organisations
syndicales pour éviter ce genre de pratique. Il y a peut-être un
sentiment d'impunité de certains", estime-t-il.

 (Edité par Emmanuel Jarry)
 

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