PARIS, 25 septembre (Reuters) - EssilorLuxottica ESLX.PA
mise sur la demande d'une classe moyenne en pleine expansion à
travers le monde pour gonfler ses ventes de lunettes dans les
années à venir.
Son bénéfice devrait aussi profiter de réductions de coûts
susceptibles d'atteindre 600 millions d'euros par an à partir de
2022 à la suite de la fusion entre le spécialiste français des
verres optiques et le lunetier italien.
Dans des documents publiés mercredi sur son site internet en
prévision d'une journée pour les investisseurs à Londres, le
fabricant des lunettes Ray-Ban dit viser une croissance de ses
ventes de l'ordre de 5% à taux de changes constants au cours des
cinq prochaines années, après une augmentation de 3,2% en 2018 à
16,1 milliards d'euros.
Le bénéfice net ajusté devrait pour sa part progresser à un
rythme 1 à 1,5 fois plus rapide que le chiffre d'affaires.
Certains investisseurs et analystes, notamment le fonds
activiste Third Point , sont impatients de savoir
comment le groupe atteindra les synergies promises et organisera
sa direction après les batailles qui ont opposé les camps
français et italien après cette fusion à 48 milliards d'euros.
EssilorLuxottica se dit "en voie d'atteindre les objectifs
de synergie" et met en avant 160 projets dédiés impliquant plus
de 800 employés sur un effectif total de plus de 150.000
personnes.
Les chaînes d'approvisionnement vont être unifiées tandis
que les réseaux de laboratoires vont être réorganisés dans un
souci d'efficacité.
Le groupe compte aussi se doter d'un directeur général d'ici
la fin de l'année prochaine.
Les synergies étaient au coeur de ce projet de fusion entre
Essilor, connu notamment pour ses lentilles Varilux, et
Luxottica, propriétaire de marques telles qu'Oakley ou Persol,
outre Ray-Ban.
L'opération a été présentée en 2017 comme une "fusion entre
égaux". Elle a toutefois été rapidement fragilisée par une crise
de gouvernance liée à des différends entre Leonardo Del Vecchio,
fondateur de Luxottica, et Hubert Sagnières, PDG d'Essilor.
Les deux camps ont conclu une trêve en mai mais
le groupe doit encore trouver un nouveau directeur général.
Au-delà de ces problèmes de gouvernance, EssilorLuxottica va
avoir un autre défi à relever dans les mois à venir avec son
projet d'acquisition du réseau d'opticiens GrandVision GVNV.AS
pour 7,2 milliards d'euros en numéraire, une opération qu'il
souhaite finaliser d'ici mi-2021.
(Matthias Blamont
Bertrand Boucey pour le service français, édité par Jean-Michel
Bélot)
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