* La Fed devrait relever encore ses taux, prévoit Ostrum AM * Le resserrement pourrait entraîner une récession modérée * Une Europe fragilisée pourrait accuser le coup par Patrick Vignal PARIS, 17 janvier (Reuters) - Les effets de la politique monétaire moins accommodante de la Réserve fédérale pourraient conduire à une récession économique modérée aux Etats-Unis fin 2019 ou début 2020, estime Philippe Waechter, directeur de la recherche économique chez Ostrum Asset Management. La Fed, qui a laissé entendre qu'elle pourrait faire une pause dans le resserrement de sa politique, n'en devrait pas moins continuer de relever ses taux, déclare l'économiste à Reuters. "Vous avez une politique monétaire qui est moins accommodante, même si l'on ne peut la pas qualifier de restrictive, et en même temps, vous avez un très gros déficit budgétaire", ajoute-t-il. "Le rôle de la Fed est de rééquilibrer l'environnement et de gérer une forme de ralentissement (...) Je crois qu'il y a de la place pour des taux plus élevés aux Etats-Unis et cela pourrait entraîner une récession modérée à la fin de l'année en cours ou au début de la suivante", dit-il. Si l'économie américaine paraît suffisamment robuste pour absorber une récession, phénomène qui se définit techniquement par deux trimestres consécutifs de croissance négative, la situation pourrait être plus compliquée en Europe, avertit Philippe Waechter. "Le risque principal n'est pas pour les Etats-Unis, dont l'économie reste solide, mais pour l'Europe", dit-il. "Une récession modérée aux Etats-Unis pourrait conduire à un choc négatif pour l'Europe, où la Banque centrale européenne ne dispose pas de marge de manœuvre pour ajuster sa politique". Les risques politiques, au premier rang desquels les incertitudes entourant le Brexit et le bras de fer entre Rome et Bruxelles sur le budget de l'Italie, pèsent lourdement sur un continent dont la croissance ralentit, fait-il valoir. Dans ce contexte, il est peu probable, selon lui, que la BCE, qui vient d'arrêter son programme de rachats d'actifs et qui tiendra la semaine prochaine sa première réunion monétaire de l'année, puisse commencer à relever ses taux. PAS DE "REMAKE" DE 2008 EN VUE "Mario Draghi (le président de la BCE) a dit il y a quelques jours devant le Parlement européen qu'il n'y avait pas d'urgence à relever les taux", rappelle Philippe Waechter. "La BCE ne le fera pas en 2019, et probablement pas en 2020 non plus". L'Europe inquiète également l'économiste par la montée de la contestation sociale, illustrée notamment en France par le mouvement des "Gilets jaunes". "Quand vous avez une croissance faible et des politiques d'austérité, ce qui est le cas en Europe, vous avez de l'agitation sociale, comme on peut le voir en Italie, au Royaume-Uni et en France", dit-il. "C'est quelque chose dont il faut se préoccuper. Avec de faibles niveaux de croissance, les gens sont moins confiants dans leur environnement et dans leur avenir." S'il voit bien une récession se profiler, l'économiste d'Ostrum AM ne prévoit pas pour autant une crise financière de l'ampleur de celle de 2008, provoquée par l'effondrement du secteur bancaire. "Quand il s'agit des marchés d'actions, tout le monde pense à 2008 et à une crise majeure", dit Philippe Waechter. "Il y a une différence considérable entre une crise bancaire, qui est le pire des scénarios, et des ajustements sur les marchés d'actions, qui n'ont pas nécessairement d'impact significatif sur la situation macroéconomique globale". Voir aussi: ANALYSE-La prochaine crise financière pourrait être plus douce (édité par Marc Joanny)
ENTRETIEN MARCHÉS-Vers une récession modérée fin 2019, début 2020-Ostrum
information fournie par Reuters 17/01/2019 à 16:31
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