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ENTRETIEN MARCHÉS-Coronavirus-Les banques mieux armées face à la crise-Allianz GI
information fournie par Reuters 26/03/2020 à 11:45

par Patrick Vignal

PARIS, 26 mars (Reuters) - Au coeur de la tourmente lors de la crise financière de 2008-2009, les banques sont nettement mieux armées pour faire face au choc provoqué par la pandémie de coronavirus, souligne-t-on chez Allianz Global Investors.

Les comparaisons entre les deux crises abondent mais le rôle qu'y jouent les banques est totalement différent, de même que les protections dont elles disposent, dit à Reuters Simon Outin, analyste crédit et gérant spécialisé dans le secteur bancaire européen pour la société de gestion.

"Les banques sont moins en première ligne parce qu'il s'agit d'un choc exogène qui ne vient pas du système financier", dit-il avant d'insister sur le rôle bénéfique du renforcement de la réglementation, notamment en matière de fonds propres, mis en place dans le sillage de la crise de 2008-2009.

Avec des prêts toxiques comme détonateur, cette crise-là avait été marquée par un effondrement du système bancaire et des faillites retentissantes, à commencer par celle, emblématique, de Lehman Brothers.

"Ce choc-ci n'est pas causé par le système bancaire", poursuit Simon Outin. "Les banques demeurent très cycliques mais elles ne provoquent pas aujourd'hui la crise par des comportements de prêts agressifs."

Pour estimer l'impact que la crise actuelle pourrait avoir sur les banques européennes de référence, Allianz GI vient de se livrer à un exercice pour tester leur solidité.

"Les résultats en termes de résistance à ce choc sont assez rassurants", dit l'analyste d'Allianz GI. "Après le stress, le niveau moyen de fonds propres CET1 est proche de 11%, ce qui est nettement supérieur aux niveaux relevés pendant la crise financière."

LA FRANCE EN MILIEU DE PELOTON

Tous les pays n'offrent cependant pas les mêmes garanties, montre l'étude. Les pays nordiques et les Pays-Bas s'en sortent ainsi très bien mais l'Italie, l'Espagne et l'Allemagne apparaissent plus vulnérables.

Pour la France, assise au milieu du peloton en compagnie du Royaume-Uni, l'avantage revient aux banques mutualistes, mieux capitalisées que les banques privées. BNP Paribas BNPP.A et Société Générale SOGN.PA ont donc logiquement des résultats un peu plus faibles que Crédit Agricole CAGR.PA , Crédit Mutuel et BPCE, explique Simon Outin.

Après avoir beaucoup pesté contre le renforcement de la réglementation, les banques paraissent sur le point d'en bénéficier, suggèrent les résultats de l'étude.

"Ce qui fait une grosse différence par rapport à la crise financière, c'est que les bases de capitaux propres ont plus que doublé depuis 2007", fait valoir l'analyste.

"Si le stress n'est pas dévastateur, ce qui est notre scénario à ce stade, et grâce aux mesures de soutien qui ont été mises en place, les banques résisteront bien mieux."

Un problème de liquidité devrait également être évité grâce à l'action de la Banque centrale européenne, qui procède à des injections massives, acceptant notamment en collatéral des créances sur les entreprises, poursuit-il.

UN CHOC SÉVÈRE SUR CERTAINS ACTIFS

"On peut avoir des déconvenues inattendues mais j'ai vraiment le sentiment que, grâce notamment à l'expérience de la crise financière, les banques centrales sont beaucoup plus proactives sur la façon de fournir de la liquidité au système bancaire", dit-il.

Le choc actuel, dont la sévérité peut être comparée à celui de la grande crise financière mais reste très éloigné de celui de la crise de 1929, n'est pas anodin pour autant et a fortement ébranlé certains actifs obligataires, poursuit Simon Outin.

"On a quand même observé un choc sur les obligations subordonnées les plus risquées, dites AT1, qui sont perpétuelles et peuvent suspendre leur coupon à tout moment", dit-il.

"Elles ont énormément souffert avec une chute de 20% en moyenne ces dernières semaines, mais se sont reprises depuis lundi. Les actions ont perdu davantage mais ce ne sont pas des instruments à taux fixe."

Dans l'ensemble, et malgré les difficultés qu'elles ont à évoluer dans un environnement de taux bas, voire négatifs, les banques offrent davantage de garanties que lors de la crise de 2008-2009, résume l'analyste.

"Il est certain que les banques vivent un choc mais elles sont préparées au niveau capital et au niveau profitabilité", dit-il.

(Edité par Myriam Rivet)

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