Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Les sujets brûlants au menu du G7 de Biarritz
information fournie par Reuters 22/08/2019 à 14:00

    PARIS, 22 août (Reuters) - Les sujets sensibles ne
manqueront pas lors du G7 de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) qui
s'ouvrira samedi, comme l'an dernier dans un climat de forte
incertitude nourrie par les sorties de Donald Trump et les
multiples crispations internationales, de l'Europe à la Chine en
passant par l'Iran.
    Ce sommet de trois jours sur le front de mer, réunissant les
dirigeants de sept pays parmi les plus puissants de la planète,
se déroulera sous le signe de la lutte contre les inégalités, le
thème principal inscrit à l'ordre du jour par la France. 
    Mais les réunions informelles, à commencer par le dîner au
grand complet programmé samedi soir, de même que les entretiens
en tête-à-tête, plus propices aux explications franches,
devraient surtout être animés par les tensions sino-américaines,
le dossier iranien ou le Brexit, autant de sujets sur lesquels
les participants entretiennent de profondes divergences.
    Signe de ces désaccords difficiles à surmonter, la
présidence française prévoit de se passer de communiqué final,
un rituel qui clôt habituellement les sommets du G7.
    Voici les principaux points à surveiller :
    
    LA TAXATION DES GAFA
    La taxation des Gafa (Google, Amazon, Facebook, Apple, entre
autres) est l'un des principaux sujets de discorde entre les
Etats-Unis et la France, qui a instauré cette année son propre
impôt sur les géants du numérique en espérant convaincre les
autres grandes puissances de mettre sur pied une taxe commune.
    Cette initiative a suscité la colère de Donald Trump, qui
voit là une mesure dirigée spécifiquement contre les entreprises
américaines et menace de lancer des représailles sous la forme
de droits de douane massifs sur les vins français. 
    Le gouvernement français promet quant à lui d'abandonner
cette taxe à 3% sur les revenus des grandes multinationales dès
qu'un accord sera trouvé à l'échelle de l'OCDE (Organisation de
coopération et développement économiques).
        
    LE BREXIT
    Le rendez-vous de Biarritz sera l'une des premières
occasions pour Boris Johnson, arrivé au 10 Downing Street le 24
juillet dernier, de prendre le pouls de ses interlocuteurs les
plus incontournables dans les négociations sur le Brexit, voire
de mettre l'unité européenne à l'épreuve.
    Le successeur de Theresa May retrouvera simultanément
l'allemande Angela Merkel et le français Emmanuel Macron, qu'il
aura rencontrés à tour de rôle mercredi et jeudi, mais aussi les
plus hauts représentants de l'Union européenne (UE).
    Les discussions s'annoncent serrées entre les Européens et
le Britannique, qui veut pousser les Vingt-Sept à renégocier les
modalités de la sortie du Royaume-Uni, en particulier concernant
l'épineuse question irlandaise, et assure que le Brexit
deviendra réalité le 31 octobre, "deal" ou pas.
    Emmanuel Macron a d'ores et déjà fait savoir mercredi qu'il
attendait des "clarifications" du Premier ministre britannique,
auquel il demande de "l'esprit de sérieux".  
    Au cours du week-end, les Européens observeront de près la
naissance du tandem Boris Johnson-Donald Trump, l'une des
attractions du sommet.     
    Cette rencontre, la première depuis l'arrivée au pouvoir de
Boris Johnson, est loin d'être anodine puisque l'avenir du
Royaume-Uni hors UE dépend en partie de l'accord de
libre-échange que les deux hommes se font fort de conclure.  
    
    LES TENSIONS COMMERCIALES ENTRE CHINE ET ÉTATS-UNIS
    C'est l'un des principaux sujets de préoccupation du moment
: la guerre commerciale que se livrent les Etats-Unis et la
Chine, les deux premières économies de la planète, au risque de
donner un coup de frein brutal à la croissance mondiale. 
    Ce conflit dépasse le seul terrain des droits de douane, que
l'administration Trump prévoit d'alourdir encore sur de nombreux
produit chinois, et s'étend désormais à la propriété
intellectuelle, à la monnaie et aux hautes technologies, des
sujets qui seront au centre des discussions à Biarritz.
        
    L'IRAN
    Emmanuel Macron, hôte du sommet, prévoit d'aborder la
question iranienne, qui divise depuis plus d'un an les membres
du G7, singulièrement les Européens et les Etats-Unis.
    "On doit avoir une discussion entre nous sur comment on gère
le dossier iranien et on a des vrais désaccords au sein du G7",
a déclaré mercredi le chef de l'Etat français lors d'un échange
avec l'Association de la presse présidentielle, à Paris.
    France, Allemagne et Royaume-Uni tiennent en effet à
l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien, qui devait permettre
à la République islamique de normaliser ses relations avec le
reste du monde, tandis que Donald Trump ne cesse de dénoncer ce
compromis, auquel son pays a tourné le dos en mai 2018.
    La tension a franchi à la mi-mai un nouveau palier dans le
détroit d'Ormuz avec l'attaque de plusieurs pétroliers, qui fait
planer une ombre supplémentaire sur le commerce mondial. 
    Dénonçant une série de "provocations" et d'"actes hostiles",
Washington a imputé ces attaques à Téhéran, qui nie pour sa part
toute implication.
       
    LA SYRIE
    La France souhaite ouvrir le chapitre des conflits
meurtriers dans lesquels sont empêtrés la Libye, le Yémen et la
Syrie, en mettant l'accent notamment sur la situation dans la
ville d'Idlib tenue par les opposants à Bachar al Assad.
    "Ce qui se passe à Idlib ne peut pas être tu autour de la
table du G7, il faut je pense que nous ayons aussi un message
très clair sur le respect du droit humanitaire", a déclaré
Emmanuel Macron mercredi. 
    Située dans le nord-ouest de la Syrie, la province d'Idlib,
dernière enclave aux mains des rebelles syriens et des groupes
djihadistes, subi depuis plus de trois mois des bombardements de
l'artillerie du régime et de son allié russe, qui ont fait
plusieurs centaines de victimes.
        
    LA RUSSIE
    Exclu du club des démocraties libérales après l'annexion de
la Crimée par la Russie, Vladimir Poutine sera absent ce
week-end, comme chaque année depuis 2014, mais son nom devrait
revenir dans les discussions à Biarritz.
    Donald Trump, qui accueillera le G7 en 2020, a plaidé à
plusieurs reprises et à nouveau mardi pour la réintégration de
la Russie et la reformation du G8, sans convaincre pour l'heure
ses partenaires.  
    Emmanuel Macron, notamment, s'est dit mercredi plutôt
favorable au retour de la Russie, mais seulement à condition
qu'elle donne des gages de bonne volonté dans le dossier
ukrainien. Dans le cas contraire, une réadmission de Moscou
serait une "erreur stratégique" à ses yeux.  
    Le président français a toutefois fait un premier pas en
conviant son homologue russe lundi au fort de Brégançon (Var), à
quelques jours de l'ouverture du sommet.  
         
    LE CLIMAT
    La biodiversité et la lutte contre le réchauffement
climatique sont devenus ces dernières années l'un des sujets
inévitables lors de ces genre de rendez-vous internationaux,
même s'il n'existe pas encore de consensus entre puissances.
    Faute d'accord avec les Etats-Unis, qui ont retiré leur
signature à l'accord de Paris sur le climat à l'initiative de
Donald Trump, la France ne prévoit pas de grandes déclarations
sur le climat et privilégiera plutôt des "coalitions d'acteurs"
et des engagements concrets, notamment dans les domaines du
transport maritime et de la mode.     
    Les pays présents devraient par ailleurs signer formellement
la charte en faveur de la biodiversité - qui ne contient pas
d'engagements contraignants - dévoilée lors du G7 des ministres
de l'Environnement, début mai, à Metz.   

 (Simon Carraud)
 

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.