* Casus belli entre Juppé et Wauquiez * Les partisans du maire de Bordeaux pensent à 2019 PARIS, 20 novembre (Reuters) - La question européenne et singulièrement les prochaines élections, programmées en 2019, cristallisent dès à présent les divisions chez Les Républicains (LR), l'aile "juppéiste" voyant là un motif possible de rupture avec Laurent Wauquiez. Alain Juppé s'est récemment défendu de vouloir aujourd'hui constituer des listes communes avec Emmanuel Macron pour le scrutin européen mais l'idée trotte bien dans l'esprit de ses partisans, méfiants à l'égard du probable futur président de LR. Fidèle à la tradition pro-européenne du centre droit, le maire de Bordeaux a tenu des propos généraux, dans une interview au Point, sur la possibilité de se "fédérer", pourquoi pas autour du président ou du Premier ministre, Edouard Philippe. "C'est dans l'hypothèse des élections européennes. Ni avant, ni après", précise l'élu "juppéiste" Dominique Bussereau, joint par Reuters. Mais, ajoute-t-il, rien n'est arrêté et tout dépendra de l'attitude de Laurent Wauquiez si celui-ci, grand favori de l'élection interne du mois prochain, prend effectivement les commandes du parti. Pour l'heure, les modérés de LR observent avec circonspection la campagne du héraut de l'aile droite, qui a tenté de les rassurer jeudi dernier en se présentant comme un "Européen convaincu" lors d'un déplacement à Strasbourg. Le même Laurent Wauquiez avait ulcéré une partie des siens en publiant en 2014 un ouvrage, "Europe : il faut tout changer", dans lequel il faisait sa profession de foi eurocritique. Avec le rapport au Front national, le sujet est devenu l'une des "lignes rouges" tracées par Alain Juppé. L'ex-Premier ministre passera en revue les options possibles lors d'une réunion au Sénat, mercredi, avec ses fidèles. Pour Dominique Bussereau, trois hypothèses sont envisageables : ou Laurent Wauquiez leur donne des gages une fois élu et ils pourront cohabiter, ou ils quittent LR sans chercher de nouveau refuge, ou ils fondent une nouvelle formation. A peine esquissée, et encore sur le mode de la confidence, cette dernière éventualité a séduit parmi les centristes éparpillés, de l'UDI au MoDem, et jusqu'au sein de La République en marche (LREM). "Au final, ce qu'il faut réussir à faire, c'est que la première force politique du Parlement européen soit une force pro-européenne", a estimé la semaine dernière Yann Wehrling, porte-parole du MoDem, lors d'une conférence de presse. Pour l'ex-écologiste, "tous ceux qui aujourd'hui dans le paysage politique sont connus pour avoir un discours clair sur l'UE doivent se retrouver dans un grand centre pro-européen. Les élections européennes sont évidemment un catalyseur". François Patriat, président du groupe LREM au Sénat, s'est pour sa part déclaré favorable à "cette idée d'un grand mouvement social-démocrate" à même de perdurer au-delà des prochaines échéances. "J'appelle de mes voeux un mouvement appelé à durer non seulement pour les prochaines élections européennes, mais pour l'ensemble des prochaines échéances", a-t-il poursuivi devant la presse. (Simon Carraud et Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)
France-A droite, les européennes déjà au coeur du débat
information fournie par Reuters 20/11/2017 à 15:23
Mes listes
Une erreur est survenue pendant le chargement de la liste
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer