PARIS, 12 octobre (Reuters) - Voici les principales revendications des partenaires sociaux reçus jeudi par Emmanuel Macron à l'Elysée pour discuter des réformes à venir sur l'apprentissage, la formation professionnelle et l'assurance chômage. FORMATION PROFESSIONNELLE ET APPRENTISSAGE Le gouvernement prévoit une refonte totale de la formation professionnelle et de l'apprentissage afin d'améliorer la qualité des formations dispensées et faciliter leur accès pour les salariés, les demandeurs d'emploi et les jeunes. - Selon le secrétaire général de Force ouvrière (FO) Jean-Claude Mailly, "il faut faire le tri dans les organismes de formation" qui ne sont ni évalués, ni contrôlés. - Le discours est le même du côté de la CGT. Son secrétaire général de la centrale Philippe Martinez propose de "faire le ménage dans les plusieurs milliers d'entreprises qui prétendent faire de la formation professionnelle, qui touchent des fonds publics et qui ne forment pas du tout des chômeurs". Il estime, par ailleurs, que l'apprentissage ne devrait pas se faire "au détriment des petites entreprises" mais que les "grands groupes financent, plus que les TPE, l'apprentissage pour que les apprentis, à la sortie de leur formation, puissent travailler dans des toutes petites entreprises avec un salaire équivalent". - "Sur l'apprentissage, on doit être dans la refondation totale du dispositif", a dit Alain Griset, président de l'U2P (artisans) : rémunération (pour éviter la situation d'aujourd'hui, qui fait qu'"un jeune de 22 ou 23 ans est trop vieux car il coûte plus pour l'entreprise qu'un jeune de 18 ans") et exonération de charges dégressive pour une entreprise qui garde en CDI un apprenti quand le contrat est terminé. - Le Medef, lui, souhaite prendre "la main" sur la filière de l'apprentissage. "Il faut vraiment faire bouger le système, ça fait des décennies que ça ne marche pas", a dit le président de l'organisation, Pierre Gattaz. Il réclame donc que "le financement soit direct, que ça ne passe plus par les régions" et simplifié pour les PME. * ASSURANCE CHÔMAGE Le gouvernement souhaite ouvrir l'assurance chômage aux indépendants et, une fois tous les cinq ans, aux salariés démissionnaires. Emmanuel Macron a également indiqué lors de ses entretiens qu'il souhaitait une "présence renforcée" de l'Etat aux commandes du régime tout en conservant en son sein les organisations patronales et syndicales, selon l'Elysée. - Selon Jean-Claude Mailly (FO), "il y avait une demande des cinq confédérations et des trois organisations patronales pour garder une responsabilité dans la fixation des règles pour les salariés de l'indemnisation des prestations." - Pour la CGT, "pas question pour nous de réduire les droits des privés d'emploi mais par contre il faut donner des droits à ceux qui n'en ont pas". Philippe Martinez préconise d'augmenter les cotisations et de supprimer les exonérations de certaines entreprises plutôt que de couper dans les dépenses. Sur la question d'une éventuelle gestion tripartite (organisations patronales, syndicales, et Etat), la CGT estime que "l'organisation de l'assurance chômage, comme de la formation professionnelle doit être du ressort des syndicats et du patronat". - Pour la CFE-CGC, elle, l'indemnisation des démissionnaires risque de peser sur les salaires si le système reste assurantiel et sur les impôts si la collectivité paie. Elle va également "créer des effets d'aubaine". "Il suffira qu'un matin ou un après-midi, quelque chose se passe mal dans le travail (d'un salarié) pour qu'il démissionne le soir même", a précisé le président de la centrale, François Hommeril. - L'organisation syndicale des artisans (U2P), elle, n'est pas opposée à ce que ses membres intègrent l'assurance chômage, "à partir du moment où il n'y a pas de cotisations supplémentaires". - Pour Pierre Gattaz (Medef), l'intégration des indépendants et des démissionnaires à l'assurance chômage "pose un petit problème économique". "Il y a une répartition à faire. (...) On parle en milliards d'euros et il n'est pas question qu'on augmente le coût du travail", a-t-il dit. (Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)
Chômage et formation, les propositions des partenaires sociaux
information fournie par Reuters 12/10/2017 à 18:09
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