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ECLAIRAGE-Facebook face au défi de la diversité des langues
information fournie par Reuters 13/05/2019 à 15:14

    par Maggie Fick et Paresh Dave
    NAIROBI/SAN FRANCISCO, 13 mai (Reuters) - Les initiatives de
Facebook  FB.O  contre les contenus jugés haineux ou la
diffusion de fausses informations se heurtent à l'incapacité du
groupe américain à gérer toujours davantage de langues alors que
l'accès aux réseaux sociaux à partir d'un simple téléphone ne
cesse de se développer à travers le monde.
    Le premier réseau social au monde propose à ses 2,3
milliards d'utilisateurs des instructions et des règles en 111
langues, considérées comme officiellement prises en charge par
le groupe. Reuters a cependant constaté que 31 langues largement
utilisées sur Facebook ne bénéficient d'aucun support officiel.
    Les règles détaillées, baptisées "normes communautaires",
qui interdisent aux utilisateurs de publier du contenu
offensant, notamment des discours de haine, et de faire
l'apologie de la violence, n'ont été traduites que dans 41
langues sur les 111 prises en charge par Facebook.
    Les outils automatisés du groupe pour identifier les
discours de haine traitent seulement une trentaine de langues et
ses employés chargés de la modération des contenus parlent au
total environ une cinquantaine de langues. Le groupe a cependant
déclaré faire appel à des traducteurs professionnels en cas de
besoin. 
    
    MENACES DE RÉGULATION
    Face à la prolifération des contenus haineux, des pays comme
l'Australie ou le Royaume-Uni menacent désormais d'imposer de
nouvelles règles, plus strictes, à Facebook, voire de lui
infliger des amendes. 
    Un des trois cofondateurs du groupe a même estimé la semaine
dernière que Facebook devait être éclaté en trois entités,
tandis que plusieurs élus aux Etats-Unis ont demandé au
département de la Justice d'ouvrir une enquête antitrust sur le
réseau social.   
    En France, Emmanuel Macron a reçu vendredi le directeur
général du groupe, Mark Zuckerberg, et lui a exposé les
principes d'une éventuelle future régulation des plates-formes
internet, visant notamment à lutter contre les contenus
terroristes ou haineux.  
    Les autorités du Sri Lanka ont annoncé ce lundi avoir bloqué
certains réseaux sociaux et applications de messagerie, dont
WhatsApp (propriété de Facebook) à la suite de violences contre
des mosquées et des magasins appartenant à des musulmans.
 
    Les "normes communautaires" sont mises à jour tous les mois
et contiennent environ 9.400 mots en anglais. Selon Monika
Bickert, la vice-présidente de Facebook chargée de ces normes,
leur traduction dans toutes les langues constitue une tâche
ardue.
    Une porte-parole de Facebook a déclaré que les règles
étaient traduites au cas par cas en fonction du poids de la
langue et de l'importance du réseau social comme source
principale d'information, sans plus de précisions.
    Parmi les langues prioritaires en vue d'une traduction
figurent le khmer, langue officielle du Cambodge, et le
cinghalais, langue dominante au Sri Lanka. 
    Un article de Reuters a montré l'an dernier que les discours
de haine sur Facebook ayant contribué à favoriser des violences
ethniques en Birmanie n'avaient pas pu être maîtrisés en raison
de la lenteur du réseau social à déployer des outils de
modération et du personnel dans la langue locale. 
    Facebook dit proposer désormais des règles en birman et
compte plus de 100 personnes capables de s'exprimer dans cette 
langue au sein de ses effectifs.
    Le groupe assure que ses efforts pour protéger les
internautes des contenus offensants sont à "un niveau
d'investissement linguistique qui dépasse celui de la plupart
des sociétés technologiques".
    
    RÈGLES DE CONDUITE
    Des organisations de défense des droits de l'homme jugent
cependant que les problèmes survenus en Birmanie pourraient se
répéter dans d'autres pays en proie à des tensions internes.  
    "Ces règles sont censées définir les règles de conduite et
les clients comme les régulateurs doivent insister pour que les
plates-formes de médias sociaux les fassent connaître et
appliquer de manière efficace", a déclaré Phil Robertson,
directeur adjoint de Human Rights Watch en Asie. "Le fait de ne
pas le faire ouvre la porte à de graves abus."
    Mohammed Saneem, chargé de la supervision électorale aux
Fidji, a déclaré avoir constaté l'impact de ces problèmes de
langue lors des élections en novembre dernier, avec une
prolifération de commentaires racistes sur Facebook en fidjien,
une langue non prise en charge par le réseau social. 
    "S'ils autorisent les utilisateurs à publier dans leur
langue, des instructions devraient être disponibles dans la même
langue", a-t-il déclaré.
    Des problèmes similaires ont été rencontrés en Afrique, dans
des pays comme l'Ethiopie, où des affrontements ethniques
meurtriers se sont accompagnés de diffusion de contenus haineux,
dont une grande partie était en amharique, une langue pourtant
reconnue par Facebook mais avec des règles rédigées en anglais.
    Selon les données de l'encyclopédie linguistique Ethnologue,
au moins 652 millions de personnes dans le monde parlent des
langues prises en charge par Facebook mais dans lesquelles les
règles ne sont pas traduites. Au moins 230 millions de personnes
parlent l'une des 31 langues ne bénéficiant pas d'un support
officiel.
    Facebook utilise un logiciel faisant appel à l'intelligence
artificielle pour éradiquer les contenus interdits. Ces outils
sont capables d'identifier des discours haineux dans une
trentaine de langues et la "propagande terroriste" dans 19,
précise le groupe américain.
    L'apprentissage automatique nécessite d'énormes quantités de
données pour entraîner les ordinateurs et la rareté du texte
dans d'autres langues constitue un défi pour le développement
rapide des outils, a déclaré à Reuters Guy Rosen, vice-président
de Facebook qui supervise l'application automatisée des règles.
    En février, Facebook a promis de recruter sous peu ses
premiers modérateurs de contenu basés en Afrique subsaharienne
sur un site à Nairobi. Cette équipe se joindra aux effectifs
actuels pour examiner le contenu en somali, en oromo et dans
d'autres langues.
    Mais les "règles communautaires" ne sont pas traduites en
somali ou en oromo. L'an dernier, les publications faisant
l'apologie du groupe Al Chabaab sont restées sur Facebook
pendant des mois.
    
    D'autres groupes de réseaux sociaux font face aux mêmes
problèmes à des degrés plus ou moins variés.
    Instagram a déclaré que ses règles, un texte de 1.179 mots,
étaient traduites dans 30 des 51 langues proposées aux
internautes. WhatsApp, qui appartient également à Facebook, a
des règles dans neuf des 58 langues prises en charge par la
messagerie, selon le décompte de Reuters.
    YouTube, filiale d'Alphabet  GOOGL.O , présente des règles
dans 40 des 80 langues disponibles, selon Reuters. Les règles de
Twitter  TWTR.N  sont dans 37 des 47 langues prises en charge,
et Snap  SNAP.N  dans 13 des 21 langues supportées par le
propriétaire de la messagerie Snapchat.

    <^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^
Les langues sur les réseaux sociaux    https://tmsnrt.rs/2VHjwTu
    ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^>
 (Avec Alister Doyle aux Fidji et Omar Mohammed à Nairobi
Claude Chendjou pour le service français, édité par Bertrand
Boucey)
 

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