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Chine-L'OCDE avertit sur les effets secondaires du soutien budgétaire
information fournie par Reuters 16/04/2019 à 13:48

    PEKIN, 16 avril (Reuters) - Les mesures de relance prises
par la Chine renforceront la croissance cette année et en 2020
mais pourraient aussi entraver les efforts du pays pour
contrôler sa dette et aggraver sur le moyen terme des
distorsions structurelles, estime l'OCDE dans une étude publiée
mardi.
    Pékin a multiplié son soutien budgétaire pour éviter un
ralentissement plus marqué de la deuxième économie mondiale,
prise en étau entre un affaiblissement de la demande intérieure
et la guerre commerciale avec les Etats-Unis.
    Les administrations locales seront autorisées à émettre pour
2.150 milliards de yuans (283,6 milliards d'euros) d'obligations
en 2019 pour financer des projets d'infrastructure, soit une
enveloppe en hausse de 59% par rapport à l'an dernier.
    Or l'agence S&P Global Ratings a estimé l'an dernier que les
administrations locales étaient déjà assises sur une dette
cachée qui pourrait être de l'ordre de 40.000 milliards de
yuans.
    "Une stimulation par les infrastructures pourrait porter la
croissance sur l'horizon de projection mais conduire aussi à une
aggravation des déséquilibres et une mauvaise allocation des
ressources, ce qui aurait pour effet d'affaiblir la croissance
sur le moyen terme", explique l'Organisation de coopération et
de développement économiques dans son étude.
    "Le soutien risque d'augmenter encore l'endettement des
entreprises et, plus généralement, d'inverser les progrès
accomplis dans le désendettement."
     Plusieurs années de lutte contre les financements à risque
ont permis de ramener l'endettement du secteur privé chinois à
environ 160% du produit intérieur brut mais ce ratio reste
supérieur à ce qui est observé dans les autres grandes
économies, souligne l'OCDE.
    Début mars, le gouvernement a annoncé des baisses d'impôts
et de frais d'un montant de 2.000 milliards de yuans pour les
entreprises cette année, ce qui aura pour effet de porter le
déficit budgétaire à 2,8% du PIB contre 2,6% en 2018.
    Au total, le stimulus budgétaire pourrait représenter
jusqu'à 4,25% du PIB cette année, contre 2,94% en 2018, estime
l'OCDE.
    Une politique monétaire plus souple réduira le risque d'un
assèchement des liquidités préjudiciable aux entreprises, a
souligné Ludger Schuknecht, secrétaire général adjoint de
l'OCDE, avant la présentation de l'étude à Pékin.
    Mais la Chine, a-t-il dit, doit prévenir tout "débordement"
de sa politique et veiller à ce que sa politique de soutien
budgétaire ne s'accompagne pas d'effets secondaires
indésirables.
    "Je suis certain que les autorités gouvernementales et la
banque centrale surveillent cela de près. Le tout est de mettre
en oeuvre (le soutien) de la bonne manière."
    Les nouveaux crédits bancaires ont rebondi plus que prévu en
mars pour atteindre un total record de 5.800 milliards de yuans
au premier trimestre, les autorités pressant les banques à aider
davantage les petites et moyennes entreprises.
    Les PME, davantage exposées au risque de crédit que les
grands groupes, sont souvent délaissées par les banques
chinoises alors qu'elles sont les principales pourvoyeuses
d'emplois dans le pays.
    L'assouplissement des critères d'octroi du crédit risque
toutefois d'aggraver le problème des créances douteuses et
d'encourager des investissements inefficients ou la spéculation,
notamment sur le marché immobilier.
    Comme pour souligner ce dernier risque, des données publiées
mardi ont fait état d'une accélération de la hausse des prix
immobiliers en mars alors qu'ils ralentissaient depuis novembre.
  
    La croissance économique chinoise devrait ralentir à 6,2%
cette année - son taux le plus faible depuis près de 30 ans -
puis 6,0% en 2020, selon l'OCDE.
    En 2018, la croissance avait été de 6,6%.
    La prévision de l'OCDE pour 2019 avait été réduite en mars
par rapport à une estimation précédente de 6,3%. Elle est
conforme aux résultats d'une enquête Reuters publiée la semaine
dernière.  
    La croissance des exportations de biens et de services
devrait ralentir à 4,5% cette année contre 5,1% en conséquence
des frictions commerciales avec les Etats-Unis, prédit l'OCDE.
    Le solde des comptes courants pourrait être déficitaire de
0,1%, après un léger excédent en 2019, sur fond de rééquilibrage
en faveur de la demande intérieure, ajoute l'organisation.

 (Kevin Yao, Véronique Tison pour le service français, édité par
Patrick Vignal)
 

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