Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Brexit-L'UE prête à lancer des "difficiles" négociations avec Londres
information fournie par Reuters 25/02/2020 à 18:05

    * Mandats de négociations validés à Bruxelles et Londres
    * Négociations difficiles en vue
    * Londres veut l'"indépendance", pas s'aligner sur les
règles
européennes

 (Actualisé avec déclaration de Michel Barnier et éléments de
calendrier §§4-5)
    par Gabriela Baczynska et Marine Strauss
    BRUXELLES/LONDRES, 25 février (Reuters) - L'Union européenne
(UE) est prête à entamer les négociations sur ses futures
relations avec le Royaume-Uni mais le processus s'annonce ardu
et pourrait échouer si Londres revient sur ses engagements
concernant la sécurisation de la frontière irlandaise. 
    Les ministres des Affaires européennes des Vingt-Sept,
réunis mardi à Bruxelles, ont adopté leur mandat commun de
négociation.
    A Londres, le gouvernement britannique a de son côté validé
mardi son propre mandat de négociation, qui sera publié jeudi. 
    Un premier cycle de discussions aura lieu de lundi à jeudi à
Bruxelles et un autre se déroulera à Londres dans le courant du
mois de mars, a dit le négociateur européen Michel Barnier, en
précisant que l'UE souhaitait lancer 10 groupes de négociations
parallèles sur des thèmes tels que le commerce, la sécurité ou
la politique étrangère.
    "Ce seront des négociations complexes, exigeantes, très
difficiles", a-t-il déclaré, en insistant sur le calendrier
serré pour tenter de parvenir à un accord, Londres refusant de
faire durer les négociations au-delà de fin 2020.
    Le Royaume-Uni a quitté officiellement l'UE le 31 janvier
dernier après trois ans de discussions délicates qui n'ont pas
permis d'aboutir à une solution définitive sur la question de la
frontière entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande
-seule frontière terrestre entre le bloc et le Royaume-Uni - et
la façon d'éviter le rétablissement d'une séparation physique
susceptible de réveiller les tensions communautaires. 
    Alors que Bruxelles et Londres tiennent un discours ferme à
l'approche du début du premier cycle de négociation lundi
prochain, l'Irlande a prévenu que même un accord commercial
basique pourrait s'avérer impossible à conclure d'ici à la fin
de l'année si Londres ne respectait pas ses engagements aux
termes de l'accord de retrait.  
    
    "RESTAURER NOTRE INDÉPENDANCE", DIT-ON À LONDRES
    "S'il n'y a pas de progrès sur les infrastructures
nécessaires (...) dans les prochains mois, cela sera un très
mauvais signal sur la probabilité de parvenir à un accord
raisonnable d'ici à la fin de l'année", a déclaré à la presse le
ministre irlandais des Affaires étrangères Simon Coveney à son
arrivée à Bruxelles. 
    "L'objectif principal du Royaume-Uni dans ces négociations
est de s'assurer que nous puissions restaurer notre indépendance
économique et politique au 1er janvier 2021", a pour sa part
rappelé le porte-parole du Premier ministre britannique Boris
Johnson. 
    Selon l'accord complexe de séparation, l'Irlande du Nord
reste dans la zone douanière britannique mais les biens en
provenance du reste du Royaume-Uni transitant par ce territoire
et à destination de l'Irlande ou du reste de l'UE se verraient
appliquer des tarifs douaniers. 
    Le mandat adopté par les Vingt-Sept vise à préserver le
Royaume-Uni - qui reste dans le cadre de l'union douanière et du
marché unique jusqu'au 31 décembre - des quotas et des barrières
douanières.
    En échange, Londres s'engagerait à ne pas revoir à la baisse
ses normes environnementales, sociales, fiscales et ses règles
en matière d'aide publique. 
    Mais le gouvernement de Boris Johnson a déjà refusé de
s'engager sur de telles bases, soulignant que son objectif
prioritaire dans les négociations est "l'indépendance politique
et économique".
    
    "CONTRAINTE TEMPORELLE IMMENSE"
    S'il s'avérait impossible de parvenir à un accord commercial
complet, Londres se dit prêt à accepter à partir de 2021 des
tarifs douaniers et des quotas comparables à ceux prévus dans
l'accord qui unit l'UE et le Canada, voire des échanges
commerciaux régis par les règles élémentaires de l'Organisation
mondiale du commerce (OMC), moins favorables. 
    "Si nous ne parvenons pas à maintenir cette proximité
réglementaire, alors nous devrons (...) appliquer des tarifs ou
des quotas", a déclaré aux journalistes la secrétaire d'Etat
française chargée des Affaires européennes, Amélie de
Montchalin. 
    "Il ne s'agit pas d'une vengeance, mais bien d'une position
rationnelle sur le plan économique", a-t-elle ajouté. 
    De fait, le mandat de négociation européen précise que tout
nouveau traité entre l'UE et le Royaume-Uni, du fait de la
proximité géographique de ce dernier, devra "prévenir toute
distorsion dans le commerce et tout avantage concurrentiel
déloyal afin d'assurer une relation durable" entre les deux
parties.  
    Le ministre néerlandais des Affaires étrangères Stef Blok a
déclaré que les discussions s'annonçaient complexes.
    "La contrainte temporelle est immense, les intérêts sont
énormes, c'est un traité très compliqué donc ça va être très
difficile", a-t-il déclaré. 
    La France, par la voix d'Amélie de Montchalin, a rappelé
qu'il était "nécessaire de privilégier un bon accord plutôt que
de se soumettre à la pression du temps", a précisé le Quai
d'Orsay dans un communiqué.
    A l'heure actuelle, l'UE est destinataire de 45% des
exportations britanniques et le Royaume-Uni s'approvisionne
auprès du bloc communautaire pour 53% de ses importations. 

 (Avec Jan Strupczewski, Elizabeth Piper et William James ;
version française Nicolas Delame, Jean-Stéphane Brosse et Myriam
Rivet, édité par Jean-Michel Bélot)
 

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.