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Brexit-Dublin sceptique sur le plan supposé de Johnson pour contourner le "backstop"
information fournie par Reuters02/10/2019 à 02:25

 (Actualisé avec ministre irlandais des Affaires étrangères,
précisions)
    par Elizabeth Piper et Sabahatjahan Contractor
    MANCHESTER, Angleterre, 2 octobre (Reuters) - Boris Johnson
dévoilera mercredi un projet radical pour le Brexit qui
laisserait la province britannique d'Irlande du Nord dans une
"relation spéciale" avec l'Union européenne jusqu'en 2025, a
rapporté mardi soir le quotidien The Telegraph.
    Ce plan baptisé "deux frontières pour quatre ans" constitue
la proposition du gouvernement britannique pour remplacer le
"backstop" nord-irlandais, cette clause de sauvegarde censée
éviter le rétablissement d'une frontière physique entre la
république d'Irlande et l'Irlande du Nord.
    "Ce plan, dont les grandes capitales européennes ont été
mises au courant mardi, acceptera la nécessité à la fois d'une
frontière réglementaire entre le Royaume-Uni et l'Irlande du
Nord en mer d'Irlande pour une période de quatre ans et des
contrôles douaniers entre l'Ulster et la République d'Irlande",
écrit le Telegraph. 
    D'après le journal, ce plan implique que l'Irlande du Nord
resterait largement intégrée au marché unique européen jusqu'en
2025 au moins mais quitterait l'union douanière en même temps
que le reste du Royaume-Uni.
    Au terme de ces quatre années, l'assemblée autonome
d'Irlande du Nord serait libre de décider de rester alignée sur
l'UE ou de réintégrer les règles britanniques, en escomptant que
Londres et Bruxelles se soient accordés d'ici là sur le futur
cadre de leurs relations commerciales.
    Ce projet risque de se heurter à une forte opposition du
gouvernement irlandais et d'autres capitales européennes au nom
de la défense de l'intégrité du marché unique européen et de la
préservation des accords de paix de 1998 qui ont mis à trente
années de "troubles" en Irlande du Nord.
    Dans un entretien à la chaîne de télévision Virgin Media One
mardi soir, le ministre irlandais des Affaires étrangères a
décrit les propositions rapportées par The Telegraph comme
"préoccupantes", indiquant ne pas y voir les fondations pour un
accord entre Londres et Bruxelles.
    "Nous n'avons rien vu (...) Mais si les articles que nous
lisons ce soir disent vrai, il ne semble pas y avoir les bases
pour un accord, c'est une certitude", a dit Simon Coveney.
    Selon The Guardian, le projet de Boris Johnson est soutenu
par le Parti unioniste démocratique nord-irlandais (DUP). 
    
    "COMPROMIS ÉQUITABLE ET RAISONNABLE"
    Le Premier ministre britannique, qui prononcera mercredi à
Manchester le discours de clôture du congrès annuel de son Parti
conservateur, présentera son ultime proposition aux Européens
pour parvenir à une sortie ordonnée du Royaume-Uni.
    Dans les extraits diffusés par ses services, il n'est pas
fait mention du plan "deux frontières pour quatre ans", mais le
texte évoque un "compromis équitable et raisonnable".
    "Mes amis, devrait dire Johnson aux délégués, je crains
qu'après trois ans et demi (ndlr, depuis le référendum de juin
2016), les gens commencent à sentir qu'on les prend pour des
idiots. Ils commencent à soupçonner qu'il existe des forces dans
notre pays qui ne veulent pas simplement que le Brexit ait lieu.
    "Mettons en oeuvre le Brexit le 31 octobre afin qu'en 2020,
notre pays puisse passer à autre chose."
    L'ex-maire de Londres soulignera aussi, sans équivoque, que
si Bruxelles ne saisit pas cette offre, il mettra un terme aux 
négociations et le Royaume-Uni sortira sans accord de l'UE le 31
octobre.
    "Notre gouvernement va soit négocier un nouvel accord, soit
travailler sur l'hypothèse d'un 'No Deal', mais pas sur un
report (du divorce)", a précisé un haut responsable du
gouvernement Johnson.
    Pour les Européens, toute alternative au "Brexit" doit
maintenir la frontière irlandaise ouverte - une condition
essentielle au maintien de la coopération de part et d'autre des
500 km de frontière - et ne pas créer une "porte dérobée"
permettant d'entrer sur le marché unique européen sans en
respecter les règles.
    Dans sa forme originelle, le "backstop" maintenait la seule
Irlande du Nord dans une relation d'alignement très étroit sur
les règles douanières de l'UE.
    Mais face aux objections soulevées en Grande-Bretagne, où
les députés unionistes nord-irlandais notamment voyaient dans ce
statut particulier pour l'Irlande du Nord les prémices d'une
dislocation du Royaume-Uni, la version retenue dans l'Accord de
retrait trouvé fin novembre entre Theresa May et Bruxelles
maintenait tout le Royaume-Uni dans l'union douanière au grand
dam des Brexiters, Boris Johnson en tête.
    
    VOIR AUSSI 
    ENCADRE Rejeté par Johnson, défendu par les Européens, le
"backstop" au coeur de l'impasse sur le Brexit  
    Johnson esquisse de nouvelles pistes pour contourner le
"backstop"  

 (Elizabeth Piper à Manchester, Sabahatjahan Contractor à
Bangalore, avec Conor Humphries à Dublin; Henri-Pierre André
pour le service français, édité par Jean Terzian)
 

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