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«Arkema entre dans une nouvelle phase de croissance»
information fournie par Le Revenu 12/06/2021 à 15:04

Thierry Le Hénaff, président-directeur général d'Arkema. (© Arkema)

Thierry Le Hénaff, président-directeur général d'Arkema. (© Arkema)

Thierry Le Hénaff, président-directeur général d'Arkema, a accordé un entretien exclusif au Revenu. Il revient sur les perspectives du groupe et, notamment, sur son recentrage en cours vers la chimie de spécialités.

Âgé de 58 ans, ce polytechnicien a démarré sa carrière chez KPMG, avant de rejoindre Bostik, filiale adhésifs de Total , en 1992. Il en prendra  la direction en 2001. Trois ans plus tard, Thierry Le Hénaff est nommé PDG d'Arkema France, puis du groupe Arkema en 2006. Depuis, ce chevalier de la légion d'honneur dirige la société issue d'un "spin-off" de Total.

Comment évaluez-vous l'environnement actuel du secteur de la chimie?
Thierry Le Hénaff :
Il s'est fortement amélioré ces derniers mois. L'économie mondiale repart grâce à la vaccination et à la levée progressive des restrictions de circulation. Les plans de relance des États commencent à produire leurs effets et les entreprises reconstituent leurs stocks après l'arrêt brutal de la production au début de la pandémie. Nous assistons en outre à un changement de paradigme avec l'accélération des opportunités liées au développement durable.

Votre entreprise profite-t-elle de ces dynamiques?
Thierry Le Hénaff :
Absolument, comme en témoignent le net rebond de nos volumes de ventes en fin d'année dernière et son accélération ces derniers mois. Nous avons ainsi pu relever de 10% à 20% notre objectif de hausse de l'excédent brut d'exploitation (Ebitda), à devises et périmètres constants, de nos Matériaux de spécialités en 2021, qui représente 90% de notre activité depuis la cession du PMMA (Plexiglas).

L'accélération de la transition écologique valide en outre pleinement la stratégie de recentrage sur la chimie de spécialités que nous avons initiée il y a plus de dix ans. Nous sommes de ce fait bien positionnés sur des marchés en plein essor (batteries, hydrogène, voiture électrique, éolien...) et nous continuons d'investir pour rendre nos produits (adhésifs, revêtements, polymères...) de plus en plus performants, durables et recyclables.

Nous innovons dans la gestion des ressources naturelles, l'allègement et le design des matériaux, les énergies nouvelles, les solutions pour l'électronique et la performance et l'isolation de l'habitat. Soit des développements qui devraient nous apporter 400 millions d'euros de chiffre d'affaires supplémentaire d'ici 2024, et 1 milliard d'ici 2030.

Recentrage sur la chimie de spécialités

N'êtes-vous pas pénalisés par la hausse des délais de livraison et des prix des matières premières?
Thierry Le Hénaff :
Non car ces tensions sont avant tout dues au redémarrage économique, dont nous bénéficions, et à des événements exceptionnels (gel au Texas, blocage du canal de Suez...). Elles devraient se résorber à moyen terme. En outre, nous parvenons à répercuter globalement la hausse des coûts des matières premières à nos clients.

Arkema compte se désengager totalement de la chimie intermédiaire d'ici 2024 pour devenir un pure player des matériaux de spécialités. Or la première activité est plus rentable que la seconde...
Thierry Le Hénaff :
Il est vrai que la marge opérationnelle de la chimie intermédiaire dépassait 20% des ventes avant la pandémie, contre 15,5% pour les spécialités. Nous allons néanmoins porter cette dernière vers 17% d'ici 2024 avec des investissements plus légers que ceux que nécessiterait l'amélioration de la rentabilité de la chimie intermédiaire.

Surtout, la chimie intermédiaire (gaz fluorés...) est une activité cyclique ; ses marges fluctuent fortement selon l'offre et la demande. La chimie de spécialités est bien plus résiliente. De fait, ses prix sont avant tout fixés par la technologie des produits.

Avez-vous les moyens de réaliser de nouvelles acquisitions?
Thierry Le Hénaff :
Nous sommes relativement peu endettés pour notre secteur. À fin mars, la dette nette d' Arkema atteignait 2 milliards d'euros (en incluant 700 millions d'euros de titres hybrides), soit 1,6 fois l'Ebitda des 12 derniers mois. Et la cession du PMMA a fait rentrer dans les caisses près de 1 milliard depuis. La dernière étape de notre désengagement de la chimie intermédiaire pourrait aussi nous apporter des liquidités selon les formes qu'il prendra (cession, coentreprise...).

Nous bénéficions de taux avantageux, dégageons du cash et n'avons aucune échéance majeure de remboursement avant 2025. Nous avons donc des ressources financières disponibles pour de nouvelles acquisitions. Arkema continuera de privilégier les petites et moyennes cibles (de 5 à 50 millions d'euros d'Ebitda). Au-delà, notre stratégie visant à dépasser 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2024 repose tout autant sur de la croissance interne qu'externe.

+300% en Bourse depuis 15 ans

Quelle sera votre politique de retour aux actionnaires?
Thierry Le Hénaff :
Nous créons de la valeur en faisant croître l'entreprise sur des marchés d'avenir tout en améliorant sa rentabilité et sans dégrader nos ratios d'endettement. Le tout en réalisant peu de restructurations et en maintenant un fort taux d'adhésion des salariés à notre projet.

C'est cette approche qui a permis à l'action d'Arkema de passer de 27 euros lors de son introduction en Bourse en 2006 à près de 110 euros aujourd'hui. Et cette hausse n'inclut pas le dividende, que nous mettrons un point d'honneur à faire progresser d'année en année.

Nous distribuerons 40% de nos profits aux actionnaires par ce biais d'ici 2024. Enfin, nous venons de lancer un programme de rachat d'actions de 300 millions d'euros.

Que pensez-vous de la valorisation d'Arkema en Bourse?
Thierry Le Hénaff :
Même si notre multiple est en progression [La valeur d'entreprise ressort à 9,1 fois l'Ebitda estimé pour 2021, NDLR], nous sommes encore en décalage. Les pure players de nos métiers (le suisse EMS dans les polyamides, le hollandais DSM dans les matériaux avancés, l'américain H.B. Fuller dans les adhésifs...) affichent tous des multiples à deux chiffres.

Je suis convaincu que ce sera aussi le cas d'Arkema lorsque les marchés financiers constateront les effets concrets du déploiement de notre stratégie.

Cela fait quinze ans que vous dirigez Arkema. Votre mandat prend fin en 2024. Serez-vous candidat à votre propre succession?
Thierry Le Hénaff :
Nous entrons dans une nouvelle phase de croissance et je suis totalement mobilisé sur ce projet passionnant et à fort potentiel aux côtés de nos salariés, qui détiennent 6,7% du capital du groupe.

Tant que le Conseil d'Administration et les actionnaires m'accorderont leur confiance, je resterai pleinement engagé pour poursuivre l'histoire d'Arkema.

Propos recueillis par Guillaume Clément.

L'essentiel sur Arkema et le conseil boursier du Revenu

Dans les starting-blocks. Les ventes d'Arkema accélèrent grâce à la reprise économique mondiale. Son recentrage sur la chimie de spécialités lui ouvre les portes de marchés en plein essor (hydrogène, voiture électrique...).

L'action garde du potentiel. La stratégie du groupe est centrée sur la croissance (interne et externe) et l'amélioration de la rentabilité de la chimie de spécialités, qui représentera 100% de son activité en 2024. De quoi favoriser la réduction de la décote du titre sur ses pairs.

Retour aux actionnaires. Arkema compte distribuer 40% de ses profits sous la forme de dividendes en rythme de croisière à l'horizon de 2024.

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Profil : spéculatif.

Prochain rendez-vous : résultats semestriels, le 29 juillet.

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Cette analyse a été élaborée par Le Revenu et diffusée par BOURSORAMA le 12/06/2021 à 15:04:01.

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