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ADP-Foncier, réglementation et trafic détermineront la valorisation
information fournie par Reuters06/06/2018 à 08:00

    * L'Etat envisage la cession de tout ou partie de ses 50,6% 
    * Vigilance sur le foncier dont ADP est propriétaire
    * Le potentiel des commerces en question 

    par Cyril Altmeyer
    PARIS, 6 juin (Reuters) - La valorisation d'ADP  ADP.PA 
dans le cadre d'une possible privatisation dépendra de
l'estimation de son patrimoine foncier, du cadre réglementaire
choisi et de l'évaluation du potentiel à moyen terme des
aéroports parisiens, estiment une source à l'Elysée ainsi que
des gérants et des analystes.
    L'exploitant des aéroports d'Orly et de Roissy, dont l'Etat
détient 50,6% du capital et 58,5% des droits de vote, est
régulièrement cité, tout comme la Française des Jeux, parmi les
cibles privilégiées pour une privatisation, suite logique de
l'introduction en Bourse de près d'un tiers de son capital en
2006.
    Le foisonnant projet de loi "Pacte" (Plan d'action pour la
croissance et la transformation des entreprises), qui devrait
être présenté fin juin en conseil des ministres, devrait
comporter un chapitre permettant de lancer les cessions d'actifs
destinées à financer le Fonds pour l'innovation de rupture (10
milliards d'euros), créé en début d'année.  
 
    "La balle est dans le camp de l’Etat et surtout dans la
façon dont ils vont structurer et faire ce deal. On n’a pas de
visibilité", souligne Xavier de Buhren, gérant de fonds chez
Mirabaud, pour expliquer la difficulté à valoriser l'opération.
    La durée de la concession sera cruciale, sachant que le
gouvernement pourrait opter par exemple pour 40 ans plutôt que
50 ans, une différence n'ayant qu'une incidence relative sur le
prix payé par l'acheteur, mais qui pourrait permettre à l'Etat
de récupérer son actif dix ans plus tôt, souligne-t-il.
    Sur le plan réglementaire, le gouvernement devra clairement
réguler les tarifs, ne laissant pas à l'acquéreur d'ADP les
mains aussi libres qu'aux concessionnaires autoroutiers, et
s'assurer que la sécurité aérienne est garantie.  
    Le cours actuel de 181 euros d'ADP valorise le groupe à 17,9
milliards d'euros, mais les incertitudes liées au timing de
l'opération tendent à peser sur le titre qui avait progressé en
mars.    
    "Compte tenu du contexte social actuel, il semble peu
probable de voir la privatisation d’ADP se passer courant 2018.
Nous pensons qu’il y a plus de chances de voir la privatisation
se passer en 2019", explique Mehdi Boudokhane, analyste chez
Raymond James.
    L'intermédiaire a abaissé la semaine dernière sa
recommandation sur ADP d'achat fort à performance en ligne,
citant aussi les risques que fait peser la crise chez Air France
sur le groupe Air France-KLM  AIRF.PA , premier client d'ADP.
    Raymond James valorise ADP à 198 euros si la privatisation
se concrétise et à 154 euros dans le cas contraire - contre des
évaluations respectives de 215 et 160 euros pour UBS.
    Le fait qu'ADP soit actuellement propriétaire de son foncier
rend sa privatisation bien différente de celle, controversée,
des autoroutes dans le passé, souligne un conseiller d'Emmanuel
Macron.  
    "Privatiser ADP dans les conditions actuelles, ce n’est pas
pareil que privatiser une société qui serait simplement
concessionnaire ou opérateur, c’est privatiser le foncier avec
et ça – je vous le dis – ça ne se passera pas", a-t-il dit à des
journalistes, soulignant ainsi que l'Etat entendait, d'une
manière ou d'une autre, "garder la main" sur le foncier.
    Vinci  SGEF.PA , qui a racheté en 2005 les sociétés
d'autoroutes ASF et Escota, est cité comme repreneur favori
d'ADP, dont il détient déjà 8% du capital, acquis en deux phases
en 2008 et en 2013. 
    Le groupe de BTP, qui réitère d'ailleurs régulièrement son
intérêt pour ADP  , bénéficie d'un moyen de pression
sur l'Etat avec qui il doit engager des discussions sur le
montant de l'indemnité qui doit lui être versée après l'abandon
de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), dont
il devait être le concessionnaire.  
    Le gouvernement est pour sa part confronté à un dilemme: il
doit en effet garantir un "service public" de qualité tout en
laissant à l'acquéreur une marge de manoeuvre suffisante pour
que cette opération reste attractive.
    Même si ADP reverse à des actionnaires un taux élevé de 60%
de son bénéfice net et que son dividende devrait doubler à 5,23
euros par action en 2022 selon Thomson Reuters I/B/E/S, son
rendement avoisine 1,4%, soit trois fois moins que les 4,5%
servis par EDF  EDF.PA .
    "Si l’acquéreur a les mains libres pour pouvoir bien faire
baisser les coûts, cela va devenir une vraie machine à cash,
donc ça aussi c’est quelque chose qui doit être valorisé",
souligne Xavier de Buhren.    
    C'est sur ses activités non régulées (commerces, services et
immobilier notamment) que l'acquéreur pourra compter : elles
représentent environ la moitié du chiffre d’affaires du groupe
et plus de 60% de la marge brute d’exploitation, souligne
Grégoire Laverne, gérant et directeur général adjoint de
Roche-Brune AM.
    ADP vise un accroissement à 23 euros de son chiffre
d'affaires par passager dans les commerces côté pistes en 2020
contre 9,8 euros en 2006.
    "Cet objectif ambitieux devrait être rendu possible par
l’ouverture de nouvelles zones commerciales en particulier en
2019 et 2020 (+15 et +25% respectivement)", estime Grégoire
Laverne.
    ADP a prévu d'investir un total de 4,6 milliards d'euros
entre 2016 et 2020, notamment pour rénover les deux aéroports,
avec en particulier la fusion des terminaux 2B et 2D de Roissy
et la jonction entre les terminaux Ouest et Sud d'Orly.
    Mais UBS évalue lui à 20 euros le chiffre d'affaires par
passager en 2021, citant la féroce concurrence de l'e-commerce
et le fait que les nouveaux espaces commerciaux concernent en
grande partie Orly, terre d'accueil des compagnies "low cost",
et des bars et restaurants.
    "Les aéroports de Paris ont progressivement perdu des parts
de marchés face aux plates-formes du Moyen-Orient et l'aéroport
d'Istanbul et doivent composer avec des charges par passager
plus élevées que celles de ces aéroports", estime UBS, disant
s'attendre à une poursuite de cette tendance.
    TAV Airports, dont ADP détient 46,12%, n'a pas obtenu la
concession du nouvel aéroport d'Istanbul qui doit ouvrir en
octobre 2018. Le groupe turc exploite l'actuel aéroport, qui
devrait fermer en 2021, mais aussi d'autres aéroports, notamment
celui de la très prisée station balnéaire turque Antalya.
    
    Voir aussi:
    ENCADRE-ADP-Trafic en hausse et accès facilité pour un futur
acquéreur  

    <^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^
Graphique de la capitalisation d'ADP face à ses pairs    https://reut.rs/2LnNM0p
Graphique PE d'ADP face à ses pairs     https://reut.rs/2LqdMrZ
ENCADRE-ADP-Trafic en hausse et accès facilité pour un futur
acquéreur     
    ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^>
 (Avec Jean-Baptiste Vey, édité par Jean-Michel Bélot)
 

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